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aristote: Peuple et gouvernement

Publié le 17/04/2009

Extrait du document

aristote
A quoi doit s'étendre l'autorité de la multitude des citoyens qui ne sont pas riches, et qui n'ont pas réputation de vertu ? Leur donner accès aux pouvoirs les plus importants n'est pas sûr ; on doit craindre qu'ils ne commettent des injustices, faute de justice, ou des erreurs, faute de lumières. D'un autre côté, les exclure des charges publiques présente un danger : car toute cité où les pauvres, c'est-à-dire le plus grand nombre, sont privés de tout honneur, renferme une foule d'ennemis. Reste donc à les admettre à prendre part aux délibérations et aux jugements... Tous réunis en masse ils ont un sentiment juste et peuvent être utiles à l'État. Mais chaque individu pris à part serait incapable de juger avec discernement. On peut cependant faire à pareille organisation politique quelques objections. Lorsqu'il s'agit de décider qui a bien traité une maladie, ne faut-il pas s'en rapporter au médecin ? Il en doit être de même dans les autres pratiques... On pourrait ensuite appliquer ces réflexions aux élections, car un choix correct est l'affaire de ceux qui savent : choisir un géomètre une affaire de géomètres, et un pilote affaire de pilotes... Mais peut-être cette objection n'est-elle pas très juste, car si chacun des individus sera moins bon juge que ceux qui savent, réunis tous ensemble ils jugeront mieux ou aussi bien. Ensuite, il y a des choses dont celui qui les fait n'est ni le seul ni le meilleur juge ; ce sont tous les ouvrages que peuvent connaître ceux qui s'en servent : le pilote jugera mieux d'un gouvernail que le charpentier, le convive d'un festin que le cuisinier. Ainsi pourrait-on résoudre l'objection proposée. ARISTOTE.
  • thèse exposée dans le texte

Le peuple doit participer au gouvernement (à l' « Assemblée «) et aux tribunaux.

  • mouvement du texte

• Première partie : Exposition du problème a) A quoi... vertu ? Position des trois pouvoirs possibles : 1) Oligarchie des riches. 2) Oligarchie des vertueux. 3) Démocratie incluant les citoyens ordinaires, ceux qui ne sont remarquables ni par leur richesse, ni par leur vertu. b) Leur donner... lumières. Ces derniers n'étant pas vertueux, comment seraient-ils suffisamment probes et prudents pour gouverner.

• Deuxième partie : Arguments en faveur de leur participation a) D'un autre côté... jugements. Premier argument pour leur participation : les exclure du pouvoir c'est les mécontenter et créer un grand nombre d'opposants. b) Tous... discernement. Deuxième argument : les citoyens réunis seront susceptibles de porter un jugement collectif correct. Prendre garde que la justesse de ce jugement ne vient pas de l'addition des jugements individuels, mais de la discussion qui s'instaure entre les individus (Aristote ne pense la démocratie qu'au niveau de la cité grecque, peu nombreuse).

• Troisième partie : Objection et réponse a) On peut... pilotes. Objection : le jugement revient aux experts. b) Mais... proposée. Réponse : 1) Reprise du deuxième argument. 2) L'usager peut être meilleur juge d'une chose que celui qui l'a faite.

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