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Analyse Lettre XLVI des Lettres Persanes de Montesquieu

Publié le 16/10/2010

Extrait du document

montesquieu

 

La lettre 46 se trouve dans le roman épistolaire des Lettres Persanes écrit par Montesquieu. Publiée en 1721 anonymement, l’auteur sera finalement dévoilé après un grand succès. Cette œuvre met en scène deux Persans, qui voyagent en France et envoient des lettres à leur compatriotes en leur décrivant différents systèmes (politique, religieux,…) et ils y laissent aussi leur étonnement. La lettre 46 traite principalement de la religion.

 

Axe de lecture : Comment la religion est critiquée à travers le refus des rîtes et le déisme est mis en avant.

 

Division en partie :

1 : 1-26 : réflexion générale sur la religion

2 : 27-57 : illustration de cette réflexion

 

Partie 1 :

Marque d’étonnement -> ligne 5

Dans le 2ème paragraphe on a une comparaison/un parallélisme entre être chrétien et citoyen.

Religion n’est pas précisée, termes employés sont vagues (CL), ligne 4 : chrétiens est mis au pluriel, c’est pas une religion en particulier qui est cité mais c’est plutôt une généralisation qui est faite volontairement. Toute les religions sont mise dans le même sac car toutes les religions ont des rîtes, cela permet d’introduire le déisme dans cette lettre.

Dans le 3ème paragraphe de la lettre, on a un parallélisme entre les croyances religieuse et le comportement social qui en devient presque un syllogisme (Un croyant cherche à plaire à Dieu, Dieu aime les hommes, donc on plait à Dieu en aimant les hommes).

 

Partie 2 :

Dans cette partie, Usbek rapporte la prière qu'un homme adresse à Dieu et dans laquelle il fait part de l'embarras profond dans lequel la plonge la multiplicité des rituels religieux.

Plusieurs choses mettent en avant le fait de l’incompréhension, la confusion, l’incertitude. Tout d’abord parce que les rîtes touchent plusieurs domaines (langue, posture, nourriture,…). Cela permet d’exagérer un peu le tout pour bien faire passer le message, c’est donc une forme d’hyperbole.

Ensuite on trouve un CL de l’incompréhension, la confusion, l’incertitude.

Tout ces rîtes différents sème donc l’embarras dans les pensées de cet homme, c’est en effet un peu étrange, chacun à sa vision des choses quant à ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu. Chaque religion a ses rîtes mais ils n’ont aucun fondement.

 

On a après plusieurs religions différentes qui sont représentée (juive, musulman, orthodoxe, brachmane). Cela montre à nouveau que toutes les religions sont mises dans le même sac. Toutes ont des rîtes différents. Le fait que la religion ne soit pas précisée apporte l’idée de déisme dans cette lettre.

 

À la fin de la prière, on voit clairement que le véritable sens de la religion (qui est un ensemble de rîtes et de croyance) est complètement perdu puisque l’homme qui prie, dit qu’il faut dépasser la notion de rîtes pour pouvoir plaire à Dieu. Il faut être un bon citoyen. Être un bon chrétien c’est donc être un bon citoyen. En ce point, la fin de la prière de l’homme rejoint donc le début de la lettre d’Usbek. Ce qui est important c’est donc le comportement qui détermine la réalité du sentiment religieux. Le fait que Montesquieu utilise un homme qui prie donne l’impression de réel. C’est peut-être également un moyen de cacher ce qu’il pense, puisqu’il est lui-même déiste, vraiment et ainsi d’éviter la censure.

 

Conclusion :

On peut donc conclure que cette lettre critique les pratiques religieuses qui sont sans fondement. Le déisme est mis en avant. Bien que Montesquieu soit favorable au déisme il n’exprime jamais son point de vue explicitement mais uniquement à travers des personnages qu’il tente de faire le plus réaliste possible afin qu’il évite la censure.

 

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