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Aristote: Bonheur et vertu

Publié le 05/01/2004

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aristote

La vertu est une perfection. La notion de vertu en général dépasse de beaucoup la sphère de la morale. On peut parler de la vertu d’un être vivant et même d’un objet inanimé pour désigner la fonction de cette chose et la manière optimale de réaliser une telle fonction. La fonction propre et distinctive de l’homme est l’activité conforme à la raison. Toute activité humaine, bonne ou mauvaise est raisonnable. La vertu humaine consiste dans la perfection ou l’excellence de cette activité. Elle est une disposition stable et acquise par la volonté.

aristote

« l'intelligence seule, en vue de la contemplation.

Commençons pas la vertu morale.

Grand problème : la vertu s'enseigne-t-elle ? Suffit-il de connaître le bien pour lefaire ? La faute n'est-elle qu'une ignorance ? Évidemment non.

Savoir le bien n'est pas encore le faire, car la raison est affrontée au désir, qui se rebelle etrésiste.

Ensuite, si le méchant ignore le bien, c'est cette ignorance même qui est coupable.

C'est lui qui, à forced'actes mauvais, s'est dénaturé ; il préfère ses plaisirs à la réalisation difficile de sa nature.

Il faut donc former le désir au bien, l'exercer, le façonner.

La vertu n'est donc ni une pure connaissance ni uneaction isolée, mais une habitude, une disposition stable et durable de la volonté, acquise par l'exercice, à bien agir.L'homme vraiment vertueux n'éprouve nulle contrainte à l'être, il l'est joyeusement, conscient de réaliser ainsi sanature.

La vertu consiste en un juste milieu, déterminé par la raison de l'homme prudent. C.

Le juste milieu Pourquoi un « juste milieu » ? La vertu est-elle un compromis ? Pas du tout.

Le juste milieu définit au contraire laperfection : ce à quoi l'on ne peut rien ôter ni ajouter.

Le juste milieu n'est pas une moyenne, mais un sommet entrele défaut et l'excès, une ligne de crête.

Ainsi le courage est-il le juste milieu entre la témérité et la lâcheté : non pas l'absence de crainte, mais sonaffrontement.

La tempérance est le juste milieu entre l'insensibilité inhumaine et la débauche.

Arrêtons-nous sur laplus noble des vertus, à laquelle toutes sont ordonnées : la justice.

C'est la vertu de la relation avec les autres ; elle consiste à attribuer à chacun ce qui lui revient.

Il faut distinguerla justice commutative, qui règle les échanges, et la justice distributive, qui règle les distributions.

La premièrerespecte une égalité stricte, arithmétique : donnant-donnant.

L'autre respecte une égalité proportionnelle : non pasla même chose à tout le monde, mais à chacun selon son mérite.

L'égalité de la justice n'est donc pas forcémentune égalisation indifférenciée, mais un traitement impartial, et, par conséquent, respectueux des mérites comparés. 3.

La prudence Le juste milieu doit être à chaque fois déterminé selon la situation.

Il est la fin que vise la volonté, mais il fautencore réfléchir aux meilleurs moyens de l'atteindre.

Je puis avoir la ferme volonté d'être juste sans savoir quoi fairepour l'être.

C'est à l'intelligence pratique, qui regarde les choses particulières et changeantes, que revient cette tâchedélicate ; sa vertu, intellectuelle, est la prudence.

« La vertu morale assure la rectitude du but que nouspoursuivons, et la prudence celle des moyens pour y parvenir.

» La prudence apparaît ainsi comme la vertu par excellence du juge, qui, à partir d'un précepte général, doitdéterminer le juste dans le cas particulier, et faire preuve d'équité – pour éviter que l'application aveugle de lajustice n'aboutisse à l'injustice.

Ici, point de démonstration ni d'exactitude ; il s'agit de choses humaines, plusieurssolutions sont défendables.

La prudence demande de l'expérience ; c'est pourquoi si l'on peut être mathématicien àdouze ans, on ne peut être un « homme sage » avant d'avoir beaucoup vécu. 4.

L'amitié et la contemplation A.

Avoir un ami Quel est l'accomplissement de cette vie morale perfectionnée par les vertus ? C'est la relation à autrui, comme lajustice, la plus belle des vertus, le laissait deviner.

L'amitié (philia), ou amour non passionnel, vient en quelque sorteaccomplir la justice, en la dépassant.

L'amitié, toujours réciproque, est l'amour d'autrui pour lui-même, qui nous fait vouloir son bien et admirer sa vertu.Elle diffère en cela de l'amour intéressé qui nous fait aimer quelqu'un pour nous-même, et pour les avantages,plaisirs ou utilité que nous pouvons en tirer – et non pour lui-même.

L'ami est un autre moi-même.

Entre les amis,plus besoin de justice ; ce qu'elle commande entre les hommes qui ne sont pas amis, c'est l'amitié qui le fait icispontanément.a « L'amitié est absolument indispensable à la vie : sans ami, nul ne voudrait vivre.

» (Éth.

Nicomaque, IX) Cetamour désintéressé et réciproque donne à l'âme humaine une assise qu'elle ne peut avoir seule, une sorte decomplétude que sa nature infirme appelle naturellement.

L'homme ne se suffit pas à lui-même.

Le moi commence àdeux. B.

L'amitié des contemplatifs Le bonheur de l'amitié n'est pas tout.

Reste la contemplation de Dieu.

Elle est le bonheur suprême, couronné par leplus noble plaisir*.

Elle connaît toutefois des intermittences tant elle est difficile.

Il faut noter que l'amitié la plussolide est l'amitié qui lie les amoureux de la vérité car, suspendue à l'éternel, elle se garantit de toutes lesinconstances et médiocrités de la vie, s'alimente et se renforce contre toute rupture à la source de toute jeunesseet de toute vie.

Ce commun amour d'un bien qui ne s'amoindrit pas de son partage est l'étoile fixe des amitiésindestructibles. C.

Synthèse Le dynamisme à la source de l'action, c'est le désir.

Mais il a une fin naturelle : le bonheur, qui réside en laréalisation de notre nature.

C'est à l'intelligence, à la raison pratique, d'éclairer le désir sur cette fin, et de trouverles moyens propres à le rejoindre.

Les vertus, les devoirs, la dimension impérative de la morale font partie de cesmoyens : le devoir n'est pas arbitraire, mais intégré dans une perspective plus vaste, dont la ligne de fuite est laquête du bonheur.. »

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