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Amadeo Modigliani

Publié le 26/02/2010

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Modigliani naquit à Livourne (Italie), dans une famille de banquiers juifs. Sa santé fragile le contraignit à quitter l'école et favorisa sa passion pour le dessin. Atteint de tuberculose, il partit étudier la peinture dans les écoles de Florence et Venise puis s'installa à Paris en 1906. Là, il découvrit l'oeuvre de Cézanne, se lia au groupe du bateau-lavoir animé par Picasso et fréquenta le cercle montmartrois des artistes de l'avant-garde. Il exposa six toiles au Salon des indépendants de 1908, premier pas vers la notoriété (posthume). En 1909, il rencontra Brancusi qui l'encouragea à sculpter et se lança dans l'étude des statues africaines, taillant, à l'instar du maître roumain, directement dans la pierre, des têtes longilignes. Elles furent exposées au Salon d'automne de 1912, époque où Modigliani, sous l'impulsion du vendeur d'art Paul Guillaume, se remit à peindre. Mais le déclenchement de la guerre atteignit durement l'artiste. Ses amis se battaient au front et les acheteurs se faisaient rares. La pauvreté, les excès d'alcool, de drogues et de travail des dernières années mirent à rude épreuve sa santé fragile. Après de nombreuses et tumultueuses liaisons, il épousa en 1918 l'artiste peintre Jeanne Hebuterne qui lui donna une fille. Ils s'installèrent sur la Côte d'Azur dans l'espoir d'enrayer le déclin manifeste de sa santé. En vain. L'artiste maudit fut emporté par la tuberculose en 1920. Sa femme se suicida dix jours plus tard en se jetant par la fenêtre.   Lorsque, en 1906, Modigliani arriva à Paris, il avait vingt-deux ans et apportait un bagage artistique assez limité. Il avait étudié à Livourne, sa ville natale, et à Venise, dans le milieu des épigones des Macchiaioli florentins, et peignait avec un réalisme facile, sans style personnel. Il était certes plein d'un grand élan et animé par un idéal héroïque, puisé dans la lecture de Nietzsche, idéal qui s'accordait fort mal avec la mesquinerie de la peinture apprise. Face à la disproportion entre ses aspirations et les moyens de réalisation, il s'abstint de toute manifestation improvisée et superficielle et partit pour Paris. Tout le monde sait, de reste, quelle a été à Paris, dans les années 1906 à 1914, la ferveur créatrice et dans quelle mesure cette ferveur a décidé du destin de l'art contemporain, jusqu'à nous. Les improvisations géniales abondaient, on explorait de nouvelles terres promises aux conquêtes de la peinture : celles-là mêmes où devaient pénétrer ceux qu'on a appelés Fauves, Cubistes, Expressionnistes, Futuristes.

« accentue une couleur pure et tout de suite lui adjoint une zone neutre, pour suggérer l'accord tonal ; il occupel'espace et subitement renverse l'image à la surface.

Le désir d'obéir à cette double exigence entraînenécessairement la déformation de l'image et la nécessité de dépasser la déformation par une synthèse formelle.Dans le Marié et la Mariée de 1915, la synthèse fait encore défaut : toutes les possibilités sont là, mais pas encoremises en oeuvre. Après 1917, la synthèse est, au contraire, évidente, et, dans beaucoup d'oeuvres, parfaite.

Elle est fondée sur laligne.

Ce retour à la ligne comme élément conducteur d'un style est la nouveauté de Modigliani, ce qui le distinguede tous ses contemporains.

On peut dire qu'après Ingres, la ligne avait perdu sa fonction directrice, et que c'est luiqui la lui a rendue.

On a dit aussi que, ce faisant, il s'était inspiré de l'exemple des grands primitifs, de Lorenzetti àBotticelli, ce qui n'est pas exclu, mais, à coup sûr, l'effet de la ligne de Modigliani diffère entièrement de celui de laligne des anciens, du fait même que ceux-ci n'avaient pas à concilier des intentions opposées. Il reste qu'une fois maître de sa ligne, Modigliani crée la série de ses chefs-d'oeuvre. Le Nu au coussin, de la Collection Gianni Mattioli de Milan et le Nu étendu, du Museum of Modern Art de New York,révèlent à la perfection la poésie de Modigliani, sa proportion idéale, sa volonté de vérité à tout prix, en mêmetemps que l'élégance et la noblesse de sa sensibilité. En 1917 commence aussi la série de ses portraits les plus fameux : le Portrait de Zborowski du musée de Saô Paulo,au Brésil, et les nombreux Portraits de Madame Hébuterne et de Madame Zborowski.

La grâce féminine a rarementtrouvé une expression à la fois plus délicate et plus fervente, plus sublimée aussi.

Modigliani charge ses modèles deses propres tourments, de ses propres souffrances.

Il les transforme en anges déchus, chez qui le désir de puretéartistique et morale transcende tous les troubles. La guerre s'appesantissait aussi sur les corps et les âmes des enfants.

Et la vision que Modigliani a d'eux, de leurprécocité, qui n'abolit pas la candeur, de leur isolement inconsolé, de leur souffrance, de leur désir de vivre déçu,s'exprime dans ses toiles avec une prodigieuse puissance.

Marie, autrefois dans la Collection Sabouraud de Paris, estpeut-être le chef-d'oeuvre de l'artiste. Modigliani représente le principal apport de l'Italie à l'art moderne.

A Paris, entre 1906 et 1920, il a été l'un desartistes les plus originaux, capable de créer son monde propre, plein de maux matériels et moraux, mais aussi d'idéal,d'aspirations élevées, de liberté.

Une fleur est née de tout cela : une ligne parmi les plus pures, parmi les pluschoisies que l'histoire de l'art connaisse.

L'oeuvre de Modigliani OEuvre assez abondante.

Chronologie assez peu précise.

Nous citons l'essentiel. 1909 LE JOUEUR DE VIOLONCELLE (Collection Alexandre, Paris).1915 LE MARIÉ ET LA MARIÉE (Musée d'Art Moderne, New York).1915 JEAN COCTEAU (Ancienne Collection Paul Guillaume, Paris).1916 MAX JACOB (Collection A.

L.

Paris).1916 LE SCULPTEUR MIETSCHANIDOFF (Collection Hauke, Paris).Mme VAN MUYDEN (Musée de Sao Paulo).1917 LE PEINTRE SOUTINE (Musée de Philadelphie).NU COUCHÉ (Collection Zeisleir, New York).LA BELLE ÉPICIÈRE (Collection particulière, Paris).1918 MARIE (Ancienne Collection Dr Sabouraud, Paris).1918 PORTRAIT DE JEUNE HOMME (Collection particulière, Paris).1919 AUTOPORTRAIT (Collection Matarazzo Sobrinho, Sao Paulo).1919 BOHÉMIENNE A L'ENFANT (Art Institute, Chicago).1919 JEANNE HÉBUTERNE (Collection Brody, Los Angeles).1919 Mme CZECHOWSKA DE PROFIL (Collection particulière, Milan).

1920 NU CHASTE (Collection particulière,Zürich).. »

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