Devoir de Philosophie

Anne Ubersfeld écrit « La part de création et de recréation du metteur en scène est très considérable. Il est lui-même producteur d’un nouveau texte didascalique, complément et précision, voire contradiction du texte littéraire. » En vous appuyant sur le corpus, sur vos lectures, vous direz pourquoi l’on peut parler de « recréation » du texte de théâtre par le metteur en scène.

Publié le 28/04/2011

Extrait du document

 

    La mise en scène est, selon la définition d’André Antoine -considéré en France comme le premier metteur en scène- , « l’art de dresser sur les planches l’action et les personnages imaginés par l’auteur dramatique «. Le metteur en scène est donc garant de la réussite d’une représentation. Ce dernier, en reprenant un texte de théâtre afin d’en faire la représentation scénique, assume une immense charge artistique et doit faire preuve de créativité et d’innovation. Face au texte de théâtre, tout lecteur est un metteur en scène virtuel et imagine la pièce à sa façon ; le metteur en scène quant à lui doit inscrire sa propre vision de la pièce dans la réalité. Ainsi, on peut parler d’un travail de recréation. Cependant, le metteur en scène est-il entièrement libre dans son travail ?

    Nous allons commencer par voir selon quels moyens et dans quelle mesure la mise en scène peut elle être envisagée comme un travail de recréation. Puis, nous verrons les contraintes qui font face au metteur en scène lors de son travail et comment doit-il s’y plier ou bien les contourner.

« Tartuffe dans un contexte islamique bourgeois. La transposition culturelle d'une pièce particulièrement difficile peut la rendre plus claire pour le spectateur. 3.

La création, de la part du metteur en scène, consiste à dépasser les contraintes imposées par l'auteur. Le metteur en scène peut prendre la liberté de modifier voire réécrire certains passage du texte, bien quecela soit rare car très mal vu. La plupart du temps, il raye une partie des didascalies, l'art du théâtre étant de recréer, d'innover etd'inventer.

Exemple de Ionesco qui s'est souvent amusé à faire des didascalies inadaptables. II] Cependant, il ne faut pas oublier que le travail du metteur en scène s'effectue à partir d'un texte écrit par unautre. 1.

Le texte qu'il ne faut surtout pas dénaturer parfois dans la préface, l'auteur explique clairement ses intentions vis à vis de sa pièce, et le ou lesmessages qu'il a voulu faire passer.

Dans ce cas le metteur en scène ne peut en aucun cas passer outre.

Exempledu Tartuffe avec la préface ainsi que les trois pamphlets de Molière. Le texte est un canevas, si le sens profond du texte peut s'en éloigner selon la mise en scène, il ne peutchanger complètement. 1.

Les didascalies qui sont fondamentales dans le texte de théâtre : elles représentent la volonté de l'auteur elles donnent le ton voulu par l'auteur à la pièce plus elles sont nombreuses, plus le metteur en scène voit sa liberté d'interprétation se restreindre elles représentent une mise en perspective pour comprendre la lecture du théâtre. 2.

L'innovation peut parfois dénaturer le caractère authentique d'une œuvre si le metteur en scène en déploietrop. Exemple : la mise en scène de Jean-Luc Martinelli qui place l'héroïne de Phèdre de Racine comme étant une"accro" à la cigarette et à l'alcool et sur scène la présence d'une radio. Parfois, une transposition à notre époque est très mal venue et rend certaines choses incompréhensibles.Exemple : le Bourgeois gentilhomme de Molière par J-M Bigard où la pièce garde toujours sa critique de la vanitésociale mais perd en crédulité en étant représentée dans une salle de sports.

De plus certains effets et certainesturqueries apparaissent comme déplacées dans ce nouveau contexte. CONCLUSION Ainsi, lors de la mise en scène d'une pièce de théâtre, le metteur en scène fait face à un certain nombre decontraintes qui s'opposent aux libertés offertes à ce dernier.

En effet, il est de son rang, et même de son devoir deremodeler la pièce selon sa propre sensibilité ; c'est à ce moment que l'on peut parler de recréation de la pièce.Cependant, s'il peut se permettre d'adapter et de revisiter largement la pièce, le metteur en scène ne doit jamaisperdre de vue que le texte de théâtre dont il se sert a un sens, une nature et une authenticité à respecter ; etpour cause, le texte de théâtre n'est pas l'œuvre du metteur en scène mais de l'auteur de la pièce.

Ainsi, dans unecertaine mesure, le metteur en scène et l'auteur de la pièce se partagent le pouvoir artistique.

Alors, le terme « co-création » semblerait plus approprié que « recréation ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles