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L'Amour du Mensonge de Baudelaire (commentaire)

Publié le 14/02/2012

Extrait du document

amour

 

 

Quand je te vois passer, ô ma chère indolente, Au chant des instruments qui se brise au plafond Suspendant ton allure harmonieuse et lente, Et promenant l'ennui de ton regard profond;

Quand je contemple, aux feux du gaz qui le colore, Ton front pâle, embelli par un morbide attrait, Où les torches du soir allument une aurore, Et tes yeux attirants comme ceux d'un portrait,

Je me dis: Qu'elle est belle! et bizarrement fraîche! Le souvenir massif, royale et lourde tour, La couronne, et son cœur, meurtri comme une pêche, Est mûr, comme son corps, pour le savant amour.

Es-tu le fruit d'automne aux saveurs souveraines? Es-tu vase funèbre attendant quelques pleurs, Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines, Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs?

Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques, Qui ne recèlent point de secrets précieux; Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques, Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux!

Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence, Pour réjouir un cœur qui fuit la vérité? Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence? Masque ou décor. Salut! J'adore ta beauté.

 

 

Poème de Charles Baudelaire, tiré du recueil « Les Fleurs du Mal «, section « Tableaux Parisiens «

 

 

Structure formelle

Nous sommes face à un poème en alexandrin constitué de six quatrains et de rimes croisées. Il y a également des cas de diérèse (v.3, v.18, v.20, 22)  et de synérèse (v.4, v.22).

 

Analyse du contenu

 

Strophe 1 :

Dans cette strophe Baudelaire s’adresse à une femme, en utilisant la 2ème personne.

·        « Quand je te vois «  v.1 è  « te « se rapporte à « ô ma chère «

·        V.3 « ton allure harmonieuse «

·        V4 « ton regard profond «

Il nous décrit une femme, qui nous parait las et comme absente de tout ce qui l’entoure. On le constate à l’aide de l’utilisation du gérondif qui a un effet ralentisseur, lent : v.3 « suspendant «, v.4 « promenant «. Il y a également l’adjectif « indolente « v.1 et le nom « ennui « v.4 qui nous conforte dans cette idée de lassitude.

On remarque également la présence d’un champ lexical de la musique : v.2 « chant «, « instrument «, v.3 « harmonieux «, « lente «, v.4 « profond «. A travers ce champ lexical Baudelaire dépeint les bruits qui entoure la femme et qui donne un effet de mouvement à la strophe qui contraste avec la lassitude de cette femme.

 

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