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LES ANIMAUX MALADES DE LA PESTE

Publié le 20/07/2010

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Intro : Jean de La Fontaine (8 juillet 1621 à Château-Thierry, 13 avril 1695 à Paris) est un poète français de la période classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement les Fables et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste. I) Une fable habilement menée : a. Un Préambule qui rappelle les récits mythologiques tragiques : • Evoque tragédie d"Œdipe roi" (Sophocle) : Peste à Thèbes, on recherche coupable du châtiment divin. • Peste définie par "mal" avant d'être nommée, une attente progressive, pressante en gradation. • Registre dramatique : - Allitération en r : « répand, terreur, guerre « - Hyperbole, vocabulaire violent (fureur, terreur) : dureté - 'Mal que le ciel en sa fureur. Inventa pour punir' : Dieu envoie un châtiment aux Hommes. Achéron connotation enfer, damnation, beaucoup de gens touchés) - 'les tourterelles se fuyaient : symbole de l'amour' • Évocation nostalgique (imparfait), d'un temps normal sans peste mais où le loup mange la douce et innocente proie. Le souvenir annonce le présage qu'on sacrifiera encore l'innocent. b. Variété, diversité : • Versification (rimes embrassées et poème hétérométrique), accélération • Différentes tonalités (ironie, tragédie) c. Des animaux qui font allusion aux Hommes et à leur relation : Procès tribunal (champ lexical de la justice), intervention : plaidoyer, réquisitoire (Prise de parole par ordre hiérarchique (du plus puissant au plus faible)) - Pers avec caractères personnels identifiables : • Lion : roi, pouvoir, puissant, féroce, habile, intelligent • Renard : ruse, flatte le roi, relativise péché du roi en les honorant • Loup : beau parleur ('quelque peu clerc, prouva par sa harangue'), prononce le réquisitoire et accable l'âne pour être sauvé lui même + insulte = cruauté (discours indirect libre) • Tigre et Ours : puissance, représentent la société aristocratique • Âne : bêtise, naïveté, honnêteté => douce et innocente proie 2) La différence d'éloquence du Lion et de l'Ane : a. La stratégie du Lion : Persuader : • Ton solennel : donne majesté ('Ciel, nos péchés cette infortune, se sacrifie, céleste courroux') • Ton familier 'Mes chers amis'"je crois que, peut-être, je pense' croire que le débat est ouvert. • Examen de conscience : il donne une image habile, manipulatrice : 'dévoré force mouton même parfois berger' : ses péchés le rendent cruel, féroce, sans scrupules • Exagération amusée. 'Appétit de glouton, force moutons' Convaincre : • Discours construit logiquement marqué par des connecteurs • Avoue lui-même, donne l'exemple pour confession des autres (avec impératifs). • Donne appui a son discours en prenant pour référence un fait historique • Le dialogue interne à son discours (" Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense. " ). b. L'intervention du Renard : Son habileté réside dans le "non-dit" • Flatteur, Hyperboles ('trop bon, trop de délicatesse, leur fîtes beaucoup d'honneur'). • Sonorités grinçantes entre les assonances de [i] et les allitérations de [s] et [r] (sifflantes et vibrantes), confèrent au propos plus d'habileté encore. • Arguments simplistes. il ne dit rien sur lui-même, flatter lui permet de se faire oublier. Remarque : "et flatteurs d'applaudir" : infinitif de narration, marque l'empressement des courtisans c. L'échec de l'âne condamné d'avance : • Absence d'analyse de la situation, il se contente de raconter les faits d'un souvenir : naïveté • Il se rend lui-même coupable (lg 54, d'avoir été tenté par le Diable) • Diable, pré de moines (les plus gros propriétaires fonciers de l'époque) ainsi que l'idée de gourmandise => le Ciel qui se venge, donc c'est lui le coupable • Climat apparemment serein, ouvert. L'âne, rassuré et naïf, parle franchement. • Surprise : réaction commune et immédiate de la foule: "à ces mots on cria haro". Le bouc émissaire est trouvé, (même empressement et unanimité qu'au vers 43) ==> Celui qui va gagne, c'est le plus fort : celui qui a tout calculé, analysé, 'celui qui a force d'esprit' et 'pouvoir de parole' 3) Une scène critique de la justice et du pouvoir : a. La justice est évoquée mais c'est davantage une satire des 'jugements de cour' : • Lexique de la justice et de la religion (« expier, péché «) : mauvais mélange • Scène représentant le tribunal (défilé à la barre des animaux) • Rôle du loup : sorte d'avocat général qui dévoue l'Âne • Justice du conseil qui ne juge pas le crime mais le rang social b. Le fabuliste prend parti par ironie contre la cour aussi : • Marques de jugement : 'douce et innocente proie' : allusion aux faibles et annonce de la suite pour l'Âne ; 'On n'osa trop approfondir', 'les moins pardonnables offenses', 'de petits Saints', 'tous les gens querelleurs', jusqu'aux simples matins' (antithèse) • 'Sa peccadille fut jugé un cas pendable' : opposition entre sa faute légère et sa conséquence tranchante ; 'Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable' => souligne l'injustice • 'Un loup quelque peu clerc' : le narrateur dit savant pour sous-entendre cruel, ignoble c. Bilan : • Il ironise aussi sur leur hypocrisie, leur fait de feindre de se conformer à la morale, de faire un examen de conscience, mais qu'ils se dépêchent de s'exonérer ensuite de toute faute ; • Naïveté des petits, qui croient les discours du Roi/Cour et ne savent réagir contre l'injustice. Conclusion :

