L'APPARITION DE MOREAU

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Ill : L'APPARITION 1876 Peintre français Analyse ....., La scène se déroule dans le cadre d'une architecture imaginaire, palais ou église aux réso­ nances orientales.

Le peintre, qui évite délibéré­ ment de situer avec trop de précision le lieu de l'action, se distingue ainsi de ses contemporains épris d'exactitude archéologique.

À gauche de la scène, Salomé danse à demi nue devant le vieil Hérode.

Spectateur passif, ce dernier est à peine visible derrière elle et son image s'évanouit dans le graphisme compliqué des détails ornementaux du trône et de l'architecture.

Au pied du trône, la mère de Salomé Hérodiade, instigatrice du drame, est elle aussi à peine esquissée.

L'attention du peintre se porte exclusivement sur les véritables acteurs de la scène.

Salomé a suspendu ses gestes et, comme pétrifiée, désigne la tête sanglante de saint Jean Baptiste qui apparaît dans un éclat de lumière.

Salomé n'a accepté de danser qu'au prix de la tête du saint, et le vieux roi est sur le point de céder.

XIrsiècle Symbolisme Huile sur toile 142 x 103 cm Fasciné par le thème de la danse de Salomé, Gustave Moreau en a laissé de multiples inter­ prétations.

Celle-ci exprime toute l'horreur de la scène et met en évidence la peur de la princesse confrontée à la vision de ce qui va suivre.

L'œuvre C Ce tableau est une variante de la grande aquarelle présentée au Salon de 1876, en même temps que Salomé dansant devant Hérode (Los Angeles, coll.

Hammer), première version d'une série de variations sur le thème de Salomé.

L'œuvre a enflammé l'imagination de Joris-Karl Huysmans qui en a laissé une description célèbre dans À rebours, publié à Paris en 1884 et qui apparut alors comme la « bible du Décadentisme ».

Le tableau décrit par Gustave Moreau lui-même + Gustave Moreau a lui-même expliqué dans rieuse s'accomplit devant la mort qui la regarde ses carnets ce que signifiait à ses yeux le thème de incessamment, béante et attentive, et devant le Salomé dansant devant Hérode pour obtenir la bourreau à l'épée qui frappe.

tête de saint Jean Baptiste.

«Cette femme, C'est l'emblème de cet avenir terrible, réservé écrivait-il, représente la femme éternelle, oiseau aux chercheurs d'idéal sans nom, de sensualité et léger, souvent funeste, traversant la vie une fleur de curiosité malsaine.

Un saint, une tête décapi- à la main, à la recherche de son idéal vague, tée sont au bout de son chemin qui sera parfumé souvent terrible, et marchant toujours, foulant de fleurs.

Le tout se passe dans un sanctuaire tout aux pieds, même des génies et des saints.

mystérieux, qui porte l'esprit à la gravité et à Cette danse s'exécute, cette promenade mysté- l'idée des choses supérieures».

Du même peintre : PICTO 721 à 724 Photo Bullez, Paris.

Cl Nardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édrtion française 1993 21-26. »