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l'art nous détourne-t-il du réel ?

Publié le 23/10/2005

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* L'art permet ainsi d'explorer notre monde, car il n'y a que cette réalité. Il n'y a que du, il y a, disait déjà A. Rimbaud :« Au bois, il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir. Il y a une horloge qui ne sonne pas.Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route à travers la lisière du bois.Il y a enfin, quand l'on a faim et soif, quelqu'un qui vous chasse. «* L'art est ainsi révélateur, dévoilement.

• Partez du sens commun : l'art nous détourne de la réalité, nous offre une réalité plus facile à vivre, plus intense. Ainsi il permet de nous évader, d'imaginer d'autres mondes possibles.  • Puis, montrez que l'art met l'accent sur des bribes de réel choisies par l'artiste lui-même comme reflet, comme témoignage de la société dans laquelle il s'inscrit.  • Enfin, approfondissez ces deux premières étapes en insistant sur l'art, révélateur de ce qui est caché, qu'existe ou pas un au-delà du réel (si vous connaissez cette fameuse série « X-Files «– dont le leitmotiv est : La vérité est ailleurs– on ne sait jamais rien sur cet ailleurs, rien de précis ; par contre, les enquêtes des deux héros permettent de montrer une autre face de la réalité dans laquelle nous vivons et qui nous semblait en accord avec ce que nous en voyions.)

  • I) L'art ne nousdétourne  pas du réel car il n'en est que l'imitation servile.
  • II) La productionartistique ne peut se réduire à une imitation.
  • III) L'art nous détourne du réel mais pour mieux y revenir.

« connaître. · La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalité est moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter. · La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir. Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes. Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur oeuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux. II.

L'art comme imitation de la nature est un principe inacceptable • Si l'on s'en tient au principe platonicien de l'art comme reproduction fidèle de la réalité sensible, « on peut dired'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera toujours au-dessous de lanature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant » (Hegel).

Hegel réfute ainsi laconception grecque.

Au contraire, l'art est un moment de la prise de conscience de soi et nous permet d'accéder àl'Esprit.. »

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