Devoir de Philosophie

l'art

Publié le 14/02/2013

Extrait du document

La première fonction de l'art est évidemment de produire de la beauté, puisque c'est sa définition. Et la beauté, étant une finalité sans fin, n'a pas d'autre but qu'elle-même. Elle est pure gratuité et infinie liberté. Elle ne doit rien à personne et ne demande rien d'autre qu'elle-même. Elle se suffit à elle-même, sans finalité utilitaire immédiate. L'art est un jeu désintéressé qui se justifie par sa seule beauté. L'art ne sert à rien (à rien d'autre que lui-même).  Il est un luxe totalement inutile, mais dont l'homme ne saurait se passer pour continuer à devenir ce qu'il est.   Il est gratuit et désintéressé. Selon Kant "le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée et libre". Est beau ce qui porte en soi sa propre fin "le beau est ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfaction nécessaire".   . DE PLUS C’EST LUI QUI NOUS FAIT VOIR LE MONDE Cela paraît paradoxal mais la beauté de l’art est première et nous révèle la beauté du monde. Comme le proclame Paul Klée : « L’art ne reproduit pas le visible, il le rend visible «. Pourquoi ?     Déjà Schopenhauer avait expliqué : "l'artiste nous prête ses yeux pour regarder le monde". Nous ne voyons belle la nature que lorsque l’artiste nous a appris à le voir. Les peuples naturels ne trouvent pas leur milieu beau, car il les terrifie. Les plages de corail et les lagons de Tahiti n'étaient pas beaux pour les Maoris avant que les européens ne le leur révèlent. La nature est terrifiante pour tous les primitifs qui ne la chantent jamais. L'océan n'est beau que pour les touristes ou les plaisanciers de l'été, pas pour les marins du moyen-âge ou les terre-neuvats.  "On ne peut pas dire de l'immense océan agité par la tempête qu'il est sublime, le spectacle qu'il offre est horrible" écrit encore Kant. Pour le trouver beau, il faut commencer par se sentir en sécurité et oublier tous les naufrages et toutes les noyades.   Pour comprendre mieux comment nous ne voyons plus la nature qu'à travers l’art, il y a lieu de réfléchir profondément sur le pittoresque.  Pittoresque signifie en effet « digne d’être peint «. La nature est belle que lorsqu’elle est devenue un sujet de tableau. Puis elle inspire des poèmes, chansons, romans, des films et tout le reste de l'art. Capri, Sorrente, Monaco, Copacabana, Acapulco ... ont ainsi été rendus célèbres mondialement. Alors tout le monde veut voir ce qu’ils ont de si beau. Et c'est ce qui est arrivé à Montmartre, Robinson, Biarritz, Nogent-sur-Marne, le Mont Saint-Michel, les chutes du Niagara, Tahiti ... On trouve son jardin beau comme un Corot, écrit Oscar Wilde, et les Goncourt ajouteront "un cheval beau comme un Géricault, ou un mendiant beau comme un Murillo". L’homme moderne a appris à trouver beau les lieux inhospitaliers qui glaçaient d'effroi dans les siècles passés : les forêts, les déserts, les montagnes et les glaciers.    Valéry peut alors se lamenter : "Il est des lieux de la terre que nous avons vu commencer à admirer. Corot en a désigné quelques uns. Bientôt tout le monde s'y rue : le peintre y pullule, l'hôtelier, le marchand de voyage et d'impressions l'avilissent". Pire, lorsque le lieu a été détruit, on en reconstruit un pastiche, comme les moulins de Montmartre, dont le triste sort guette tout le pittoresque de la terre. Il arrivera à la baie d'Along ce qui est arrivé à celle de Nice ou de Rio-de-Janeiro.   III – Quelle relation de l’art avec la réalité ? Il s’agit maintenant, en dehors d’un tel regard anthropologique, de revenir à ce qui fait le sens de l’œuvre d’art, en particulier à partir des relations qu’elle entretient avec le réel ? En quel sens serait-elle effectivement « irréelle « ? Quelle est la nature profonde de ce rapport à « la vie réelle ? «. Peut-on dire qu’il est dans la nature intrinsèque de l’art de nous proposer « un autre monde « dans lequel s’évader ? A la fois objet irréel et réalité additionnelle Il est indéniable que l’œuvre d’art appartient au champ de l’imaginaire ; même si le cadre, la toile, les pinceaux, les couleurs sont bien réels (dans le cadre de la peinture par exemple), l’intentionnalité de conscience de l’artiste, comme le dit bien Sartre, peut être qualifiée d’ « imaginante «, au sens où l’objet représentée sur la toile « est visé comme irréel « par l’artiste ; il y a une irréalité inhérente à l’œuvre d’art. L’objet représenté par la toile est au-delà de « l’analogon « (l’objet réel  qui lui sert de support, lorsqu’il y en a un…). L’objet esthétique est une « irréel «, une chose « irréelle «, c'est-à-dire hors du réel, hors de l’existence (contrairement bien sûr à son analogon). « La contemplation esthétique, dit encore Sartre, est un rêve provoqué et le passage au réel est un authentique réveil «. Mais en même temps, comme nous l’avons déjà montré, la matérialité de l’objet, l’activité de production nécessaire à sa réalisation, sa rencontre avec le public (visite ...

