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Apprendre est-ce seulement s'informer

Publié le 21/03/2004

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- Dès ce, premier repérage, il apparaît que s'informer ne peut correspondre à ces différents niveaux - mais seulement au premier, et partiellement au second.II. ÉVÉNEMENTS ET STRUCTURATION- L'information est événementielle (du moins au quotidien). Elle couvre des domaines hétérogènes (politique, culture, sports, vulgarisation, etc.) qui peuvent, pour un individu, se présenter comme concurrents ou incompatibles.- L'accumulation des informations ne se structure (dans un domaine choisi) que si le sujet a d'abord appris à les structurer.- Tout traitement des informations suppose ainsi que le mode de traitement ait été antérieurement acquis, indépendamment des informations elles-mêmes.- Si l'événement que rapporte l'information est éphémère, s'informer n'engage pas, ou très peu, la mémoire, 'à l'inverse de l'apprentissage. III. APPRENDRE, S'INFORMER: POURQUOI ?

« Corrigé envoyé: Apprendre se définit par « acquérir des connaissances ».

S'informer par « recueillir des informations ».

Ces deuxactivités propres au genre humain semblent au premier abord avoir des points communs.

Ce sont en effet desactivités intellectuelles qui consistent toutes les deux dans une acquisition, une prise de possession délibérée d'unsavoir à propos de quelque chose par un individu.

Mais lorsque le maître demande à l'élève d'apprendre une leçon,est-ce le même travail intellectuel qui est exigé que lorsqu'il demande simplement de recueillir des informations surun sujet donné ? L'on peut donc s'interroger sur le contenu de ce que l'on acquiert selon que l'on apprend ou quel'on s'informe : il serait alors possible de distinguer une connaissance d'une information.

La distinction peutégalement s'opérer selon le mode d'acquisition du savoir... La question se pose alors clairement : apprendre est-ce seulement s'informer ? Pour répondre à cette interrogation ilfaut dans un premier temps étudier pourquoi l'on peut apparenter l'activité d'apprentissage et celle qui consiste às'informer.

Toutefois n'y a-t-il pas des éléments qui méritent d'être pris en compte permettant au contraire dedifférencier ces deux activités intellectuelles ? Enfin, il convient de se demander si l'on peut réellement dire que lefait d'apprendre se détache radicalement du fait de recueillir des informations, ce que nous verrons dans le troisièmeet dernier temps de notre réflexion.

Tout d'abord l'on observe que apprendre et s'informer sont deux activités qui peuvent être tenues commeéquivalentes.

L'apprentissage, c'est de l'information : dans les deux cas il s'agit d'acquérir un savoir de manièredélibérée, de recueillir des informations dans un but précis.

En effet, l'on sait qu'il faut aller de soi-même en quêted'information pour survivre et se développer, et c'est pour cette raison que l'apprentissage est si important, enparticulier dans l'éducation des enfants.

Si l'on considère le fait apprendre comme équivalent à celui de s'informerl'on peut voir que cela implique un réel effort intellectuel typiquement humain.

Il faut en effet rechercher, trouver,accepter et assimiler les informations, ce qui n'est pas chose aisée.

Le processus d'assimilation de l'informationconsiste à rendre cette dernière « disponible » dans l'esprit humain et ensuite à l'interpréter en fonction de ce quenous avons besoin.

Ainsi lorsque nous avons besoin de nourriture, l'on va rechercher où l'on peut en trouver, ens'informant par exemple sur les produits existants dans un catalogue, puis nous allons aller acheter cette nourritureen se basant sur l'information recueillie au préalable.

Cette assimilation d'information que l'on réutilise par la suitepeut ainsi également s'appeler « apprendre à se nourrir ».

De tout temps l'homme a su faire cela pour sa survie etson développement, et il l'a transmis aux générations suivantes...

S'informer suppose donc l'acquisition deconnaissances que l'on peut qualifier de vraies et pertinentes que l'on apprend.

D'ailleurs, par définition, s'informersignifie bien s'in-former, c'est-à-dire mettre en forme le savoir dans l'esprit pour qu'il devienne réellementconnaissance, autrement dit quelque chose de présent à la conscience humaine et qu'on est capable de réactiverpour l'utiliser à des fins bien déterminées.

Il n'y a donc pas ici de différence entre une information et uneconnaissance, puisque par la volonté de l'homme l'information qu'il acquiert devient automatiquement connaissance.Apprendre et s'informer sont donc deux activités équivalentes qui supposent un effort intellectuel de même type : ils'agit de prendre possession d'informations disponibles qui existent déjà dans le monde environnant de manièrevolontaire, délibérée. De la même manière l'on peut voir que apprendre et s'informer sont considérés comme deux activités identiques dansun certain type d'enseignement et d'éducation : le point de vue qui assimile apprentissage et information seretrouve en effet dans le fait de considérer l'abondance et la grande disponibilité des informations comme une formed'acquisition de nombreuses connaissances utiles au développement des êtres humains.

Ainsi André Giordan,biologiste contemporain réputé pour ses études sur l'appropriation des savoirs et l'enseignement, décritl'apprentissage comme un simple « mécanisme d'enregistrement » des informations par un cerveau humain« vierge ».

De même pouvons nous voir que l'assimilation du fait d'apprendre à celui de s'informer se retrouveégalement dans ce qu'il convient d'appeler l'apprentissage « par cœur » et qui consiste à emmagasiner lesinformations.

Cette méthode d'éducation est celle qui fut appliquée pendant de nombreuses années en particulier auMoyen Age sous l'influence de l'école scolastique basée sur la philosophie et les principes aristotéliciens.

Il s'agit parlà de s'informer pour s'informer, autrement dit lorsque l'apprentissage est apparenté à l'information il constitue unefin en soi.

En effet l'individu qui apprend par cœur des centaines d'informations peut par la suite les restituer, lesréciter, mais rien de plus.

Il y a donc ici un travail de la mémoire qui permet de se mettre au courant des choses etd'acquérir des connaissances, mais pas de s'en resservir à d'autres fins... Nous avons donc pu remarquer que dans certains cas le fait d'apprendre peut être considéré comme seulements'informer, du fait qu'il s'agisse nécessairement pour les deux d'une acquisition de savoirs dans l'esprit humain luipermettant, comme nous l'avons vu, de se développer.

Cependant accumuler les informations, même si cela peutconstituer une méthode d'enseignement de base, ne serait-ce pas une activité qui, ne faisant pas appel à un réelraisonnement, se distinguerait profondément de la véritable activité d'apprentissage à proprement parler ? Dans un deuxième temps nous pouvons alors nous intéresser à ce qui permet d'opérer une réelle distinction entreapprendre et s'informer.

On observe en premier lieu qu'il y a une différence indéniable entre une connaissance, objetdu véritable apprentissage, et une simple information.

En effet l'on peut voir qu'une information est un savoir quiporte sur un fait isolé, ponctuel, à un moment donné, et sa possession peut avoir un prix (par exemple il faut payerpour acheter le journal dans lequel on peut lire les actualités) ; alors qu'à l'inverse une connaissance est toujoursune idée en lien avec d'autres savoirs qui forment un tout et ayant une portée universelle (par exemple uneconnaissance liée au domaine scientifique ou mathématique).

Il y a donc une différence à la fois de nature et de. »

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