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arabe, musique - musique du monde.

Publié le 18/05/2013

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arabe, musique - musique du monde. 1 PRÉSENTATION arabe, musique, musique des pays arabes du Proche-Orient et d'Afrique du Nord. Issue de traditions diverses, la musique arabe a néanmoins conservé des caractères communs et une unité stylistique à travers les siècles, les pays et les différentes cultures du monde musulman. 2 ORIGINES ET INFLUENCES Les multiples sources de la musique arabe sont principalement sémitiques, mais aussi indo-persanes et grecques. Par ailleurs, les traditions majeures forgées en Arabie se développèrent et subirent les influences des vieilles cultures des différents pays où l'islam et la civilisation arabe s'imposèrent, notamment en Perse, en Anatolie, au Proche-Orient et au Maghreb. Les origines proprement sémitiques de la musique arabe remontent à la période qui se situe entre le Ve siècle et l'expansion de l'islam au VIIe siècle. L'art musical arabe antéislamique intégra des traditions musicales de la dynastie des Sassanides (226-641) de Perse et du premier Empire byzantin (du IVe au VIe siècle), ainsi que celle des poèmes chantés de la péninsule Arabique. Les écrits majeurs relatifs à la musique arabe n'apparurent cependant qu'après le VIIe siècle. Leurs auteurs étudièrent les traités musicaux de la Grèce antique, s'inspirant notamment des modes grecs et de la théorie du tempérament selon laquelle les différents modes influent sur la psychologie et même sur le corps humain. Des théoriciens des Xe et XIe siècles, tels qu'al-Farabi et Avicenne, élaborèrent ensuite leurs propres théories musicales. Aux débuts de l'islam, les Arabes musulmans reléguèrent souvent la pratique musicale aux esclaves et captifs (comme les chanteuses appelées Qayna), ce qui favorisa notamment les influences persanes. La tradition musicale arabe se développa à la cour de l'empire musulman du VIIe au XIIIe siècle. Elle prospéra sous la dynastie des Omeyyades aux VIIe et VIIIe siècles et connut son âge d'or, de la Syrie à l'Espagne andalouse, sous le califat des Abbassides (750-1258). À Bagdad, qui fut un riche foyer culturel, une école musicale fut fondée par le théoricien et compositeur Maabed (mort en 743). À partir du règne du calife Haroun al-Rachid (célébré dans les Mille et Une Nuits), à la fin du VIIIe siècle, deux musiciens marquèrent la théorie et les pratiques musicales, perfectionnant les systèmes tonal et modal de l'école de Bagdad : Ibrahim al-Mawsilli (743-806) et son fils Ishaq (767-850), surnommés respectivement le « paradis de la terre « et la « mer des chanteurs «. Dans les cités de l'empire musulman, de l'Espagne à l'Afrique du Nord et dans tout le Proche-Orient, les musiciens cumulaient souvent les rôles de compositeur, de poète et d'interprète. Cordoue, l'une des capitales de l'Espagne musulmane, fut un foyer de la musique arabe médiévale. Ziryab, un esclave persan affranchi et disciple des Mawsilli, arriva en 822 à Cordoue et y fonda la tradition arabo-andalouse, qui se répandit dans tout le Maghreb après la Reconquista espagnole jusqu'à nos jours...

« interprétations d'une heure et n'ayant parfois que peu de points communs avec le modèle originel. 4 POÈMES CHANTÉS ET RÉCITÉS Poésie et musique ont toujours été étroitement liées dans la musique arabe, et le chant est aux sources de l'art musical.

Les motifs rythmiques proviennent ainsi souvent de la métrique des textes poétiques.

Le Coran est généralement psalmodié à haute voix et cette récitation publique fait souvent appel aux modes mélodiques de la musique arabe.

Les supplications et chants religieux de la musique islamique empruntent davantage encore au système musical, tout en mettant en valeur le texte de façon comparable à la récitation du Coran. Dans le monde arabe, la récitation de poèmes fait traditionnellement partie des cérémonies, des célébrations et des spectacles profanes.

Il est d'usage de chanter des poèmes savants, de forme complexe, aussi bien que des vers de la poésie populaire ; on attend du chanteur qu'il traduise l'atmosphère et la signification du poème, sans obscurcir les calembours ou autres jeux de mots.

La version chantée d'un qasidah, long poème narratif évoquant la nature, des événements politiques ou exprimant une dévotion religieuse, reprend la tradition classique préislamique.

Selon cette tradition, le chanteur créait sa propre mélodie sur quelques vers particulièrement expressifs empruntés à un qasidah. Leurs interprétations comportaient de longues variations ou improvisations inspirées par les réactions des auditeurs à l'atmosphère du poème et à la musique.

Cette tradition se perpétue dans une multitude de genres vocaux, en particulier à travers les chansons populaires. 5 INSTRUMENTS Les instruments les plus utilisés dans la musique arabe sont l'ûd, ancêtre du luth européen, et le nay, une flûte de roseau.

Les instruments à percussion ( voir Musique, instruments de) les plus courants sont des tambours en forme de sabliers (comme la darbouka ) et des tambourins avec ou sans clochettes ( daff ou târ).

Les noms et les formes des instruments varient en fonction de leur région d'origine.

Des instruments à anche double, de différentes tailles, tels que le mijwiz au Liban et le mizmar en Égypte, sont utilisés lors de célébrations en plein air.

Le rabab arabe, violon à pointe joué verticalement, peut être historiquement apparenté au violon européen, lui-même adopté dans de nombreuses régions arabes, notamment dans les orchestres arabo-andalous.

Parmi les autres instruments classiques figure le qanun (adopté dans l'Europe médiévale sous le nom de canon), cithare à soixante-douze cordes métalliques. 6 INTERPRÉTATION La valeur d'un musicien se définit par sa virtuosité technique ainsi que par sa créativité et par son habileté à improviser sur les pièces d'autres musiciens, voire sur des compositions originales.

Dans le taqsim, forme d'improvisation sur les maqamat, l'interprète choisit une ligne mélodique, en propose une interprétation, la transpose dans un mode plus aigu, utilise développements et variations pour inventer d'autres lignes mélodiques.

À la fin de son interprétation, il revient à la ligne initiale. La pratique collective et populaire de la musique arabe correspond à une longue tradition.

Les auditeurs participent à l'exécution des morceaux soit verbalement, soit en applaudissant.

L'absence de réaction est interprétée comme un manque d'intérêt ou une désapprobation et les membres de l'auditoire déterminent ainsi la durée du spectacle et la forme du morceau en encourageant les musiciens à reprendre une partie de la composition ou à passer au morceau suivant. Les concerts traditionnels associent généralement des interprétations vocales et instrumentales, souvent en alternance.

Longues de plusieurs heures, ces suites atteignent leur point culminant dans les performances vocales.

La nawbah (« nouba ») d'Afrique du Nord, peut-être originaire d'Andalousie, et la waslah du Proche-Orient méditerranéen en sont les types principaux.

La nawbah est une suite de chants et de pièces instrumentales (cinq au maximum) construites à partir d'un mode mais sur des rythmes différents ; la waslah se compose également de cinq parties, dont la quatrième est constituée par le taqsim (improvisation), instrumental puis vocal.

La chanteuse égyptienne Oum Kalsoum et le Syrien Sabah Fakhri sont les principaux interprètes de cette tradition.

Oum Kalsoum était connue comme une très grande improvisatrice et pouvait chanter sur un même morceau jusqu'à trois ou quatre heures, en inventant de nouvelles variations. 7 ÉVOLUTION DE LA MUSIQUE ARABE Au cours des siècles, des pratiques locales distinctes se développèrent, participant à la constitution d'une identité culturelle propre à chaque société.

Il existe ainsi, dans des villes d'Afrique du Nord telles que Fez, Tétouan, Tlemcen et Tunis, des versions distinctes du nawbah, qui font partie intégrante de la culture musicale locale.

Des modes mélodiques légèrement différents portent le même nom en Syrie, en Égypte, en Irak et dans les pays d'Afrique du Nord.

Les modes rythmiques de ces musiques peuvent être articulés différemment, et leurs interprétations varient.

Les poèmes chantés, en particulier la poésie populaire, changent aussi en fonction du dialecte local.

Le maqam irakien n'est pas simplement un mode mélodique mais une suite de pièces dans un mode particulier.

En Irak, le terme maqam a une signification plus proche de celle du waslah ou du nawbah que de celle du maqam dans d'autres régions arabes. Du fait de l'absence de partitions écrites jusqu'au XXe siècle, il est impossible de dater les mélodies avec certitude.

Certains genres mélodiques, en particulier ceux du Muwashshah andalou ou syrien, doivent remonter à plusieurs siècles, mais il est probable qu'ils aient subi certaines modifications. Des centaines de traditions musicales locales coexistent dans le monde arabe, qui portent souvent les traces des pratiques musicales de peuples avec lesquels les populations arabes se sont trouvées en contact.

Ainsi, la pratique du tambour dans les États du golfe Arabo-Persique pourrait s'expliquer par les relations avec les commerçants africains.

La tradition gnawa tirerait son nom des esclaves guinéens amenés au Maroc.

La musique nubienne, en Égypte, fait appel à un système mélodique particulier utilisant une gamme pentatonique (à cinq notes) et intégrant des rythmes distincts. La musique populaire arabe contemporaine emprunte à la fois au style traditionnel et au style classique arabes.

Les claviers électroniques accordés pour les maqamat et les tambours accompagnent généralement les chanteurs de poésies et de chansons populaires.

Dans certains cas, les chanteurs adaptent leur style vocal ou leur langage au public non arabophone, tout en s'efforçant de préserver en partie la tradition musicale arabe.

Le raï, venu des faubourgs d'Oran en Algérie, a su associer le rock, le funk et le reggae à la musique arabo-andalouse traditionnelle. La tradition de la musique arabe côtoie d'autres traditions musicales en Turquie, en Iran et en Asie centrale.

Des points communs existent parmi les systèmes à prédominance mélodique du dastgah persan, du mugam d'Azerbaïdjan, du makam turc, du shashmaqam d'Ouzbékistan et du maqam du peuple Ouïghour de Chine.

Les traditions de récitation coranique et de chants religieux originaires des régions arabes sont partagées par l'ensemble des communautés musulmanes, par exemple en Indonésie et au Pakistan.

De même, les traditions de musique religieuse des Églises chrétiennes du Proche-Orient, en particulier celles de l'Église maronite en Syrie ou au Liban et de l'Église copte en Égypte, peuvent être rattachées à la tradition musicale arabe.. »

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