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Les animaux travaillent-ils

Publié le 21/03/2004

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- D'où le problème de la nature du travail à l'origine de l'humanité: Marx lui-même admet l'existence antérieure d'un «stade instinctif« du travail. Mais cet « aspect primordial du travail« (dans lequel le corps n'est encore rien de plus qu'une «puissance naturelle «) développe dans le pré-humain des facultés que l'animal ne peut acquérir (c'est déjà la thèse de Rousseau : passage de l'homme de la nature à l'homme naturel).

TRAVAIL ET CULTURE

- Le travail humain est une dimension fondamentale de la culture: parmi les premières preuves de l'actualité artistique, on doit compter les outils décorés.

- Alors que l'activité animale ne modifie pas l'environnement au-delà de ce qu'exige la survie, le travail de l'homme, une fois entamé, entraîne des modifications du milieu potentiellement indéfinies (d'où les problèmes écologiques). Cf. la différence entre les techniques premières (chasse, cueillette) de simple exploitation du donné naturel, et les techniques plus complexes (agriculture, élevage, métallurgie) qui modifient l'environnement.- L'animal, par son activité, obtient la satisfaction immédiate d'un besoin physiologique constant (ainsi l'araignée tisse sa toile lorsque l'excès de sa sécrétion de «soie « produit un déséquilibre organique). Au contraire, l'homme travaille très rapidement pour des buts intermédiaires, et en inventant de nouveaux besoins, qui dépassent de très loin les simples exigences du corps : ce qu'il produit sera échangé contre un autre produit satisfaisant, puis contre un salaire permettant d'acquérir de quoi satisfaire des besoins de plus en plus sophistiqués ou artificiels.

  • 1. Le travail comme transformation des données naturelles
  • 2. Caractéristiques spécifiques de l'activité humaine — Organe et instrument.

— Technique générique, impersonnelle et technique personnelle, indépendante de la vie de l'espèce. — Conscience, choix, invention, création. — Projet, représentation, conceptualisation.

  • 3. S'entendre sur la définition du terme « travailler «

— L'important est-il de s'entendre, de définir ? — Ou l'important est-il d'avoir fait apparaître un certain nombre de distinctions qui nous renseignent plus sur nous que sur les animaux. — Intérêt de cette interrogation ?

 

« Il est intéressant de souligner que l'on ne dit jamais d'autres animaux, qui eux aussi sont guidés par l'instinct etaccomplissent parfois des prouesses, qu'ils « travaillent ».

Les coléoptères sont capables de déplacer des fardeauxdont le poids peut être trente fois supérieur au leur.

On ne dira pas qu'ils « travaillent »: On dira plutôt qu'ils seconforment à l'instinct car, contrairement aux abeilles, les coléoptères ne « fabriquent » pas une ruche, ne viventpas en société.

Ils n'offrent donc pas de comparaison possible avec la société humaine et son organisation dutravail. Qu'est-ce que le travail ? Le travail suppose l'amélioration des conditions de vie, l'utilisation d'outils, de techniques toujours plus efficaces, latransformation des matières premières, de la nature.

Le travail est une des expressions de l'intelligence et de laliberté humaine.Autant de points spécifiques que l'on ne retrouve pas dans le règne animal. INTRODUCTION Termitières et fourmilières, nids, terriers, barrages des castors fascinent régulièrement le regard de l'enfant, toutsurpris par l'efficacité de l'activité animale.

Au-delà de cet émerveillement, faut-il admettre que les animauxtravaillent, dans le sens que le travail a pour l'être humain? I.

L'ACTIVITÉ ANIMALE— Elle est déterminée instinctivement, en fonction de l'espèce.— Elle est déclenchée automatiquement par des stimuli, sans décision aucune de l'organisme individuel, etindépendamment de tout critère de réussite.— Elle est adaptative — mais son caractère automatique la voue à l'échec lorsque les conditions normales del'adaptation sont perturbées (cas des insectes continuent à stocker de la nourriture pour leurs larves alors mêmeque le réceptacle est détruit). II.

LA DIFFÉRENCE HUMAINE— Rappel classique: deux citations de Marx:• l'homme se distingue de l'animal précisément par le fait qu'il produit ses moyens d'existence;• « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la celluledans sa tête avant de la construire dans la ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dansl'imagination du travailleur.

»— Du point de vue anthropologique (Bataille), le travail est fondamentalement négation du donné naturel — mise àdistance de la nature, alors que la production animale s'inscrit dans la nature et reste à son niveau (continue à enfaire partie).— Donc, importance du projet: le travail s'effectue en fonction d'un but préalablement choisi, décidé, esquissé,pensé.

Aspect intellectuel impossible chez l'animal.,— D'où le problème de la nature du travail à l'origine de l'humanité: Marx lui-même admet l'existence antérieure d'un«stade instinctif» du travail.

Mais cet « aspect primordial du travail» (dans lequel le corps n'est encore rien de plusqu'une «puissance naturelle ») développe dans le pré-humain des facultés que l'animal ne peut acquérir (c'est déjàla thèse de Rousseau : passage de l'homme de la nature à l'homme naturel). III.

TRAVAIL ET CULTURE— Le travail humain est une dimension fondamentale de la culture: parmi les premières preuves de l'actualitéartistique, on doit compter les outils décorés.— Alors que l'activité animale ne modifie pas l'environnement au-delà de ce qu'exige la survie, le travail de l'homme,une fois entamé, entraîne des modifications du milieu potentiellement indéfinies (d'où les problèmes écologiques).

Cf.la différence entre les techniques premières (chasse, cueillette) de simple exploitation du donné naturel, et lestechniques plus complexes (agriculture, élevage, métallurgie) qui modifient l'environnement.— L'animal, par son activité, obtient la satisfaction immédiate d'un besoin physiologique constant (ainsi l'araignéetisse sa toile lorsque l'excès de sa sécrétion de «soie » produit un déséquilibre organique).

Au contraire, l'hommetravaille très rapidement pour des buts intermédiaires, et en inventant de nouveaux besoins, qui dépassent de trèsloin les simples exigences du corps : ce qu'il produit sera échangé contre un autre produit satisfaisant, puis contreun salaire permettant d'acquérir de quoi satisfaire des besoins de plus en plus sophistiqués ou artificiels.

Ce type demédiation ou de détour — supposant une division du travail qui n'est plus liée aux seules possibilités physiques — estinconnu de l'animal.— Le travail humain détermine des transformations de l'homme lui-même, tant dans ses capacités intellectuelles quedans ses modes de vie.

L'animal, quant à lui, n'est pas modifié par une production qui reste l'illustration de sesdéterminations internes. CONCLUSIONLa pseudo notion de «travail animal est vaguement métaphorique ou témoigne d'un anthropomorphisme naïf (toutcomme, complémentairement, celle d'un «langage animal »).

A très court terme, le véritable travail, c'est-à-direcelui de l'homme seul, produit une historicité dont l'animal reste exclu dans la mesure où son activité demeurerépétitive.. »

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