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Aristote: égoïsme et vertu

Publié le 15/04/2005

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aristote
Les gens qui font du mot égoïste un terme de réprobation appellent égoïstes ceux qui, qu'il s'agisse de richesses, d'honneurs, de plaisirs corporels, prennent la part la plus grande ; tels sont en effet, pour la plupart des hommes, les objets de leurs désirs et de leurs efforts, car ils pensent que ce sont les plus grands des biens ; c'est pourquoi ce sont ceux qu'on se dispute le plus. Or, quand on place là son ambition, on s'abandonne à ses convoitises et, en général, à ses passions, et par conséquent à la partie irrationnelle de l'âme. Comme c'est là le cas de la plupart des hommes, la signification du mot vient de cet "égoïsme" de la masse, qui est vile. C'est donc avec justice qu'on méprise ceux qui sont égoïstes de cette manière. Que l'on appelle communément égoïstes ceux qui cherchent à se procurer ces sortes de biens, la chose est claire. Car s'il se trouve un homme qui s'applique constamment à accomplir plus que tout autre des actes de justice, de tempérance, ou de tout autre vertu, qui, en un mot, se réserve toujours à lui-même le beau - personne ne qualifiera cet homme d'égoïste ni ne le blâmera. Et pourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être égoïste ; il cherche, en tout cas, à s'assurer à lui-même les choses les plus belles, les biens suprêmes ; il veut contenter la partie de lui-même qui a l'autorité souveraine, et il lui obéit en tout. Aristote

questions indicatives    D'où vient « la signification du mot « égoïste ?  Pourquoi (en quoi) la source du mot est-elle « vile « ?  En quoi cela a-t-il des conséquences (et lesquelles) sur la signification du mot ?  Y a-t-il, selon Aristote, plusieurs « manières « d'être « égoïste« ? Si oui, lesquelles ?  Comment comprenez-vous « et pourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être égoïste « ?  Quel est l'enjeu de ce texte ?  Qu'est-ce qu'Aristote veut faire apparaître ?  Que pensez-vous de sa position et de son argumentation ? Vous paraît-elle « renversante « ?

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« 2) Analyse de l'égoïsme de l'homme vertueux. - Exemples : être juste, tempérant, etc., donc s'approprier les biens véritables.- Sources : l'âme raisonnable, capable de choisir les vrais biens. - Conséquences : faire le bien, c'est "contenter" cette partie de l'âme, qui est la plus importante en l'homme, doncfaire preuve d'une forme d'égoïsme, mieux : c'est être réellement égoïste (l'égoïsme vulgaire ne procure qued'apparentes et fragiles satisfactions). Extrait Les gens qui font du mot égoïste un terme de réprobation appellent égoïstes ceux qui, qu'il s'agisse de richesse, d'honneurs, de plaisirs corporels, prennent la part la plus grande ; tels sont en effet, pour la plupart deshommes, les objets de leurs désirs et de leurs efforts, car ils pensent que ce sont les plus grands des biens ; c'estpourquoi ce sont ceux qu'on se dispute le plus.

Or, quand on place là son ambition, on s'abandonne à sesconvoitises et, en général, à ses passions, et par conséquent à la partie irrationnelle de l'âme.

// Comme c'est là le cas de la plupart des hommes, la signification du mot vient de cet « égoïsme » de la masse, qui est vile.

C'est doncavec justice qu'on méprise ceux qui sont égoïstes de cette manière.

Que l'on appelle communément égoïstes ceuxqui cherchent à se procurer ces sortes de biens, la chose est claire.

// Car s'il se trouve un homme qui s'applique constamment à accomplir plus que tout autre des actes de justice, de tempérance, ou de tout autre vertu, qui, enun mot, se réserve toujours à lui-même le beau - personne ne qualifiera cet homme d'égoïste ni ne le blâmera.

Etpourtant c'est celui-là qui semblerait plutôt être égoïste ; il cherche, en tout cas, à s'assurer à lui-même les chosesles plus belles, les biens suprêmes ; il veut contenter la partie de lui-même qui a l'autorité souveraine, et il lui obéiten tout. Eléments d'introduction - Dans le livre VIII de l'Ethique à Nicomaque, Aristote chercher à rendre compte de l'amitié et de ses différentes espèces.

L'amitié possède une signification sociale et politique importante, et c'est pour cetteraison qu'elle intéresse particulière Aristote. - Pour lui, les sentiments d'amitié dérivent des relations de l'individu avec lui-même : l'homme de bien souhaite le meilleur pour lui-même, il souhaite passer sa vie avec lui-même dans la gratitude à l'égard dupassé et la sympathie avec ses joies et ses peines.

Ainsi l'amitié consiste à aimer un autre soi-même.

Leshommes pervers sont déchirés entre leurs inclinations et leur raison et, incapables de s'aimer soi-même, ilssont incapables d'amitié. - Mais la relation à l'amitié va justement déboucher sur une définition rigoureuse de l'égoïsme puisque l'amitié la plus parfaite, la plus accomplie semble être celui que le sage se porte à lui-même.

L'extrait qui nousoccupe a donc pour tâche d'éclaircir ce point. Objet du texte En effet, la thèse selon laquelle la plus haute forme d'amitié, la plus parfaite, est celle que le sage se porteà lui-même porte avec elle une critique de l'égoïsme et de sa signification précise.

Il s'agit donc ici pour Aristote departir du sens commun de l'égoïsme pour en distinguer un autre sens qui sera pour lui l'occasion de préciser entredeux significations différentes d'un seul et même terme. Problématique Comment Aristote parvient-il à distinguer deux sens bien différents de l'égoïsme afin de faire comprendre que le sens que lui-même défend ne doit pas être blâmer mais bien plutôt rechercher en tant qu'il est culture de la partiela plus digne de son âme, à savoir la partie rationnelle ? Articulations du texte Nous pourrions distinguer trois principaux moments de l'argumentation aristotélicienne : - 1er Mouvement : Ce 1 er mouvement s'étend du début du texte jusqu'à « la partie irrationnelle de l'âme ».

Dans ce 1 er moment de l'argumentation, Aristote part de la conception commune de l'égoïsme pour étudier en quoi il consiste précisément.

C'est là la manière habituelle de procéder pour Aristote qui voit dansle sens commun une richesse pour toute recherche d'approfondissement.

La philosophie ne contredit pas lesens commun, elle l'analyse et lui donne un fondement. - 2e Mouvement : Ce 2 e mouvement s'étend de « Comme c'est le cas » jusqu'à « la chose est claire ». Dans ce 2 e moment de l'argumentation, Aristote explique que l'on a raison de blâmer cet égoïsme ainsi défini précédemment.

Il ouvre ainsi le voie à la distinction entre deux types d'égoïsme dont le 1 er type, celui du commun, vient d'être analysé. - 3e Mouvement : Ce dernier mouvement s'étend de « Car s'il se trouve un homme » jusqu'à la fin du. »

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