Devoir de Philosophie

L'âme est-elle indépendante du corps ?

Publié le 17/03/2004

Extrait du document

Ses objets ne sont pas pluriels, elle tente de se séparer progressivement et autant que faire se peut de ce corps qui l'emprisonne, elle tente de mourir au sensible. L'intellect, qui doit être la partie directrice de notre âme, nous guide en dehors de ce monde où tout change sans cesse, pour nous emporter vers l'au-delà métaphysique du monde des Idées. L'âme est cette trace en nous qui fait que nous ne pouvons nous réduire à une existence matérielle, elle indique le sort de l'homme comme étant celui qui doit s'extirper sa vie durant de ce corps pour sourire à la mort alors vécue comme libération. Mais elle signale aussi que cette dite vie n'est qu'un passage, que l'âme ne subira le corps que momentanément, et qu'aussi elle doit se préparer à cette échappée physique que marque la mort. L'indépendance est donc celle d'un esclave à sa cellule. Cependant, l'exercice de la philosophie pour Platon, en cela qu'il l'entraîne à visualiser cet espace inédit qu'est l'espace des Idées, est une émancipation de l'âme. Le corps est en ce sens une limite à repousser: ce ne sont plus les désirs corporels qui dictent à l'âme son devoir faire; c'est l'intellect qui est appelé à maîtriser cet hydre. De Malebranche à Freud: l'homme comme entité psychosomatique. Platon pense ainsi une indépendance possible entre l'âme et le corps: l'âme existait et existera par la suite sans lui; le corps n'est que son visage terrestre, un masque même dont il faut se délester, un poids sont il faut faire taire l'influence. Malebranche, dans La recherche de la vérité, nous rappelle que l'homme est un ensemble psychosomatique indissociable: Il n'y a pas deux entités séparés, pas de division au sein de l'être humain.

L'âme est le lieu des idées, c'est l'esprit. Or, l'esprit n'est jamais affecté par ce qui vient du corps, contrairement aux facultés sensibles. Il faut donc en conclure que l'âme est indépendante du corps.

MAIS...

Tous les êtres vivants ont une âme, bien que tous n'aient pas un esprit. Il est impossible de réduire l'âme à sa seule dimension spirituelle. Que l'intellect ne soit pas matériel ne prouve pas que l'âme soit indépendante du corps.

  • I) L'âme est distincte du corps.

a) Le corps est une substance étendue. b) L'âme est une substance pensante. c) L'homme n'est pas une machine ou un automate.

  • II) L'âme ne se distingue pas du corps.

a) Entre l'animal et l'homme, il n'y a qu'une différence de dgré et non de nature. b) L'âme est matérielle. c) L'âme n'est pas séparable du corps.

.../...

« Freud va remarquer quant à lui dans la formation de symptômes d'originepurement psychique, des répercutions sur le corps.

En effet, il arrive quecertains traumatismes physiologiques ne puissent justement s'expliquer pardes raisons physiologiques: le corps ne suffit plus à expliquer le corps et sondésordre pathologique.

Il faut alors s'en référer à l'esprit qui influedirectement sur lui. Dans Cinq leçons sur la psychanalyse , Freud prend l'exemple de cette jeune fille atteinte d'une quasi cécité.

Le symptôme d'ordre ophtalmologique revêtpourtant une origine psychique à travers un souvenir pathogène.

La jeune fillealors qu'elle était auprès du lit de son père sur le point de mourir, avait sesyeux remplies de larmes.

Vînt alors un instant où son père lui demanda l'heure,une heure qu'elle n'arriva jamais à lire sur sa montre à cause de ses larmes.La jeune fille a oublié cela depuis, elle l'a refoulé en deça de sa conscience comme un aveu d'impuissance.

Mais cet épisode continu à s'exprimer àtravers le corps, il se somatise.

L'âm prend appuie sur lui, elle en dépendcomme le montre l'inconscient freudien qui infléchit sur la dynamique du corpsdans son expression. La neurologie: une question de perspective? III. Le philosophe anglais Searle, propose l'analogie suivante.

Si l'on prend l'eau à l'échelle microscopique, elle estconstituée d'atomes d'hydrogène et d'oxygène, et à vrai dire, il n'y a à ce niveau aucune notion de liquidité .

A l'échelle microscopique, la liquidité n'a aucune signifiacation.

Mais dès que l'on passe à l'échelle macroscopique, elleapparaît et fait partie de notre univers familier: pour nous l'eau est liquide.

Prenons à présent le cerveau.

A l'échellemicroscopique, il est composé essentiellement de connexions synaptiques et de neurones qui véhiculent l'informationsous une forme électro-chimique.

A cette échelle, tout comme cela était le cas pour la liquidité, il n'y a aucunenotion de conscience: cette dernière n'apparaît que lorsque nous passons à l'échelle macroscopique. L'âme serait donc quelque chose qui émanerait en quelque sorte d'un sous-bassement neurologique, quelque chosequi n'a de sens que dans notre espace familier.

La substance pensante, la res cogitan de Descartes, n'est plus alors qu'une projection à notre échelle d'un travail qui fourmille en deça, une activité neuronale et synaptique au niveaudu quelle elle ne se signale pas encore. La science médicale propose aujourd'hui à travers son imagerie (IRM, imagerie par résonnance magnétique, ouencore IEP, imagerie par émission de positons), une véritable cartographie de l'âme où toutes ses fonctions se voitassignées une aire clairement délimitée.

Raisonnement, langage, mémoire (...): tout ce qui rend propre l'hommesemble trouver son origine dans un soubassement physiologique.

La localisation des facultés de l'âme sembleindiquer une étroite solidarité entre âme et corps; pire, ils sont identiques, la différence ne vient que de laperspective selon laquelle on envisage l'homme. Conclusion Le mythe d'une âme séparée, revoyant ainsi au lien privilégié qui unit l'homme à un au-delà semble mal résister auxdécouvertes de la sciences contemporaines.

L'âme semble dorénavant incarner dans le corps, comme une propriétéessentielle du cerveau.

Descartes localisait l'âme dans la glande pinéale: à cet emplacement, elle pouvait ainsi créerla synthèse de ce que les sens lui donne à voir, l'unité de la scène perçue dans la conscience.

On sait aujourd'huique la synchronie neuronale est responsable de l'expérience consciente: c'est parce qu'une information se diffuseglobalement dans le cerveau, qu'elle devient consciente.

L'âme a perdu ce statut d'entité séparée, même si l'on sequestionne sur ce que cette réduction a de déshonorant.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles