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Antoine FURETIERE : Dictionnaire universel

Publié le 22/09/2012

Extrait du document

Je suis obligé de faire ce Factum (...) pour me servir d' apologie et justifier ma conduite envers le Public contre les calomnies que mes envieux et mes ennemis sèment partout contre moi. (...) L'action dont on m'accuse mériterait des Éloges plutôt que des reproches, s'il n'y avait point d'envie et de jalousie entre les gens de Lettres. J'ai fait avec un prodigieux travail un Dictionnaire universel plus ample et plus instructif qu'aucun autre qui ait paru jusqu'à présent, en quelque langue que ce soit, dont il ne serait pas juste de priver le Public, sous prétexte que l'Académie en fait un fort succinct et fort lentement qui ne peut paraître de longtemps, au lieu que le mien est en état d'être mis sous la presse.

« Antoine Furetière Photo Lauros-G iraudon.

Furetière exprima sa colère dans ses fameux Factums.

Ce sont des t extes sati­ riques et souvent cruels dans lesquels il dénonce la campagne mont ée contre lui par par les académi ciens.

Le livre Scandale à l'Académie A ntoine Furetière, élu à l'Académie française en 1662, par­ ticipe au projet de rédaction d'un dictionnaire universel.

C'est un travail long et pénible , et une création collective, donc anonyme .

Pourtant , au contraire de ses collègues qui préfèrent les succès faciles et les mondanité s littéraires , Furetière suit assidûment toutes les séances.

En 1674 , on accorde à l' Acadé­ mie le privilège du monopole absolu pour la rédaction de tout dictionnaire françai s.

Cette position confortable favorise la lenteur et la paresse chez les académiciens.

Devant les faibles progrès du travail et le désintérêt de tous , Furetière décide de faire son propre dictionn aire .

En 1679 , il est élu directeur de 1 'Aca démie.

Il annonce alors son projet d'écrire un dictionnaire des arts et des sciences qui ne ferait pas concurrence au diction­ naire universel.

Par l'ambiguïté de sa position , il peut utiliser les manuscrit s et obtenir à son tour un privilège.

En 1684 , il publie ses premier s essais .

Le scandale éclate : Furetière a trompé l'Aca démie ; il en est exclu 1685.

Malgré des année s de luttes acharnées et de proc ès, le dictionnaire ne sera publié qu 'en 1690 , après la mort de Furetière, en Hollande .

Un trava il d'encyclopédiste A vec le dictionnaire de l'Académie , et avant lui avec les deux ouvrages qui lui firent concurrence- c'est-à-dire celui de Riche! et et celui de Furetière- apparaissent les premiers travaux de lexicographie française.

Cependant, Richelet ne répertorie qu'un vocabulaire du bon usage et écarte tous les archaïsmes et néologismes.

Au contraire, le titre de l'ouvrage de Furetière annonce un programme plus vaste : Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et les arts.

Si , par sa facture , l'ouvrage de Furetière est l'ancêtre de nos dictionnaire s, par son co ntenu il resse mble davantage à nos encyclopédies.

Les définitions vont plus loin que le synonyme ; elles s'é tendent au contenu plus vaste du mot , à ses divers emplois.

Ainsi, avec son dictionnaire , Furetière témoigne de la culture de son époque et, en particulier , de l'évo lution de la langue et des idées.. »

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