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L' Art d'aimer d'Ovide

Publié le 07/04/2013

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ovide

Ovide composa trois poèmes didactiques : L' Art d'aimer, son antidote Les Remèdes à l'amour et un poème sur l'art du maquillage, Fards, dont il ne subsiste plus que quelques fragments. L' Art d'aimer fut publié entre l'an 1 av. J.-C et l'an 2 de notre ère, après la période des guerres civiles, au moment où !'on ressentait !'impérieux besoin de s'amuser dans la joie de la paix retrouvée. Mais Auguste, le nouveau maître de Rome, condamnait ce relâchement des moeurs qu'il entendait brider et auquel il entendait substituer un nouvel ordre moral, fondé notamment sur le caractère sacré du mariage.

ovide

« «Je hais les embrassements où l'un et l'autre ne se donnent pas.

,.

- ---- --EXTRAITS--- - --~ Complicité de la ser vante Mais d'abord lie connaissance avec la servante de la femme que tu veux séduire : tu dois t'y employer.

C'est elle qui te facili­ La pâleur du t eint tera les premiers pas.

Assure-toi de la part qu'elle a dans la confi­ dence de sa maîtresse et de sa complicité assurée et discrète pour tes amours.

Afin de la gagner, emploie les promesses, emploie les prières ; ce que tu demandes, il lui sera fac ile de te le procurer, si elle le veut.

Elle choisira le moment favorable (les méde­ cins aussi tiennent compte du moment) où l' dme de sa maîtresse est bien disposée et se prête à la séduction.

Un teint blanc choque chez un marin: l'eau de la mer et les rayons du soleil ont dû le hdler.

Il choque également chez un labou­ reur, qui, toujours en plein air, retourne la terre avec la charrue au soc recourbé ou avec la lourde herse.

Toi aussi qui, dans les jeux, brigues la couronne de Pallas, si ta peau est blanche, on en sera choqué.

[Mais] tout amant doit être pdle ; c'est le teint qui convient à l'amant ; voilà ce qui lui sied.

Bien des gens pourraient croire que cela n'a jamais servi à rien.

[Et pourtant] pdle était Orion, quand, amoureux de Sidé, il errait dans les bois ; pdle Daphnis, amoureux d'une naïade indifférente .

La maigreur doit trahir, elle aussi, les tourments de ton dme, et n'aie pas honte de couvrir d'une petite écharpe [de malade] ta chevelure brillante.

Le corps maigrit par les veilles, les soucis et la douleur qu'engendre un violent amour.

Pour voir tes vœux couronnés, inspire la pitié, afin qu'en t'apercevant on dise aussi­ tôt : « Il est amoureux.

» Se défier des amie s J'ai regretté, je m'en souviens, qu'il fallût se méfier de ses amis : ce regret ne s'adresse pas seulement aux hommes.

Si tu es trop confiante, d'autres femmes goûteront à ta place les plaisirs d'amour, et le lièvre que tu auras levé sera pris par d'autres.

Même cette amie qui, dévouée, prête son lit et sa chambre, tu peux m'en croire, elles' est donnée à moi plus d'une fois.

N'emploie pas non plus une servante trop jolie : souvent elle a pris auprès de moi la place de sa maîtresse.

La voix C'est un charme qu'une voix mélodieuse : que les jeunes filles appren­ nent à chanter (à dé­ faut de beauté, beau­ coup de femmes ont eu leur voix comme moyen de séduction) et qu'elles répètent tantôt les airs entendus dans nos thédtres de marbre, tantôt les chants du Nil avec leur rythme.

Les femmes qui suivront mes conseils ne doivent pas ignorer l'art de tenir le plèctre de la main droite et la cithare de la main gauche.

( ...

)Apprends également à parcourir légè­ rement de tes deux mains le nable, cet ins­ trument joyeux: il convient aux doux ébats.

Traduit par Henri Bomecque, Gallimard, 1924 et 1930 « Des soins donneront un joli visage ; un joli visage négligé se perdra .•• ,.

NOTES DE L'ÉDITEUR coureurs de décadence, abus d'esprit et frivolité, détachement du sujet, inégalité dans le développement, il est encore classique par son aisance limpide, et surtout par sa santé intellectuelle : sa vision est franche, sa sensibilité sans détours, sa raison intacte.

Il se fie aux sens et à la psychologie ...

» Jean Bayet, Littérature latine, Colin, Paris, 1965.

mondaine .

Et il a su délicatement mettre en valeur, dans les épisodes rebattus des Amours, tantôt les ingéniosités, tantôt les joies esthétiques ou le mouvement lyrique, dont un observateur se rend mieux compte qu'un cœur passionné.

Sa perspicacité aussi mobile et moqueuse lui faisait saisir sur le vif des scènes de comédie mondaine, qu'il a rendues, surtout dans L' Art d'aimer, avec une délicatesse et une légèreté de touche qui accentuent certaines tendances de Térence et semblent annoncer Marivaux.

» Ibid.

« La facilité et la mobilité poétiques d'Ovide ont fait dire qu'il était déjà plus Italien que Romain (G.

Boissier).

La notation est fort juste, moyennant quelques précautions.

Ovide travaille vite, mais il n'est pas un improvisateur: il a cherché constamment à éprouver son talent par des œuvres de plus en plus malaisées.

Si, d'autre part, on sent en lui des signes avant- «Ovide, d'autre part, fut très sensible à la poésie particulière, un peu mièvre, de la vie 1 coll.

Viollet 2, 3.

4.

5 burins de Pierre-Yves Trémois, Paris, Le Club du Livre.

s.d.

OVIDE03. »

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