L'art exprime-t-il essentiellement une réalité sociale ?

« L'art comme négation du donnéLe refus du monde tel qu'il est.Les poètes maudits. c) l'art nous fait voir plus loin que le monde, il nous emmène ailleurs En littérature Marcel Proust dans La recherche du temps perdu exprime la disparition des valeurs, le nihilisme dans la société parisienne, mais il exprime aussi des valeurs universelles, il dépasse cette société qu'il dépeint etc'est pour cela que nous nous reconnaissons dans le personnage principal. III ] L'art est au-delà du temps et du lieu : a) l'art transcende temps et lieux L'oeuvre d'art s'adresse à tous les temps: elle n'est jamais dépassée, oubliée."La difficulté n'est pas de comprendre que l'art grec et l'épopée sont liées à certaines formes du développementsocial.

La difficulté réside dans le fait qu'ils nous procurent encore une jouissance esthétique et qu'ils ont encorepour nous, à certains égards, la valeurs de normes et de modèles inaccessibles." Marx, 1859. b) on attend de l'art autre chose qu'une simple représentation du monde Nous attendons de l'art qu'il nous emmène ailleurs, ou bien qu'il ait un message à transmettre, mais nousn'attendons pas de réplique fidèle de ce que nous connaissons déjà. c) si l'art représente une réalité sociale, c'est pour la contourner, montrer au-delà L'artiste s'inscrit nécessairement dans un jeu d'influences, au sein d'une culture, d'une époque et d'un lieu.Néanmoins, il choisit ses influences et crée ainsi son propre univers.

Le monde qu'il entoure, la réalité sociale qu'ilpeut représenter dans ses oeuvres lui servent en fin de compte d'outil pour aller plus loin, pour susciter chez lespectateur une réflexion ou une béatitude (sentiment du beau, cf Kant, critique de la faculté de juger ). Conclusion : Si la société dans laquelle vit l'artiste l'influence nécessairement et se retrouve dans ses oeuvres, on ne peut pass'arrêter à cela, sans quoi l'oeuvre d'art ne serait qu'un moyen pour l'historien de connaître une époque.

Une oeuvred'art reste un mystère, elle nous dit toujours plus que ce qu'elle montre, elle nous transcende.

De plus, remarquonsque les chefs d'oeuvres perdurent au delà des temps et des lieux, il sont comme atemporels et universels, ils noustouchent malgré les siècles et les moeurs.

Dans ce cas, on ne peut pas se contenter de définir l'art comme unereprésentation d'une réalité sociale.

Dans son essence, l'art doit aller plus loin. >>>> Second corrigé de ce même sujet Introduction Rappel d'une problématique philosophique opposée : L'art est un phénomène irréductible aux productions habituellesde l'être humain.

A contrario, peut on dire que l'art exprimerait une réalité essentiellement sociale ? 1 - Les rapports de l'art et de la société a) L'art produit d'une sociétéTaine et les scientistes inaugurent, au XIXe siècle, une réflexion sur l'art comme produit explicable par l'universsocial dont il émane.Avec des médiations plus subtiles, on trouve des idées similaires chez Marx à propos de l'art grec, ou Lénine,évoquant l'œuvre de Tolstoï.

Toute une école d'inspiration marxiste avec G.

Lukacs et, en France, L.

Goldmann,établit ainsi, entre art et société, des liens étroits.

L'art est conçu comme reflet de l'univers social. b) L'art et les mentalitésPlus généralement, les études de sociologie de l'art comme celles de P.

Francastel ou de psychologie historique,telles celles de J.

P.

Vernant sur la tragédie grecque, montrent qu'il est possible de percevoir des traits dementalités, des structures similaires dans les œuvres d'art et dans l'organisation sociale d'une époque.

11 ne s'agitpas d'expliquer l'un par l'autre, mais de découvrir des affinités, des similitudes.

Entre Oedipe-roi de Sophocle, etcertaines pratiques sociales de la Cité athénienne il est possible de découvrir des parallélismes éclairants. c) L'art et la perceptionL'art, enfin, exprime une réalité sociale parce qu'il est tributaire d'une perception du monde et des formes qui, elle-même, n'est pas naturelle, mais construite de façon différente à chaque époque, ou dans chaque société.

Prenonsl'exemple de la perspective dans un tableau classique.

Nous savons, aujourd'hui, que notre système de perspectivepicturale n'a rien de naturel.

Au xvie siècle, quatre types de perspectives sont étudiés par les peintres.

Celle qui finitpar s'imposer est, mathématiquement, la plus complexe, mais elle n'est pas plus naturelle qu'une autre ; c'estl'habitude qui nous le fait croire parfois.

C'est son caractère savant qui l'a imposée, et ce que nous avons tendance. »