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L'art doit-il représenter la réalité?

Publié le 02/01/2005

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2 L'art n'est pas seulement imitation de choses ou de personnes il peut être imitation d'action humaine.« La tragédie est l'imitation d'une action de caractère élevé et complète, d'une certaine étendue, dans un langage relevé suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en action et non au moyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation, propre à pareilles émotions.« ARISTOTE, Poétique,

VI.Transition : Réduire l'art à être la représentation de la nature comprise comme simple reproduction sans invention ni ajout de signification est problématique. Dans ce cas le « ou « est exclusif et appauvrit l'art de sa dimension créatrice.

Deuxième partie : L'art ne peut avoir pour fonction de simplement reproduire la nature.

2.1 Si l'art avait pour fonction de reproduire la nature il serait vain. « L'opinion la plus courante qu'on se fait de la fin que se propose l'art, c'est qu'elle consiste à imiter la nature...Dans cette perspective, l'imitation, c'est-à-dire l'habileté à reproduire avec une parfaite fidélité les objets naturels, tels qu'ils s'offrent à nous constituerait le but essentiel de l'art, et quand cette reproduction fidèle serait bien réussie, elle nous donnerait une complète satisfaction.

On assigne le plus souvent à l’art comme fonction principale d’imiter la réalité, d’en être le reflet. Aussi, cette fonction imitatrice de l’art a été maintes fois critiquée : quel serait l’intérêt de re- présenter une deuxième fois la réalité, de redoubler la présence d’un objet par une absence, en somme d’en donner image quasi identique que l’homme serait susceptible d’admirer alors qu’en temps ordinaire il n’admire pas l’objet en question dans la réalité. Certes, l’art représente la réalité, mais s’il ne faisait que cela il ne serait qu’un reflet indigent si l’artiste lui- même ne venait pas ajouter quelque chose à cette représentation, soit une certaine expression de sa subjectivité, une certaine intelligence, un message, une dose d’esprit. De ce point de vue, l’art moderne a compris que la représentation de la réalité n’était en rien une obligation, que celle-ci ne pouvait qu’être un prétexte à exprimer une subjectivité, au point que parfois l’art ne puisse plus rien représenté. L’art n’a-t-il pas d’autres vocations, valeurs ou fonction que de n’être qu’un reflet de la vérité ?

« 2.2 La représentation artistique s'éloigne de la reproduction sans âme pour se rapprocher de l'expression. « On peut soutenir, en un certain sens, que les progrès de la peinture, depuis ses imparfaits essais, ont consistéprécisément à se rapprocher du portrait.

Ce fut d'abord le sentiment religieux et mystique qui, le premier, sut créerl'expression de la vitalité intérieure.

L'art, à un plus haut degré de perfection, vivifia cet esprit en donnant plus devérité aux figures, en les rapprochant davantage de l'existence réelle, et, à mesure qu'il perfectionnait la formeextérieure, il entrait plus profondément encore dans l'expression de l'âme et du sentiment intime.Cependant, afin que le portrait soit aussi une oeuvre d'art véritable, il faut qu'en lui soit empreinte l'unité del'individualité spirituelle, et que le caractère spirituel soit le point important et dominant.

A cela, doivent concourirtoutes les parties du visage.

Le peintre, doué d'un sens physionomique plein de finesse, représente alors lecaractère original de l'individu, par cela même qu'il saisit et fait ressortir les traits, les parties qui l'expriment dans savivacité la plus claire et la plus saillante.

Sous ce rapport, un portrait peut être très ressemblant, d'une grandeexactitude d'exécution, et, néanmoins, insignifiant et vide, alors qu'une esquisse jetée en peu de traits par une mainde maître, sera infiniment plus vivante et d'une vérité plus frappante.

Une telle esquisse doit, par les traits vraimentsignificatifs, représenter l'image simple mais totale du caractère, que cette exécution sans talent, cette fidélitématérielle, a laissé échapper ou pas su faire ressortir.

» HEGEL, Esthétique. Transition : Repenser l'art comme activité de représentation et d'expression introduit une relation de subordination de la première à la seconde.

Cependant si l'expression est comprise dans le sens restreint de manifestationconceptuelle, elle se heurte dans ce cas à l'indicible.

Dans ce cas c'est la représentation qui a le dessus dans lamesure où elle poursuit une finalité plus modeste. Troisième partie : Subordonner la représentation à l'expression permet à l'art de ne pas être réduit à une simple reproduction de la nature cependant elle laisse en suspens un problème sous-jacent de l'expression à savoir :l'indicible. 3.1 Limitation de l'expression au profit de la représentation.

L'expression entendue comme manifestationspirituelle signifiante pose problème. « L'Idée esthétique est une représentation de l'imagination associée à un concept donné, et qui se trouve liée à unetelle diversité de représentations partielles, dans le libre usage de celles-ci, qu'aucune expression, désignant unconcept déterminé, ne peut être trouvée pour elle, et qui donne à penser en plus d'un concept bien des chosesindicibles, dont le sentiment anime la faculté de connaissance et qui inspire à la lettre du langage un esprit.

» KANT,Critique de la faculté de juger, §49. 3.2 Le génie rend à nouveau possible l'expression comprise comme communication et traduction(manifestation indirecte). « Le génie consiste proprement dans un heureux rapport, qu'aucune science ne peut enseigner et qu'aucun labeurne permet d'acquérir ; ce rapport est celui en lequel d'une part on trouve les Idées se rapportant à un conceptdonné et d'autre part l'expression qui leur convient, et par laquelle la disposition subjective de l'âme ainsi suscitée,comme accompagnant un concept, peut être communiquée à autrui.

Ce dernier talent est proprement ce que l'onnomme âme ; en effet exprimer et rendre universellement communicable ce qui est indicible dans l'état d'âme lorsd'une certaine représentation, que l'expression appartienne au langage, à la peinture, à la plastique, c'est là ce quiexige une faculté permettant de saisir dans sa marche rapide le jeu de l'imagination et de l'unifier dans un concept,qui peut être communiqué sans la contrainte de règles.

» KANT, Critique de la faculté de juger, § 49. SECONDE CORRECTION On assigne le plus souvent à l'art comme fonction principale d'imiter la réalité, d'en être le reflet.

Aussi, cettefonction imitatrice de l'art a été maintes fois critiquée : quel serait l'intérêt de re- présenter une deuxième fois laréalité, de redoubler la présence d'un objet par une absence, en somme d'en donner image quasi identique quel'homme serait susceptible d'admirer alors qu'en temps ordinaire il n'admire pas l'objet en question dans la réalité.Certes, l'art représente la réalité, mais s'il ne faisait que cela il ne serait qu'un reflet indigent si l'artiste lui- même nevenait pas ajouter quelque chose à cette représentation, soit une certaine expression de sa subjectivité, unecertaine intelligence, un message, une dose d'esprit.

De ce point de vue, l'art moderne a compris que lareprésentation de la réalité n'était en rien une obligation, que celle-ci ne pouvait qu'être un prétexte à exprimer unesubjectivité, au point que parfois l'art ne puisse plus rien représenté.

L'art n'a-t-il pas d'autres vocations, valeurs oufonction que de n'être qu'un reflet de la vérité ? 1) Le problème de l'imitation.. »

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