« profondément sur le pittoresque.  Pittoresque signifie en effet « digne d'être peint ».

La nature est belle que lorsqu'elle est devenue un sujet de tableau.

Puis elle inspire des poèmes, chansons, romans, des films et tout le reste de l'art.

Capri, Sorrente, Monaco, Copacabana, Acapulco ...

ont ainsi été rendus célèbres mondialement. Alors tout le monde veut voir ce qu'ils ont de si beau.

Et c'est ce qui est arrivé à Montmartre, Robinson, Biarritz, Nogent-sur-Marne, le Mont Saint-Michel, les chutes du Niagara, Tahiti ...

On trouve son jardin beau comme un Corot, écrit Oscar Wilde, et les Goncourt ajouteront "un cheval beau comme un Géricault, ou un mendiant beau comme un Murillo".

L'homme moderne a appris à trouver beau les lieux inhospitaliers qui glaçaient d'effroi dans les siècles passés : les forêts, les déserts, les montagnes et les glaciers.    Valéry peut alors se lamenter : "Il est des lieux de la terre que nous avons vu commencer à admirer.

Corot en a désigné quelques uns.

Bientôt tout le monde s'y rue : le peintre y pullule, l'hôtelier, le marchand de voyage et d'impressions l'avilissent".

Pire, lorsque le lieu a été détruit, on en reconstruit un pastiche, comme les moulins de Montmartre, dont le triste sort guette tout le pittoresque de la terre.

Il arrivera à la baie d'Along ce qui est arrivé à celle de Nice ou de Rio-de-Janeiro.   III - Quelle relation de l'art avec la réalité ? Il s'agit maintenant, en dehors d'un tel regard anthropologique, de revenir à ce qui fait le sens de l'oeuvre d'art, en particulier à partir des relations qu'elle entretient avec le réel ? En quel sens serait-elle effectivement « irréelle » ? Quelle est la nature profonde de ce rapport à « la vie réelle ? ».

Peut-on dire qu'il est dans la nature intrinsèque de l'art de nous proposer « un autre monde » dans lequel s'évader ? A la fois objet irréel et réalité additionnelle Il est indéniable que l'oeuvre d'art appartient au champ de l'imaginaire ; même si le cadre, la toile, les pinceaux, les couleurs sont bien réels (dans le cadre de la peinture par exemple), l'intentionnalité de conscience de l'artiste, comme le dit bien Sartre, peut être qualifiée d' « imaginante », au sens où l'objet représentée. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles

art