Devoir de Philosophie

Anthologie poétique sur la mer

Publié le 01/11/2012

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“Les enfants” – Valentin Aleksandrovitch Serov – 1865 – 1911. L'homme et la mer Extrait Des Fleurs Du Mal. Homme libre, toujours, tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes, O mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, O lutteurs éternels, ô frères implacables ! Charles Baudelaire. Charles Baudelaire est un poète français né le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris, à l'age de six ans son père décède. Il fait par la suite des études à Lyon puis Paris. A son adolescence il fréquente les quartiers peut fréquentables de Paris. Jeune adulte brillant mais perturbé psychologiquement il oscille sans cesse entre le dégoût de la vie et l'extase. Son mal être l'entraîne vers différentes drogues. A 20 ans, son beau père décide de l'éloigner de sa vie dissipé en organisant
un long voyage maritime qui développe sa sensibilité et l'amènera à la poésie de la mer et de l'exotisme ( l'île Maurice, La Réunion etc. ). A sa majorité il hérite de la fortune de son père défunt mais très vite il dépense tout cet argent et contracte de nombreuses dettes, sans suivra une mise sous tutelle. Dès 22 ans, il projette d'écrire un recueil qui n'abouti pas. Un an plus tard il participe anonymement à la publication des Mystères galants des théâtres de Paris. En 1845 il tente de se suicider. Dès 1846 il participe à de nombreuses publications et devient secrétaire d'un journal républicain. En 1855 il insère dans la revue des deux mondes 18 poèmes sous le titre commun Les Fleurs du Mal. Il vend un an plus son recueil sous la maison d'édition Poulet-Malassis. Oeuvre qui entraîne de nombreuses poursuites judiciaires. C'est en 1861 qu'est publié la deuxième édition des Fleurs du Mal, s'en découle un an plus tard la publication de Petit poème en prose. Des auteurs tel que Verlaine et Mallarmé feront l'éloge de Baudelaire. En 1866 il fait une chute suite à un accident vasculaire cérébral et devient hémiplégique, sa mère la ramène à Paris ou il y meurent. L'homme et la mer s'inscrit dans le recueil de poème Les Fleurs du Mal publié par Charles Baudelaire en 1857 sous sa première édition. Celle-ci lui vaut une condamnation pour "outrage à la morale publique",
Charles Baudelaire est contraint de retiré six poèmes. De ce fait une deuxième édition parait en 1861 et voit l'apparition de trente-deux nouvelles oeuvres. Le recueil de poème s'articule autour de six groupes de poème de tailles différentes: Au lecteur ( Prologue ), Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, Le Vin, Fleurs du mal, Révolte et La Mort. Spleen et Idéal est la première partie du recueil, on découvre à travers 85 poèmes le mal être qui touche le poète du fait de son instabilité. L'Homme et la mer est le quatorzième poème, il se définit sur quatre quatrains, chaque vers mesurant douze syllabes ( alexandrin ). Ainsi Baudelaire respecte les normes de la poésie. On y découvre tout au long du poème ce qu'annonce le titre: l'homme et la mer, c'est à dire une certaine fraternité éternelle que Baudelaire agence avec succès. J'ai fait le choix de sélectionner ce poème dans mon anthologie poétique pour la beauté et l'image qu'il donne à lire. En effet passionné par le milieu marin, il représente beaucoup: une fraternité éternellement conflictuelle entre l'homme et la mer. Par ailleurs, l'idée que ce poème à été inspiré par le voyage de Charles Baudelaire en Inde me touche dans le mesure ou, d'après un exemple concret, les voyages on pour fonctions le développement de l'imagination.  “Le rivage et la mer turquoise” – Albert Bierstadt – 1830 – 1902. L’appel
