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Antonin ARTAUD : Le Théâtre et son double

Publié le 05/10/2012

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On s'aperçoit finalement en lisant Le Théâtre et son double, que ce débat mené par Artaud à propos du théâtre pendant des années recouvre un débat plus profond : celui de la culture, dans ses rapports avec la vie. Il ne sert qu'à dénoncer le malaise de la civilisation : "une rupture entre les choses et les paroles, les idées, les signes qui en sont la représentation."

Ainsi, Artaud, dont on n 'a voulu retenir que la "cruauté" quant authéâtre, et la "déperdition" quant à la poésie, met le plus profondément en question et tout aussitôt ordonne un mouvement formidable et précis qui n'est pas près de s'arrêter. Sans cesse, des tentatives apparemment partielles, gratuites ou aberrantes y participent....

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« Illust ratio n J.

S imon N é à Mar seille e n 1896 , Ant onin Ar­ taud monta à Pari s e n 1920 p our fair e du thé âlr e.

Il sui vit l es cours de Charl es Dullin , fig ura o u joua dans no mbr e de pièces e l d e f ilm s.

Simul1an ém e 111 à ses d é but s de p oète, il f onda avec Roge r Vin ·a c le théâlre Alfr ed-Jarr y (1926- 193 0 ).

De 1931 à 1933, Artaud fil campa gn e, av ec plu­ sieurs ar/i cles et confé re n ces, pour un re n o u ve au du th éâ tr e.

En 1935, il d écida d e faire un recu eil d e ces ar­ lie/ es, Le Théâtre e t son double , qui paru/ e n 19 38.

Le livre Changer le théâtre L e théâtre occidenta l est depuis longtemp s dans une période de décadence .

Coupé du monde , relégué dans de tristes salles, aff ichant systéma tiquement les valeurs et 1 ' esprit bourgeois, un individualisme et une psychologie ternes, des dial ogues envah issants qui dispensent de mise en scène e t d 'imagination, le théâtre ne remplit plus son rôle dans une société trop soucie use de "cultur e".

Des initiatives person­ nelles doivent rompre cette monotonie et retrouver une entente avec le public .

Ainsi , à 1 'instar du théâtre oriental , il est néces­ saire d'utiliser tous les moyens propres à toucher l' imagina­ tion , la musique comme les écl airages , les accessoires comme le décor , la voix comme la gestue lle.

Il faut leur rendre des sig nificat ions et des convent io ns, qui seules permettent 1 'accès à des notions communes abstraites, spiritu elles ou mét aphy­ siques.

Mais redonner vie à un théâtre d'action ne se fera pas sans une certaine violence : Artaud évoque même un "théâtre de la crua ut é".

La cruauté et sa représentation L a v ie et le théâtre se distinguent dans la cruauté.

Artaud rappelle le spectacle de la grande peste de Marseille en 1 720.

Son apparit ion n'était pas fortuite dans une société déjà atteinte, malade, et provoquait impitoyablement les mêmes malaises dans le corps physique et dans le corps social.

C'est un thème qu'Artaud a développé par ailleurs à la même é poqu e dans un essai histor ique décrivant la sa ng lant e société d'un empereur de la décadence, Héliogabale ou l'Anarchist e couronné ( 1934) et dans une pièce , Les Cenci ( 1935), mettant aux prises des individus avec une malédiction familiale.

La forme corporelle , l'existe n ce d'un individu sont, e lles-mêmes, le théâtre d 'un en semb le de forces qui régit la soc iété.

Le corps humain , jusque dans sa perte , se trouve être comme le double d' une réalité peu perceptible: il reproduit le comporte ­ ment du corps socia l.

Ainsi, le th éâtre ne peut pas être coupé de la soc i été , puisque sa place est au cœur même de la théâtra­ lisation (son double , si l 'on veut) qu'est la société e lle-même .. »

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