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L'art imite t-il la nature ?

Publié le 20/01/2011

Extrait du document


 
Introduction si des peinture comme celle de Magritte « ceci n’est pas une pipe « détruise la réalité l’ordre naturel alors que dans d’autre comme « l’angélus « de jean François millet au contraire la réalité naturelle est exprimée, alors que répondre à l’art imite t-il la nature ?
L’œuvre d'art? Un ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un vouloir esthétique, comme un ouvrage exprimant un idéal de beauté. Déjà différent de la nature pas toujours belle.
 La nature, quant à elle, signifie, dans cet intitulé du sujet, le milieu physique où vit l'homme et qui l'enveloppe, du moins originellement.
 Enfin, l'imitation désigne le fait de prendre quelque chose pour modèle, de reproduire volontairement.
 Le sens du sujet semble donc clair : l'ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un vouloir esthétique représente-t-il une reproduction pure et simple du milieu physique où vit l'homme ?
Il semble difficile d’effacer entièrement la notion d’imitation de la création artistique. Mais la justification de l’imitation n’est pas simple. Toute la question est de savoir quelle place occupe l’imitation dans l’art ? L’art n’est-il qu’une imitation de la nature? L’art imite t-il la nature ou est t-il une création de l’homme ? En fait est ce que l’art n’est pas plutôt un travail et une création plus qu’une simple imitation ? 
 
I) l’art est une copie, une imitation de la nature : 
1) l’art selon Platon
C’est la nature qui prime sur l’art. En effet elle est antérieure à toute activité fabricatrice de l’homme. D’une part les OA sont composés d’éléments naturels et d’autre part elles s’inspirent de la nature qu’elle s’efforce d’imiter. On parle dans ce sens de conception mimétique de l’art. Les œuvres d’art étant des copies de modèle naturels.
Platon opère à ce sujet une dévalorisation de l’art : Platon distingue deux mondes le monde sensible et le monde intelligible. Pour lui le monde sensible c'est-à-dire les choses concrètes sont une imitation imparfaite du monde intelligible c'est-à-dire l’essence des choses. Or l’artiste qui copie le monde sensible en fait également une copie imparfaite. Il s’inspire de ce qu’il a vu. Chez Platon cette conception mimétique de l’art débouche alors sur une dévalorisation des créations artistiques. En effet l’artiste ne ferait que copier ce qui n’est déjà qu’une copie imparfaite des seules choses véritablement réelles à savoir les essences intelligibles (idée de table de triangle). Ainsi l’art ne produit pas de réelles copies mais encore pire des simulacres. L’artiste ne fait qu’imiter ce qui n’est déjà une copie. Il nous éloigne donc deux fois plus de la vérité et de la réalité. Donc l’art est donc bien une imitation de la nature.
Kant a continué dans la voir tracée par Platon : c'est bel et bien Kant qui place la beauté naturelle au dessus de la beauté artistique. A première vue, il est exact que beaucoup d’œuvres de l‘histoire de l’art témoignent d’une volonté de reproduction des objets réels. La tradition du portrait a imposé à l’artiste une exigence de ressemblance. La peinture de manière générale a été, et demeure un art figuratif, qui représente donc des objets réels que l’on peut reconnaître, mais cela est aussi vrai en musique bien des chefs-d’œuvre sont des figurations. Dans l’antiquité la sculpture grecque se faisait avec des moulages ex : des moulages de taureau où les « artistes «, se sont contentés de jeter un animal dans de l’argile pour faire le moule. Le résultat de ce travail, n’est donc qu’imitation pure et simple. Dans ce contexte, l’idée que l’art se doit d’imiter la Nature va plutôt de soi. La figuration de la Nature est un passage obligé pour l’art. citons les innombrables peintures de Monnet représentant des paysages. 
 
2) imiter peut se comprendre en deux sens très différents :
 a) Ou bien comme une sorte de souci de réalisme très dur comme une simple photocopie de la réalité. On devrait alors voir sur le tableau les verrues de la vieille femme, la laideur des visages, comme dans le roman la misère du peuple. Sans le moindre souci d’idéaliser quoi que ce soit, ni même d’y rechercher une quelconque trace de l’esprit. Montrer les choses telles qu’elles sont, sans aucun projet esthétique. Le réalisme en ce sens, c’est aussi la copie conforme qui fait de la laideur du monde une laideur esthétique. Cette tendance à copier est facile à voir dans l’art.
 C’est le réalisme en peinture, au XIXème siècle qui se borne à faire de la toile un miroir sur lequel l’image du sujet serait projetée et c’est tout, au sens de la peinture de « réalité sociale «. C’est chez Monet, la Gare Saint-Lazare.
C’est aussi « le réalisme soviétique « du temps du bolchevisme, censé montrer le prolétariat et la lutte ouvrière. Dans la peinture postmoderne américaine, l’Hyperréalisme consiste à peindre des sujets très ordinaires, des objets de la consommation : les chaussures de femme dans une vitrine, les néons d’une ville la nuit, une rue avec ses poubelles et ses graffitis.
Nous pourrions aussi trouver des exemples de cette dans le cinéma, le cinéma d’orientation qui met le spectateur devant cette « réalité « qui nous fait souvent peur, qu’il ne faut pas cacher, mais montrer, de manière assez cynique. Des films : Il faut sauver le soldat Ryan, de Spielberg.
Dans la littérature, cela revient à revenir à la langue ordinaire et la trivialité, sans chercher à rien montrer d’autre que des faits bruts. Au XIXe c’est le roman madame de Bovary de Flaubert par exemple ou les œuvres de balzac.
  
 b) Ou bien l’imitation possède un tout autre sens. Elle est imitation des modèles idéaux que l’on rencontre dans la Nature ; de ce qui est parfait au sens grec du mot perfection. L’homme parfaitement proportionné, l’enfant bien proportionné. C’est à ce sens traditionnel de l’imitation de la Nature, cherchant à reproduire ses modèles, que pensaient les anciens, et pas du tout au réalisme ordinaire. Léonard de Vinci prend une position très nette dans ce sens, expliquant que c’est la Nature qui donne à l’art ses modèles ; car pour lui l’artiste trouve dans la nature une harmonie des formes il l’a trouve si parfaite qu’il considère qu’il a plus intérêt à la copier que de copier d’autres modèles provenant d’autres artistes. 
 « Le peintre fera œuvre de peu de valeur s’il prend pour guide les œuvres d’autrui, mais s’il étudie d’après les créations de la nature, il aura de bons résultats. Nous voyons cela chez les peintres qui suivirent les Romains, et qui s’imitaient toujours l’un l’autre, et l’art déclinait toujours d’âge en âge. Après eux vint Giotto de Florence, qui ne se contentait pas d’imiter les ouvrages de son maître Cimabue. Ce Giotto, donc, étant porté à cet art par sa nature, commença à dessiner sur les pierres les attitudes des chèvres qu’il gardait ; … si bien qu’après beaucoup d’études il dépassa non seulement tout les maîtres de son époques, mais aussi tous ceux de plusieurs siècles antérieurs «. Ce qui fait de Giotto un grand peintre, ce n’est pas la « ressemblance « de sa peinture avec tel objet naturel, ni son aptitude à peindre comme son maître, mais une vision tout à fait originale. Ce serait lui faire injure que de prendre le mot « imitation « dans un pareil contexte, de façon littérale, au sens du réalisme, car il renvoie non pas à un simple fait, mais à une idéalité.
Transition :  
 Il est donc important de prendre garde à la confusion entre l’imitation de la réalité, et imitation de la Nature, faute de quoi, on risquerait de faire à l’art un faux procès. Il faut être très conscient du sens que l’on donne au mot « réalité « et au mot nature (mais de quelle Nature est-il donc question ?). Mais l’art n’est-il vraiment imitation de la nature si oui est ce un réel pb ? 
 
II) l’art n’est pas qu’une imitation de la nature :
Notre idée postmoderne de l’art met tellement en avant le caractère original, personnel et subjectif de l’œuvre d’art, qu’il nous répugne de penser que l’art doive se contenter de copier des sujets naturels. 
►La peinture c’est de peindre ce que l'on voit. Or, si l'on place deux peintres devant le même paysage, on obtiendra deux peintures différentes. En réalité, l'artiste ne peint donc pas ce qu'il voit, mais son travail est une représentation (sensibilité). L'art n'imite donc pas la nature ; si c'est le cas, il ne s'agit pas d'une œuvre d'art. Ce n'est pas la vue qui guide l'artiste mais sa vision : le peintre reconstruit la nature et en fait pas que l’imiter. La sensibilité personnelle de l'artiste est certes existante, mais celle-ci est toujours encadrée.
► L’artiste ne copie par la nature mais s’en inspire : il n’y a pas dans l’art une volonté de copie stricte. Il vaut mieux dire que l’artiste ne copie pas la nature mais s’en inspire. L’art lui-même n’est pas une copie mais une transfiguration de son objet à travers le regard d’un artiste et c’est cette transfiguration qui fait l’œuvre. Ce qui est essentiel, c’est le projet parvenu à maturité dans un style et non pas l’imitation en tant que telle. La vraisemblance a des limites très étroites et, de toute manière, il y a bien des objets représentés dans l’art qui n’existent pas. Comme La peinture de Salvator Dali. Dans la réalité, il n’y a pas de Montres molles. Où serait le modèle naturel dans ses oeuvres? La peinture surréaliste s’oppose à la peinture réaliste. citation de Paul Klee : « l’art n’imite pas le visible , il rend visible «. 
► Qu’il y ait imitation ne signifie pas pour autant que la vocation de l’art se réduise à la seule volonté d’imitation. Si on reconnais un monument connu sur un tableau ce n’est pas forcément que l’artiste a voulu le représenter. Il n’a pas un but absolu de ressemblance.
► Ainsi la transfiguration n'est pas l'imitation! Certes C'est la propension à l'imitation qui est à l'origine de toutes les productions esthétiques quelles qu'elles soient. Mais, l'art n'est-il pas une transfiguration du réel et une authentique création ? N'a-t-on pas trop vite réduit l'imitation à la seule reproduction ? L'imitation n'est-elle pas, elle-même, une forme de production ? La réponse de Aristote " L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissance d'accomplir. 
► Hegel dans son Esthétique, montre des critiques sur l’imitation, comme fin de l’art.
La volonté de refaire ce qui existe une seconde fois est inutile et ne saurait être la motivation première de l’art. « Cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin, avons-nous de revoir dans des tableaux, ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs… On peut même dire que ces efforts sont inutiles et présomptueux car les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature «. Ce que veut montrer Hegel, c’est que l’artiste ne copie la nature qu’en apparence, car ce qui l’intéresse avant tout, c’est l’achèvement, la perfection, la beauté, bref, la dimension spirituelle de la création. Or, même dans l’imitation, ce que cherche l’artiste, ce n’est pas vraiment l’imitation, mais surtout « de s’éprouver lui-même, de montrer son habileté et de se réjouir d’avoir fabriqué une chose ayant une apparence naturelle «. D'une façon générale, il faut dire que l'art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu'il ressemble à un ver qui s'efforce en rampant d'imiter un éléphant.
► ainsi S’agissant de la nature, la copie ne parviendra jamais à s’élever à la hauteur de l’original. 
«En voulant rivaliser avec la nature par l’imitation, l’art restera toujours au-dessous de la nature «. Hegel emprunte ensuite un exemple à Kant, celui de l’imitation d’un chant d’oiseau. « Il y a hommes qui savent imiter les trilles du rossignol …dès que nous nous apercevons que c’est un homme qui chante ainsi et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide «. Entre l’écoute spontanée du rossignol et la reconnaissance que c’est un homme qui produit le son, il y a un jugement. Mais ce qui est étonnant, dans l’analyse de Hegel, c’est le retournement complet qu’il effectue ensuite, car, explique-t-il, le rossignol est apprécié parce qu’il émet des sons « qui ressemblent à l’expression de sentiments humain. Ce qui nous réjouit donc ici, c’est l’imitation de l’humain par la nature « pour Hegel ce que nous apprécions dans l’esthétique de la nature n’est que la reconnaissance de ce que nous trouvons dans l’homme, ce que nous aimons, c’est de voir la Nature imiter l’homme. De plus il semble difficile d’imiter totalement la nature nous n’avons pas tous les outils à notre portée même si certains élément comme la peinture permettent des jeux de couleurs pour imiter le réel il ne seront jamais aussi proche du réel que le réel lui-même. 
► Sans oublier qu'aujourd'hui la situation est différente à l'époque Platon ne connaissait que le théâtre, la musique, la peinture et la sculpture. Aujourd'hui il y a une multitude d'arts qui se sont rajoutés : art vidéo, design, etc., beaucoup sont en rapport avec la technologie et l'industrie= un dépassement de la Nature par l'Homme. Et les arts dits majeurs se sont métamorphosés (peinture qui quitte la toile...musique électronique avec des sons artificiels...) et les frontières entre eux sont pratiquement tombées (oeuvres à la limite entre peinture et sculpture... il semble donc dure de voir l’art comme imitation de la nature. Pratiquement 99% de l'art contemporain se fait sans la Nature mais ce n'est que l'exemple extrême. Art moderne rien à voir avec la nature. 
► quand la volonté d’imitation est vraiment trop forte, l’intérêt esthétique justement disparaît (l’imitation serait nuisible à l’art). Nous n’allons pas au Musée Grévin pour des raisons esthétiques ni pour des motivations identiques à une visite au Musée du Louvre. Les figures de cire du Musée Grévin amusent, parce qu’elles sont très exactes et qu’elles satisfont une curiosité historique et médiatique. On veut voir De Gaule en taille réelle. Ce n’est certainement pas l’amour de l’art qui nous entraîne. Nous les jugerons d’un point de vue technique (c’est bien fait!) et non esthétique (c’est magnifique, splendide, sublime!). Objet technique, pas une œuvre. 
► Enfin Aristote : Il montre d’abord que l’art accomplit une fonction cognitive. Il part du fait que dès l’enfance les hommes sont portés à l’imitation et que c’est ainsi qu’ils acquièrent leurs premières connaissances. A cela s’ajoute le fait qu’apprendre est une source de plaisir. Il en résulte que nous prenons plaisir aux imitations, en effet nous prenons plaisir à contempler des images de ce qui dans la réalité serait pénible. La confrontation de l’image et de l’original nous instruit. L’imitation n’est pas une simple copie. Le réel n’est pas reproduit mais interprété. Idem dans : La tragédie qui fait naître chez le spectateur de la crainte et de la pitié. Mais au lieu de ressentir de la peine le spectateur ressent du plaisir. La tragédie épure les troubles. C’est une représentation mimétique elle met en forme certains faits. Il y a imitation qui transforme le regard du spectateur et suscite un travail de l’intellect. Il y a donc une fonction cognitive et purgative de l’art qui n’est pas seulement imitation mais connaissance. Imitation utile mais pour d’autre raison que la simple imitation. 
 
III) Par delà l'imitation : le travail et la création
C’est se méprendre beaucoup sur la création que de la définir seulement à partir de l’imitation et de l’originalité. La création trouve son origine en elle-même. La création artistique est un acte qui n’est pas redevable de la seule imitation. 
A) Une œuvre d’art requiert avant tout un travail. Comme on le dit souvent aujourd’hui, l’inspiration ne suffit pas, il faut surtout beaucoup de transpiration ! Et à quoi bon se tuer au travail, si c’est seulement pour se contenter d’imiter ? Platon, dans Le Banquet, comparait la création à un enfantement. De même que mettre au monde l’enfant se fait dans la douleur, mais apporte une délivrance quand l’enfant est enfin là, bcp d’artistes ont connu les difficultés de l’enfantement pour mettre au monde une œuvre de valeur. Il y a des artistes pour qui l’art est un labeur. On peut ne pas aimer Voyage au bout de la nuit, de Céline, ni la personnalité de son auteur, mais un tel roman n’est pas sorti, d’une pensée sans un véritable travail acharné. Combien de pages sont parties à la poubelle pour une page définitive ? Des milliers. L’art semble aisance et facilité, mais on ne soupçonne pas le plus souvent que cette légèreté est le résultat d’un travail acharné.
Prenons l’exemple du septième art, le cinéma, dont les œuvres semblent faites avant tout pour le divertissement facile. Sous son apparente facilité, il y a aussi le travail. Georges Lucas avec la série de La guerre des étoiles dit ceci : "J'ai un supermarché plein d'idées et le challenge, c'est le nombre d'idée que je pourrais réaliser avant de devoir m'en aller! Les effets spéciaux, sont la technique mais la technique pour la technique ne donne rien. La technique au service de la création donne une œuvre. Mais la relation entre l’inspiration d’une vision et la création concrète est loin d’être facile. Il faut un travail acharné. Or, ce travail est complètement effacé quand l’œuvre apparaît à l’écran et s’anime sous les yeux du spectateur. 
 
L’art est plus une création de l’artiste de l’homme : 
Même quand l'art classique représentait des sujets "naturels" (un corps humain parfaitement proportionné par ex.), ce n'était pas de l'imitation. Le tableau est une mise en scène, une construction de l'esprit de l'artiste il ne faut pas l'oublier : de tout temps les artistes se sont énervés que les modèles perdaient la "pose" parfaite qui elle n'a rien de naturelle! Justement la bonne pose n'est jamais naturelle, spontanée. Ou elle peut être spontanée, mais ça fait partie du projet de l'artiste. une peinture n'est pas une retranscription mécanique. Il y a beaucoup plus que ça dans une oeuvre. choix, arbitraires, qui peuvent être de mauvais choix, mais en tout cas, des choix de la part de l'artiste. Chose que nie la conception de l'art comme imitation de la nature.
+ parler du génie, l’homme à aussi un talent un don car certain pourront travailler dur toute leur vie sans réussir à produire quoi que se soit de beau. 
 
2) C’est un préjugé courant que de s’imaginer que l’art est un divertissement. Mais c’est compter sans l’expérience de la création, l’investissement de soi qu’elle comporte, le travail qu’elle exige, la passion qu’elle développe. Si n’importe lequel d’entre nous peut sans effort chaque jour avoir l’opportunité d’apprécier les créations de l’art, ce n’est pas pour autant que cette expérience passive suffise pour devenir un créateur. Ce n’est pas en visitant toutes les galeries de peinture que l’on deviendra peintre, ni en passant son existence dans les salles obscures que l’on devient cinéaste. Il faut se mettre au travail et apprendre un métier. Et pour le coup, nous pouvons vraiment dire que le mot « métier « reprend ici un sens. En effet, que reste-t-il à l’ouvrier sur son poste de travail à la chaîne ? Il n’a aucune part à la conception, le bureau d’étude s’en charge. Il n’a pas de possibilité d’initiative. 
Et c’est là que la leçon de l’art reprend le sens du travail, car l’artiste possède en jouissance tout ce que l’ouvrier a irrémédiablement perdu. La suprême jouissance de pouvoir créer en se donnant corps et âme à une œuvre. Passionnément. Passion qui manque tellement au travail rationalisé par la technique, travail ouvrier. Et c’est là qu’est le secret même de la création artistique. Que nous nous demandions dans quelle mesure l’art est ou non une imitation, imitation de la réalité est au fond une question futile. La vraie question est comment l’homme tire de son esprit cette puissance d’imagination qui prendra la forme d’une œuvre ? 
 
Conclusion : L'art imitation, est une conception de l'art très limitée, très inexacte, très réductrice, qui était assez juste à une époque, celle de Platon. Certes une part de l’art semblait à l’époque se servir des modèles donnés à travers la nature mais aujourd’hui les sociétés ont évolué les mentalités, les techniques aussi. Aujourd'hui il vaut mieux oublier le concept de nature quand on pense sur l'art. D'ailleurs la notion de culture est omniprésente quand il s'agit de l'art, et on oppose facilement la culture à la nature.



« l’artiste trouve dans la nature une harmonie des formes il l’a trouve si parfaite qu’il considère qu’il a plus intérêt à la copier que decopier d’autres modèles provenant d’autres artistes.

« Le peintre fera œuvre de peu de valeur s’il prend pour guide les œuvres d’autrui, mais s’il étudie d’après les créations de la nature, il aura de bons résultats.

Nous voyons cela chez les peintres qui suivirent les Romains, et qui s’imitaient toujours l’un l’autre, et l’art déclinait toujours d’âge en âge.

Après eux vint Giotto de Florence, qui ne se contentait pas d’imiter les ouvrages de son maître Cimabue.

Ce Giotto, donc, étant porté à cet art par sa nature, commença à dessiner sur les pierres les attitudes des chèvres qu’il gardait ; … si bien qu’après beaucoup d’études il dépassa non seulement tout les maîtres de son époques, mais aussi tous ceux de plusieurs siècles antérieurs «.

Ce qui fait de Giotto un grand peintre, ce n’est pas la « ressemblance « de sa peinture avec tel objet naturel, ni son aptitude à peindre comme son maître, mais une vision tout à fait originale.

Ce serait lui faire injure que de prendre le mot « imitation « dans un pareil contexte, de façon littérale, au sens du réalisme, car il renvoie non pas à un simple fait, mais à une idéalité. Transition : Il est donc important de prendre garde à la confusion entre l’imitation de la réalité, et imitation de la Nature, faute de quoi, on risquerait de faire à l’art un faux procès.

Il faut être très conscient du sens que l’on donne au mot « réalité « et au mot nature (mais de quelle Nature est-il donc question ?).

Mais l’art n’est-il vraiment imitation de la nature si oui est ce un réel pb ? II) l’art n’est pas qu’une imitation de la nature : Notre idée postmoderne de l’art met tellement en avant le caractère original, personnel et subjectif de l’œuvre d’art, qu’il nous répugne de penser que l’art doive se contenter de copier des sujets naturels.

► La peinture c’est de peindre ce que l'on voit.

Or, si l'on place deux peintres devant le même paysage, on obtiendra deux peintures différentes.

En réalité, l'artiste ne peint donc pas ce qu'il voit, mais son travail est une représentation (sensibilité).

L'art n'imite donc pas la nature ; si c'est le cas, il ne s'agit pas d'une œuvre d'art.

Ce n'est pas la vue qui guide l'artiste mais sa vision : le peintre reconstruit la nature et en fait pas que l’imiter.

La sensibilité personnelle de l'artiste est certes existante, mais celle-ci est toujours encadrée. ► L’artiste ne copie par la nature mais s’en inspire : il n’y a pas dans l’art une volonté de copie stricte.

Il vaut mieux dire que l’artiste ne copie pas la nature mais s’en inspire.

L’art lui-même n’est pas une copie mais une transfiguration de son objet à travers le regard d’un artiste et c’est cette transfiguration qui fait l’œuvre.

Ce qui est essentiel, c’est le projet parvenu à maturité dans un style et non pas l’imitation en tant que telle.

La vraisemblance a des limites très étroites et, de toute manière, il y a bien des objets représentés dans l’art qui n’existent pas.

Comme La peinture de Salvator Dali.

Dans la réalité, il n’y a pas de Montres molles.

Où serait le modèle naturel dans ses oeuvres? La peinture surréaliste s’oppose à la peinture réaliste.

citation de Paul Klee : « l’art n’imite pas le visible , il rend visible «.

► Qu’il y ait imitation ne signifie pas pour autant que la vocation de l’art se réduise à la seule volonté d’imitation.

Si on reconnais un monument connu sur un tableau ce n’est pas forcément que l’artiste a voulu le représenter.

Il n’a pas un but absolu de ressemblance. ► Ainsi la transfiguration n'est pas l'imitation! Certes C'est la propension à l'imitation qui est à l'origine de toutes les productions esthétiques quelles qu'elles soient.

Mais, l'art n'est-il pas une transfiguration du réel et une authentique création ? N'a-t -on pas trop vite réduit l'imitation à la seule reproduction ? L'imitation n'est-elle pas, elle -même, une forme de production ? La réponse de Aristote " L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissance d'accomplir.

► Hegel dans son Esthétique, montre des critiques sur l’imitation, comme fin de l’art. La volonté de refaire ce qui existe une seconde fois est inutile et ne saurait être la motivation première de l’art.

« Cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin, avons-nous de revoir dans des tableaux, ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs… On peut même dire que ces efforts sont inutiles et présomptueux car les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature «.

Ce que veut montrer Hegel, c’est que l’artiste ne copie la nature qu’en apparence, car ce qui l’intéresse avant tout, c’est l’achèvement, la perfection, la beauté, bref, la dimension spirituelle de la création.

Or, même dans l’imitation, ce que cherche l’artiste, ce n’est pas vraiment l’imitation, mais surtout « de s’éprouver lui-même, de montrer son habileté et de se réjouir d’avoir fabriqué une chose ayant une apparence naturelle «.

D'une façon générale, il faut dire que l'art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu'il ressemble à un ver qui s'efforce en rampant d'imiter un éléphant. ► ainsi S’agissant de la nature, la copie ne parviendra jamais à s’élever à la hauteur de l’original.

«En voulant rivaliser avec la nature par l’imitation, l’art restera toujours au-dessous de la nature «.

Hegel emprunte ensuite un exemple à Kant, celui de l’imitation d’un chant d’oiseau.

« Il y a hommes qui savent imiter les trilles du rossignol …dès que nous nous apercevons que c’est un homme qui chante ainsi et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide «.

Entre l’écoute spontanée du rossignol et la reconnaissance que c’est un homme qui produit le son, il y a un jugement.

Mais ce qui est étonnant, dans l’analyse de Hegel, c’est le retournement complet qu’il effectue ensuite, car, explique -t -il, le rossignol est apprécié parce qu’il émet des sons « qui ressemblent à l’expression de sentiments humain.

Ce qui nous réjouit donc ici, c’est l’imitation de l’humain par la nature « pour Hegel ce que nous apprécions dans l’esthétique de la nature n’est que la reconnaissance de ce que nous trouvons dans l’homme, ce que nous aimons, c’est de voir la Nature imiter l’homme.

De plus il semble difficile d’imiter totalement la nature nous n’avons pas tous les outils à notre portée même si certains élément comme la peinture permettent des jeux de couleurs pour imiter le réel il ne seront jamais aussi proche du réel que le réel lui-même.

► Sans oublier qu'aujourd'hui la situation est différente à l'époque Platon ne connaissait que le théâtre, la musique, la peinture et la sculpture.

Aujourd'hui il y a une multitude d'arts qui se sont rajoutés : art vidéo, design, etc., beaucoup sont en rapport avec la technologie et l'industrie= un dépassement de la Nature par l'Homme.

Et les arts dits majeurs se sont métamorphosés (peinture qui quitte la toile...musique électronique avec des sons artificiels...) et les frontières entre eux sont pratiquement tombées (oeuvres à la limite entre peinture et sculpture...

il semble donc dure de voir l’art comme imitation de la nature.

Pratiquement 99% de l'art. »

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