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L'art a-t-il plus de valeur que la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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.) Le jugement de goût, dans lequel nous avons tout à fait conscience d'être désintéressé, peut donc réclamer à juste titre une valeur universelle, quoique cette universalité n'ait pas son fondement dans les objets mêmes ; en d'autres termes, il a droit à une universalité subjective.   Chez Hegel enfin, l'oeuvre d'art, en dépit de son appartenance à la réalité sensible, nous donne accès à la vérité de l'humain. D'une façon générale, le but de l'art consiste à rendre accessible à l'intuition ce qui existe dans l'esprit humain, la vérité que l'homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agite l'esprit humain. C'est ce que l'art a pour tâche de représenter, et il le fait au moyen de l'apparence qui, comme telle, nous est indifférente, dès l'instant où elle sert à éveiller en nous le sentiment et la conscience de quelque chose de plus élevé. C'est ainsi que l'art renseigne l'homme sur l'humain, éveille des sentiments endormis, nous met en présence des vrais intérêts de l'esprit. Nous voyons ainsi que l'art agit en remuant, dans leur profondeur, leur richesse et leur variété, tous les sentiments qui s'agitent dans l'âme humaine, et en intégrant dans le champ de notre expérience ce qui se passe dans les régions intimes de cette âme. Nihil humani a me alienum puto (Rien de ce qui est humain ne m'est étranger) : telle est la devise qu'on peut appliquer à l'art.   L'art ne serait-il en définitive qu'un faire-valoir de la vérité ? En ce sens, ne serait-il qu'un outil, au service d'une vérité qui seule aurait une valeur ?   3.

La problématique de ce sujet réside dans la façon dont on définit l’art. En tant que reproduction de la réalité, subjective par essence, puisque liée au donné des sens de l’artiste et à sa perception subjective du monde, l’art nous éloigne de la vérité qui se veut universelle.

Mais, à l’inverse, on peut concevoir l’art comme ce qui cherche, par delà la réalité, ce qui est absolu et transcendant. En ce sens, l’art est une quête de vérité par delà les apparences.

Dire que l’art a davantage de valeur que la vérité, c’est reconnaître que la quête artistique mène à une vérité plus directement que la quête absolue d’une vérité en soi, en tant qu’objet de la philosophie.

Mais ce peut être également compris dans le sens d’une négation de toute quête de vérité en tant qu’elle serait impossible et dénuée de sens : c’est la version des sceptiques et de Nietzsche en particulier.

« SOCRATE: Et maintenant en tout cas, ce sont bien ces opinions-là qui ont été, à la manière d'un rêve, suscitées en lui;puis, s'il arrive qu'on l'interroge à plusieurs reprises sur les mêmes sujets, et de plusieurs façons, tu peux être certain qu'ilfinira par avoir sur ces sujets-là une connaissance aussi exacte que personne.MÉNON: C'est vraisemblable.SOCRATE : En ce cas, sans que personne ne lui ait donné d'enseignement, mais parce qu'on l'a interrogé, il en arrivera àconnaître, ayant recouvré lui-même la connaissance en la tirant de son propre fonds.

On peut voir là une contradiction dans les propos de Platon.

En effet, l'art est ce qui, par essence, résulte de l'appropriationsubjective de la réalité qui l'entoure par l'artiste.

Ce qu'il crée n'est pas reproduction du monde, il est présentation d'un monde vécu, d'une sensibilité individuelle.En tant qu'acte créateur, l'art touche à cette individualité qui ne découle pas d'un jugement rationnel humain, et qui est en ce sensuniversalisable par l'universalité de la sensibilité.Ainsi, chez Kant, le sentiment esthétique n'exige pas de démonstration logique, il possède ce caractère de généralité propre à lavérité.Le beau est ce qui est représenté, sans concept, comme l'objet d'une satisfaction universelle.

[...]Mais cette universalité n'a pas sa source dans des concepts.

Car il n'y a pas de passage des concepts au sentiment duplaisir ou de la peine.

(...) Le jugement de goût, dans lequel nous avons tout à fait conscience d'être désintéressé, peutdonc réclamer à juste titre une valeur universelle, quoique cette universalité n'ait pas son fondement dans les objetsmêmes ; en d'autres termes, il a droit à une universalité subjective.

Chez Hegel enfin, l'oeuvre d'art, en dépit de son appartenance à la réalité sensible, nous donne accès à la vérité de l'humain.D'une façon générale, le but de l'art consiste à rendre accessible à l'intuition ce qui existe dans l'esprit humain, la véritéque l'homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agite l'esprit humain.

C'est ce que l'art a pourtâche de représenter, et il le fait au moyen de l'apparence qui, comme telle, nous est indifférente, dès l'instant où elle sertà éveiller en nous le sentiment et la conscience de quelque chose de plus élevé.

C'est ainsi que l'art renseigne l'homme surl'humain, éveille des sentiments endormis, nous met en présence des vrais intérêts de l'esprit.

Nous voyons ainsi que l'artagit en remuant, dans leur profondeur, leur richesse et leur variété, tous les sentiments qui s'agitent dans l'âme humaine,et en intégrant dans le champ de notre expérience ce qui se passe dans les régions intimes de cette âme.

Nihil humani ame alienum puto (Rien de ce qui est humain ne m'est étranger) : telle est la devise qu'on peut appliquer à l'art.

L'art ne serait-il en définitive qu'un faire-valoir de la vérité ? En ce sens, ne serait-il qu'un outil, au service d'une vérité qui seuleaurait une valeur ? 3.

Une quête de vérité n'est-elle pas vaine, en tant qu'elle nous détourne de la seule chose qui nous soitauthentiquement accessible, à savoir la réalité sensible ?Pour Nietszche, la quête d'une vérité absolue par l'art est une quête vaine.Il est illusoire de rechercher dans l'art une forme de vérité ; ce qui ne signifie pas que l'art lui est inférieur en valeur, bien aucontraire.Embellir la vie, est-ce la fonction de l'art ?L'art doit surtout et avant tout embellir la vie, nous rendre donc supportables et, si possible, agréables aux autres : cettetâche sous les yeux, il nous modère et nous tient en bride, crée des formes de civilité, lie des êtres sans éducation à deslois de convenance, de propreté, de courtoisie, leur apprend à parler et se taire au bon moment.

L'art doit ensuitedissimuler ou réinterpréter toute laideur, chaque trait pénible, horrible, dégoûtant, qui ne cessera de reparaître en dépitde tous les efforts, conformément à l'origine de la nature humaine ; il doit surtout procéder ainsi au sujet des passions,des douleurs et des angoisses de l'âme, il doit, dans la laideur inévitable ou insurmontable, laisser transparaître son côtésignificatif.

Après cette grande, cette trop grande tâche de l'art, ce qui se dit proprement de l'art, celui des oeuvres, n'estqu'un appendice.

Un homme qui sent en soi une surabondance de ces vertus d'embellissement, d'occultation et deréinterprétation, cherchera finalement à se décharger encore de ce superflu dans des oeuvres d'art ; dans certainescirconstances, tout un peuple fera de même.

- Mais d'ordinaire, on prend maintenant l'art par l'autre bout, on seraccroche à sa queue, et on se figure que l'art des oeuvres d'art est le vrai, que c'est à partir de lui qu'il faudra amélioreret transformer la vie - fous que nous sommes ! À commencer notre repas par le dessert et à savourer douceurs surdouceurs, quoi d'étonnant si nous nous gâtons l'estomac et même l'appétit pour la bonne chère solide et nourrissante, àlaquelle l'art nous convie ! NIETZSCHE Conclusion :. »

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