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Aristote: le choix et le souhait

Publié le 15/04/2005

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aristote
Le choix n'est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu'il en soit visiblement fort voisin. Il n'y a pas de choix, en effet, des choses impossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passerait pour insensé ; au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles, par exemple de l'immortalité. D'autre part, le souhait peut porter sur des choses qu'on ne saurait d'aucune manière mener à bonne fin par soi-même, par exemple faire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire ; au contraire, le choix ne s'exerce jamais sur de pareilles choses, mais seulement sur celles qu'on pense pouvoir produire par ses propres moyens. En outre, le souhait porte plutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin : par exemple, nous souhaitons être en bonne santé, mais nous choisissons les moyens qui nous feront être en bonne santé ; nous pouvons dire encore que nous souhaitons d'être heureux, mais il est inexact de dire que nous choisissons de l'être : car, d'une façon générale, le choix porte, selon toute apparence, sur les choses qui dépendent de nous. Aristote

Le texte, assez bref, est composé de trois éléments de distinction entre le souhait et le choix selon l'objet considéré :les choses impossibles, les choses inaccessibles, les fins et les moyens. Chaque fois, un exemple vient illustrer l'idée. La dernière proposition, concernant le bonheur, fait en quelque sorte la synthèse des deuxième et troisième points.

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« monter supérieur aux autres concurrents, et au fait qu'il aura été jugé tel (pas seulement par moi, mais bien par lejury décernant le prix).La seconde conséquence notable, puisque le souhait est indépendant de mon action, c'est qu'il peut concerner deséléments situés à beaucoup plus long terme que le choix.

Ce dernier s'élabore à partir du réel, et son résultatapparaît dans un délai relativement court, puisqu'il dépend de la façon dont je le mets en oeuvre.

Au contraire, lesouhait, parce qu'il est indifférent à la possibilité en même temps qu'à mes capacités réelles, peut viser beaucoupplus loin.

Aussi Aristote affirme-t-il que le souhait « porte plutôt sur la fin », avant de donner comme illustrationsdeux objectifs dont la réalisation ne dépend en effet pas de moi seul.

C'est alors qu'apparaît une relation possibleentre le souhait et le choix, puisque le choix porte plutôt sur les moyens « pour parvenir à cette fin ».

Il est évidentque cette relation ne peut se manifester que lorsque le souhait lui-même vise d'abord des choses possibles, puisqueje vois mal quels moyens je pourrais choisir pour satisfaire mon souhait d'immortalité.

Mais dans ce cadre restreint,c'est-à-dire lorsque le souhait appartient à l'univers du possible, les choix peuvent en quelque sorte se mettre à sonservice, ce qui signifie bien que c'est à eux qu'il appartient d'agir et de faire en sorte que le souhait se réalise. [III.

Souhait et bonheur] Souhaiter être en bonne santé, ou souhaiter le bonheur, c'est définir des buts relativement auxquels mes choiximportent, puisqu'ils en favoriseront ou non la réalisation.

Si je prétends souhaiter d'être en bonne santé enchoisissant de trop manger ou de trop boire, j'ai peu de chance de voir mon souhait devenir réalité.

Si je souhaiteêtre heureux en choisissant de ne vivre que des situations qui me rendront malheureux, j'irai semblablement àl'échec.Cela n'implique pas, cependant, que des choix en cohérence avec le souhait suffisent à assurer la réussite.

Le choix,dit Aristote, porte en effet sur les choses qui dépendent de nous, comme nous l'avons vu, et il faudrait êtresingulièrement optimiste pour s'imaginer que la bonne santé, ou, à plus forte raison, le bonheur font égalementpartie des choses qui ne dépendent que de nous.

Autrement dit : j'aurai beau faire des choix corrects et efficaces,mettant ainsi tous les moyens dont je peux disposer au service de mes buts, rien ne me garantit que je conserveraima bonne santé ou que je connaîtrai le bonheur.

Je peux être la victime de circonstances qui, indépendamment dema volonté, viendront balayer mes efforts et me rendront malade, ou malheureux.

Je n'aurai alors pour me consolerque la certitude de n'être pour rien dans mon propre malheur, mais le but que je m'étais fixé ne pourra que susciterle maintien de mon désir ou du regret.C'est parce que, dans le bonheur, trop de facteurs échappent à ma volonté que je ne peux choisir d'être heureux.S'il suffisait en effet de mettre en harmonie ses choix et ses buts les plus élevés pour que les choses se passenttoujours bien, c'est-à-dire en notre faveur, tous les hommes seraient heureux en permanence, et l'on pourrait alorschoisir d'être heureux.

Mais le bonheur comme but est très largement indépendant de nos seules ressources, etc'est pourquoi il serait absurde de considérer que nous aurions le choix entre « être heureux » et « être malheureux». [Conclusion] Parce que le choix est lié à l'action et à la volonté, il peut connaître l'échec, et aboutir à des choix ultérieurementdifférents.

Un mauvais choix est sanctionné par le réel, il devra donc être corrigé.

Le souhait, en un sens, ne peutéchouer : s'il n'est pas comblé, il renaîtra sous une autre version, parce qu'il est lié dans l'homme à ce qui estindifférent à l'action et à la volonté, c'est-à-dire au seul désir.

C'est aussi pourquoi l'impossible peut être souhaitéautant que le possible : en nous, le souhait signifie la tentation de l'irréel.

On voit qu'il n'est pas condamnable poursi peu : que serait l'homme s'il était étroitement lié à la seule réalité ? Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grand. »

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