L'ANALYSE LINEAIRE DES TEXTES LITTÉRAIRE

« 2 Vous êtes dans la posture du critique littéraire, (dilemme de la nécessité et infirmité de la critique), c'est-à-dire non de prétendre tout expliquer mais de révéler les possibles d’un texte.

Histoire de l’exercice Elle est au programme des lycées et des concours ca r elle mobilise les compétences littéraires dans une épreuve orale.

A présent, l’éc rit qui vous est demandé est en quelque sorte une transcription d’un oral : vous vo uus dispenserez toutefois des marques d’oralité, par exemple des redondances.

Les maîtres du Moyen Age s’inspiraient des m aîtres latins qui se servaient des textes religieux et profanes pour illustrer la gram maire et la rhétorique, mot à mot.

La signification générale du texte était commentée apr ès avoir étudié le sens des mots.

La tradition de l’explication de texte est une form e qui s’est perpétuée jusqu’au XIXème siècle ; on évoque « l’explication française » en 1880 pour intégrer l’étude des auteurs français aux pratiques pédagogiques.

La linguistique, la sociologie ou la psychanalyse o nt renouvelé les approches critiques : à l’écrit, on lui préfère les mémoires, la dissertation ou le commentaire composé.

La leçon d’agrégation s’apparente à un exp osé et l’explication linéaire a toujours une légitimité historique.

Je vous recommande la lecture de Michel Charles « L a lecture critique » in Poétique n° 34, avril 1978 Lorsque l’explication est orale et se limite à un e nsemble de notes pour éclairer un texte, mime la situation d’un enseignant face à une classe : elle a une visée pédagogique.

Le modèle pédagogique est univoque (ca ndidat devant un jury, enseignant devant une classe, conférencier devant u n public).

L’explication de texte orale est toujours linéaire : elle est pratiquée au lycée, à l’université et en classes préparatoires.

Elle figu re toujours comme épreuve aux concours du CAPES et de l’agrégation.

A l’écrit, depuis les années 70, on lui préférait l e commentaire composé plus structuré.

Il peut donc paraître délicat de mimer l ’oral (candidat devant un jury, conférencier…), la relation pédagogique à l‘écrit.

Il s’agit donc d’une forme de réécriture du texte.

Quoi qu’il en soit il y a toujours une préparation écrite à envisager pour un oral (notes, plan détaillé, introduction et conclusion d étaillées que le candidat doit éviter de lire.

Il s’agit toujours de convaincre son lecte ur ou son auditeur qu’on a compris le sens du texte, qu’on est capable d’en donner une in terprétation justifiée par l’analyse précise des figures de style, de la syntaxe… et par les théories littéraires qu’on connaît.

La rhétorique de la persuasion prend du se ns dans l’exercice.

Les savoirs et techniques sont empruntés à l’histoi re littéraire, à la linguistique, à la rhétorique, à la grammaire, à la stylistique… Vous êtes dans une posture d’enseignant et de critique.

Il s’agit de faire apparaître graduellement le sens du texte proposé grâce à la mise en valeur et l’explicitation des moyens mis en œuvre, tout en soulignant l’individualité d’un texte, les faits précis qui fo ndent son originalité.. »