L'antisémitisme est-il une forme de racisme ?

« L'antisémitisme n'est pas une forme de racisme •:M~• Le Juif n'est pas un être qui serait génétiquement inférieur.

Il est un homme, à l'égal des autres.

C'est la médiocrité de la conscience bourgeoise qui trouve en lui un exutoire et explique l'antisémitisme.

L'antisémitisme est un mani­ chéisme L a thèse défendue par Sartre est la suivante: l'antisémite est un homme qui a peur.

Il a peur de cette condition •Le Juif est un homme que les autres hommes tien­ nent pour Juif; voilà la vérité simple d'où il faut partir.• Jean-Paul Sartre, Réflexions humaine à laquelle il appartient pourtant.

C'est la raison pour laquelle il fuit la conscience de sa propre responsabilité.

Attiré par le mal qui est en lui, il le projette sur le Juif .

Manichéiste, il l'est désormais.

Les juifs sont mauvais.

Les chrétiens sont bons.

L' antisém.ite a besoin du Juif L a conscience bour­ geoise est si veule, si médiocre qu'elle a besoin du Juif pour se sentir supérieure .

En se com­ parant à lui , elle se donne l'illusion d'ap­ partenir à une «race» aristocratique.

Lamé­ diocre condition du petit­ bourgeois est imputable à la déloyale concurrence des Juifs, et non à son manque de courage , de talent.

Lutte des classes et antisémitisme sont apparentés L e petit-bourgeois se plaît à croire qu'il est un «vrai Français».

{;exis­ tence du Juif lui permet de chérir des droits et des privilèges qu'il croit partager avec les nobles et les riches.

C'est ce qui fait dire à Sartre que «1' antisémitisme est une représentation mythique et bour ­ geoise de la lutte des classes, et il ne sau­ rait exister dans une société sans classe».

L'antisémitisme n'est pas une forme de racisme.

C'est parce que la conscience bourgeoise a trouvé en la personne du Juif le moyen de fuir sa propre médiocrité qu'elle conduit à la discrimination.. »