du large Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal  Claudette St-Germain ---------------------------------------------- Clair de Lune On tangue on tangue sur le bateau La lune la lune fait des cercles dans l’eau Dans le ciel c’est le mât qui fait des cercles Et désigne toutes les étoiles du doigt Une jeune Argentine accoudée au bastingage Rêve à Paris en contemplant les phares qui dessinent la côte de France Rêve à Paris qu’elle ne connaît qu’à peine et qu’elle regrette déjà Ces feux tournants fixes doubles colorés à éclipses lui rappellent ceux qu’elle voyait de sa fenêtre d’hôtel sur les Boulevards et lui promettent un prompt retour Elle rêve de revenir bientôt en France et d’habiter Paris Le bruit de ma machine à écrire l’empêche de mener son rêve jusqu’au
bout. Ma belle machine à écrire qui sonne au bout de chaque ligne et qui est aussi rapide qu’un jazz Ma belle machine à écrire qui m’empêche de rêver à bâbord comme à tribord Et qui me fait suivre jusqu’au bout une idée Mon idée Blaise Cendrars Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser, est un écrivain d'origine suisse, né le 1er septembre 1887 à La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel (Suisse), naturalisé français, et mort le 21 janvier 1961 à Paris. Il doit son nom de plume à l'oiseau légendaire: le phénix qui se voulais renaître à travers les braises et les cendres. Dès sa plus jeune enfance, il est amené à voyagé en Égypte puis à Naples avec ses parents. Il fugue à l'age de 16 ans, en direction de Munich et se rend à Moscou par le train, il empreinte ensuite le transsibérien direction la chine et y vivra de ventes d'objets divers. C'est à 20 ans qu'il vient pour la première fois en France ou il cherche à s'enrichir. On le voit à Bruxelles puis à Londres ou il fait la rencontre d'un certain Charlie Chaplin à l'époque encore inconnu.Il participe comme engagé volontaire dans la légion étrangère au début de la guerre 14-18. Blessé en 1915, on lui ampute le bras droit. Dans la même année il est naturalisé français et reprend en 1917 l'écriture. Lassé, il s'essaye au cinéma mais abandonne faute de succès. En 1924 il part alors
au Brésil u il écrit son premier grand succès romanesque: L'Or. Il devient par la suite, en 1930 grand reporter et prend pars au voyage inaugural du paquebot Normandie. En 1939 il s'engage de courte durée comme correspondant de guerre auprès de l'armée britannique sur Paris.  Aivazovsky Clair de lune sur la mer, 1878 ----------------------------------------- Salut Rien, cette écume, vierge vers À ne désigner que la coupe; Telle loin se noie une troupe De sirènes mainte à l’envers. Nous naviguons, ô mes divers Amis, moi déjà sur la poupe Vous l’avant fastueux qui coupe Le flot de foudres et d’hivers; Une ivresse belle m’engage Sans craindre même son tangage De porter debout ce salut Solitude, récif, étoile À n’importe ce qui valut Le blanc souci de notre toile. Stéphane Mallarmé Etienne Mallarmé est né le 18 mars 1842 à Paris, 5 ans plus tard sa mère, Elisabeth-Félicie Mallarmé, décède au retour d'un voyage en Italie. En 1850, Stéphane entre dans une pension à Auteuil en raison de la nomination de son père dans le département du Nord. mauvais élève il est renvoyé du pensionnat et entre en classe de 3eme au lycée Impérial de Sens. L'année 1857 marque la mort de sa soeur et l'année de ses premières récompenses littéraires. Il écrit deux plus tard sa première oeuvre intitulé Entre quatre murs. Son père tombe gravement malade
l'année suivante (1860) et Stéphane rate son baccalauréat  ---------------------------------------- Brise marine La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, Lève l’ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs ! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages, Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots … Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots ! Stéphane Mallarmé ------------------------------------------- En bateau L’étoile du berger tremblote Dans l’eau plus noire et le pilote Cherche un briquet dans sa culotte. C’est l’instant, Messieurs, ou jamais, D’être audacieux, et je mets Mes deux mains partout désormais ! Le chevalier Atys, qui gratte Sa guitare, à Chloris l’ingrate Lance une oeillade scélérate. L’abbé confesse bas Eglé, Et ce vicomte déréglé Des champs donne à son coeur la clé. Cependant
la lune se lève Et l’esquif en sa course brève File gaîment sur l’eau qui rêve. Paul Verlaine ------------------------------------------ L’Eternité Elle est retrouvée. Quoi ? - L’Eternité. C’est la mer allée Avec le soleil. Ame sentinelle, Murmurons l’aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs élans Là tu te dégages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s’exhale Sans qu’on dise : enfin. Là pas d’espérance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sûr. Elle est retrouvée. Quoi ? - L’Eternité. C’est la mer allée Avec le soleil. Arthur Rimbaud, Derniers vers ----------------------------------------------- Les Canaris Lorsqu’un vaisseau vaincu dérive en pleine mer ; Que ses voiles carrées Pendent le long des mâts, par les boulets de fer Largement déchirées ; Qu’on n’y voit que des morts tombés de toutes parts, Ancres, agrès, voilures, Grands mâts rompus, traînant leurs cordages épars Comme des chevelures ; Que le vaisseau, couvert de fumée et de bruit, Tourne ainsi qu’une roue ; Qu’un flux et qu’un reflux d’hommes roule et s’enfuit De la poupe à la proue ; Lorsqu’à la voix des chefs nul soldat ne répond ; Que la mer monte et gronde ; Que les canons éteints nagent dans l’entre-pont, S’entre-choquant dans l’onde
; Qu’on voit le lourd colosse ouvrir au flot marin Sa blessure béante, Et saigner, à travers son armure d’airain, La galère géante ; Qu’elle vogue au hasard, comme un corps palpitant, La carène entr’ouverte, Comme un grand poisson mort, dont le ventre flottant Argente l’onde verte ; Alors gloire au vainqueur ! Son grappin noir s’abat Sur la nef qu’il foudroie ; Tel un aigle puissant pose, après le combat, Son ongle sur sa proie ! Puis, il pend au grand mât, comme au front d’une tour, Son drapeau que l’air ronge, Et dont le reflet d’or dans l’onde, tour à tour, S’élargit et s’allonge. Et c’est alors qu’on voit les peuples étaler Les couleurs les plus fières, Et la pourpre, et l’argent, et l’azur onduler Aux plis de leurs bannières. Dans ce riche appareil leur orgueil insensé Se flatte et se repose, Comme si le flot noir, par le flot effacé, En gardait quelque chose ! Malte arborait sa croix ; Venise, peuple-roi, Sur ses poupes mouvantes, L’héraldique lion qui fait rugir d’effroi Les lionnes vivantes. Le pavillon de Naple est éclatant dans l’air, Et quand il se déploie On croit voir ondoyer de la poupe à la mer Un flot d’or et de soie. Espagne peint aux plis des drapeaux voltigeant Sur ses flottes avares, Léon aux lions d’or, Castille aux tours d’argent, Les chaînes des Navarres. Rome a les clefs; Milan, l’enfant
qui hurle encor Dans les dents de la guivre ; Et les vaisseaux de France ont des fleurs de lys d’or Sur leurs robes de cuivre. Stamboul la turque autour du croissant abhorré Suspend trois blanches queues ; L’Amérique enfin libre étale un ciel doré Semé d’étoiles bleues. L’Autriche a l’aigle étrange, aux ailerons dressés, Qui, brillant sur la moire, Vers les deux bouts du monde à la fois menacés Tourne une tête noire. L’autre aigle au double front, qui des czars suit les lois, Son antique adversaire, Comme elle regardant deux mondes à la fois, En tient un dans sa serre. L’Angleterre en triomphe impose aux flots amers Sa splendide oriflamme, Si riche qu’on prendrait son reflet dans les mers Pour l’ombre d’une flamme. C’est ainsi que les rois font aux mâts des vaisseaux Flotter leurs armoiries, Et condamnent les nefs conquises sur les eaux A changer de patries. Ils traînent dans leurs rangs ces voiles dont le sort Trompa les destinées, Tout fiers de voir rentrer plus nombreuses au port Leurs flottes blasonnées. Aux navires captifs toujours ils appendront Leurs drapeaux de victoire, Afin que le vaincu porte écrite à son front Sa honte avec leur gloire ! Mais le bon Canaris, dont un ardent sillon Suit la barque hardie, Sur les vaisseaux qu’il prend, comme son pavillon, Arbore l’incendie ! Victor Hugo

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