La Fontaine utilise tous ses talents de conteur. Interventions successives de différents animaux, Lion, Renard puis Âne, tous représentant d'une classe sociale, constituent pour beaucoup à servir la morale. A la fin de la fable, il y a une ellipse avant la chute de la moralité : on ne sait si peste va disparaître avec le sacrifice de l'innocent mais qu'est donc la peste, sinon cette atmosphère empoisonnée de mensonges, de calculs, d'hypocrisies, de flatteries... où seule l'honnêteté est punie ?

« se venge, donc c'est lui le coupable• Climat apparemment serein, ouvert.

L'âne, rassuré et naïf, parle franchement.• Surprise : réaction commune et immédiate de la foule: "à ces mots on cria haro".

Le bouc émissaire est trouvé,(même empressement et unanimité qu'au vers 43)==> Celui qui va gagne, c'est le plus fort : celui qui a tout calculé, analysé, 'celui qui a force d'esprit' et 'pouvoir deparole' 3) Une scène critique de la justice et du pouvoir : a.

La justice est évoquée mais c'est davantage une satire des 'jugements de cour' :• Lexique de la justice et de la religion (« expier, péché ») : mauvais mélange• Scène représentant le tribunal (défilé à la barre des animaux)• Rôle du loup : sorte d'avocat général qui dévoue l'Âne• Justice du conseil qui ne juge pas le crime mais le rang social b.

Le fabuliste prend parti par ironie contre la cour aussi : • Marques de jugement : 'douce et innocente proie' : allusion aux faibles et annonce de la suite pour l'Âne ; 'Onn'osa trop approfondir', 'les moins pardonnables offenses', 'de petits Saints', 'tous les gens querelleurs', jusqu'auxsimples matins' (antithèse)• 'Sa peccadille fut jugé un cas pendable' : opposition entre sa faute légère et sa conséquence tranchante ;'Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable' => souligne l'injustice• 'Un loup quelque peu clerc' : le narrateur dit savant pour sous-entendre cruel, ignoble c.

Bilan :• Il ironise aussi sur leur hypocrisie, leur fait de feindre de se conformer à la morale, de faire un examen deconscience, mais qu'ils se dépêchent de s'exonérer ensuite de toute faute ;• Naïveté des petits, qui croient les discours du Roi/Cour et ne savent réagir contre l'injustice. Conclusion : La Fontaine utilise tous ses talents de conteur.

Interventions successives de différents animaux, Lion, Renard puisÂne, tous représentant d'une classe sociale, constituent pour beaucoup à servir la morale.

A la fin de la fable, il y aune ellipse avant la chute de la moralité : on ne sait si peste va disparaître avec le sacrifice de l'innocent maisqu'est donc la peste, sinon cette atmosphère empoisonnée de mensonges, de calculs, d'hypocrisies, de flatteries...où seule l'honnêteté est punie ?. »

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