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André Gide jusqu'en 1914 (histoire littéraire)

Publié le 07/04/2012

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N'ayant a priori rien d'autre à dire que soi, mais animé d'une curiosité et d'une exigence hors du commun, Gide a constitué son oeuvre comme une recherche. Recherche solipsiste d'une impossible harmonie d'abord, minée dès l'origine par la contestation du Moi à travers les diverses figures de l'Autre, avant que ne soit interrogé son rapport au monde qui l'amène à dénoncer les mensonges et les leurres de sa culture et de sa société. Héritier unique d'une famille de grands bourgeois, propriétaires fonciers, protestants, fils d'un professeur de droit mort prématurément et d'une mère austère, puritaine, ...

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« engoncée dans ses housses et son légalisme, élevé à l'écart du monde dans un milieu privilégié, baignant dans la religion, la morale, la littérature et la musique, aux prises avec son corps (onanisme, crises nerveuses) et avec la réalité extérieure (agressivité, sentiment d'« estrangement » et les comédies qu'il joue!), André Gide est devenu un Narcisse, une âme sensible et divisée qui se cherche et qui se contemple, un artiste.

Ecrire va être pour Gide la justification de son existence en même temps que la recherche de son sens.

Dès sa quinzième année, à l'exemple d'Amie!, il commence à tenir un journal intime qui devait être la matrice de toute son œuvre.

De là est issue sa première «somme», Les Cahiers d'André Walter ( 1891).

confession d'une «âme» éprise de pureté, truffée de citations, au «ton jaculatoire et alangui».

C'est en effet le lyrisme qui caractérise d'abord cette première période symboliste qui s'étend jusqu'aux Nourritures terrestres : non seulement la tentation du poème versifié demeure constante, mais la prose se veut aussi poétique, modelant ses rythmes sur les cadences du vers et sur les mélodies musicales, soulignant élans et ferveurs, accompagnant les effusions.

Un idéalisme, nourri de Schopenhauer avant de se retourner en culte de la sensation, s'exprime alors dans des œuvres brèves conçues comme des «traités» : Le Traité du Narcisse ( 1891 ), ou «théorie du Symbole», La Tentative amoureuse ( 1893), ou «traité du Vain Désir», Paludes ( 1895).

ou «traité de la Contingence».

El Hadj (1899), ou «traité du Faux Prophète»; qu'on peut compléter par André Walter, traité de la Communion des Ames, Le Voyage d'Urien ( 1893).

traité de la Pureté, et Les Nourritures terrestres (1897), qui forment assez bien le traité de la Sensation et du Désir.

Gide y explore les conditions de possibilité d'un être déchiré mais soumis à un idéal, à une éthique, à Dieu et à toutes ces valeurs héritées qui s'appellent vertu, pureté, mépris de la chair et crainte du péché.

Ces rêves idéalistes et essentialistes se referment sur l'échec, l'interrogation, le néant, la mort, et le lyrisme des «traités» se mue en expérimentation critique.

André Walter, qui se débat dans sa nuit.

meurt fou pour avoir voulu mutiler en lui la chair et cru à la mystique d'un amour d'âmes.

Le Poète-Narcisse est condamné à la contemplation solitaire et immobile des Symboles que recèlent les apparences mirées dans le fleuve du Temps, en vue de ressusciter en lui l'unité. »

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