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André GIDE : Journal

Publié le 22/09/2012

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gide

Avatar de l'humani sme, l'oeuvre d'André Gide, jusque dans ses failles, reste pantelante d' une irrécusable vie. Profondément traditionnelle et radicalement révolutionnaire, elle témoigne d' une conscience probe et courageuse de la grandeur immanente de l'homme. Si doivent jamais advenir quelques amoindri ssements de la liberté, on ne pourra pas ne pas se souvenir- ingratement ou non, mais Gide s'en fût-il vraiment soucié ? - de cet exemple, dût-on quitter ensuite la ligne de crête où sa gloire fut de se maintenir, pour choisir et s'engager, c'est-à-dire, pour un temps, le renier.

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« Photo Goldner 1 S ipa·lcono "Un extraordinai re, un insatiabl e besoin d 'aimer et d'être ai­ mé, je crois que c'es t cela qui a dominé ma vie ." Un soir de déce mbr e 1882 , un ange entre dans sa vie : Made­ leine Rondeaux , cou­ sine d' Andr é et de tr ois ans son aÎnée.

Elle deviendra Ma­ d ele in e Gide le 8 oc­ tobre 1895.

Elle sera tour à tour Emma­ nuelle , Ellis, Marce­ fine, A/isse dans les œuvres de l'écrivain.

Le maria ge ne fut pas consomm é.

G.

Fauré Photo Sipa-Icono Le livre Premier s pas dans la littérature "E t maintenant...

, à nous deux ! " André Gide a vingt ans l orsque , en compagnie de Pierre Louys, il lance ce défi à la litt érature.

C'est le début d' un examen de conscience scru­ puleux où sourd à chaque page son amour de la vérité.

Schlum­ berger, Claudel, Copeau, Valéry, Roger Martin du Gard seront l es familiers d'une vie hautement dominée par la passion de l 'éc riture .

Cet homme que la nature a doté de deux précieux privilèges, l'es prit et la fortune , passe durant les années 1914- 1918 le plus clair de son temp s à secourir son prochain.

Made­ leine Gide l 'aide dans son entreprise à Cuverville où ils rési­ dent alors.

Un incessant beso in de donner S i André Gide se refuse à livrer au lecteur les ombres de sa v ie conjugale , l'on constate qu'à partir de mai 1917 la morosité se dissipe et le bonheur éclate.

M.

(Marc Allégret) arrive, bel adolescent dans la vie de l'écrivain.

Pour la première fois, il aime totalem e nt.

Dévoreur de littérature , il nous instruit de ses lectures ; passion­ né de musique, il laisse glisser sous ses doigts Mozart , Liszt, Fauré, Chopin pour nous les faire entendre.

L'homme n'a de cesse de se comprendre, de comprendre sa différence et de contrer la morale bourgeoise du monde auquel il appartenait.

Il tentera dans le voyage de trouver un remède à ses maux.

A partir de 1925 , il ne tient guère en place ; s'ensuivent les longues périodes de silence du journal.

Nous Je retrouverons alors dans Voyage au Congo , Le Retour du Tchad, Carnets d'Égypte.

Le rêve et 1 'imaginaire seront une autre échappatoire à son malaise existentiel ; l 'écrivain est plus à l 'aise dans un monde mythique.

Si certaines pages font preuve d'une impression­ nante capacité d'analyse et nous étonnent par leur clair­ voyance , l'engagem ent politique de l'auteur sera de faible por­ tée.

La prudence et la sagesse tempèrent les excès.

Message d 'amour , chef-d 'œuvre de littérat ure, le Journa l d'André Gide porte témoignage de toute une génération dans la séduisante compagnie d'une âme prodigieusement vivante.. »

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