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L'art a-t-il pour fin le désir?

Publié le 03/01/2005

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Comme le rêve, l'objet pictural est pensé selon la fonction de représentation hallucinatoire et de leurre. L'art serait une manière détournée d'accomplir des désirs refoulés par le biais de la « sublimation ». La psychanalyse des oeuvres d'art repose sur ce présupposé. L'art est un médium de dépasser le principe de plaisir par une élaboration spirituelle tout en ayant pour fin une certaine satisfaction. L'interprétation des oeuvres de Léonard de Vinci par Freud dans Souvenir d'enfance de Léonard de Vinci interprète grâce aux écrits du peintre et à ses toiles, les problèmes de la sexualité du peintre, son homosexualité refoulée. Il faut ainsi comprendre ses créations comme une sorte d'exutoire et de sublimation de ses penchants.     3) l'art a pour fin l'atténuation du désir. Paradoxalement, l'art viserait à socialiser le désir, à le rendre plus acceptable vis-à-vis de la société. Il ferait figure de catharsis, selon les théories d'Aristote. Dans sa Poétique, Aristote justifie la tragédie en lui attribuant un pouvoir de purification des passions du spectateur.

Il serait étrange de donner pour fin à l’art, le désir. Au contraire, il viserait plutôt à calmer les désirs qu’à les exacerber. L’art serait un moyen d’échapper aux douleurs de l’existence, aux désirs insatisfaits, il serait un moyen de satisfaction sublimé des désirs. Ce serait là le pouvoir de l’art de symboliser, de modifier, de ne pas représenter directement la réalité, mais de le passer au travers du prisme de la culture. Dans quelle mesure l’art peut-il satisfaire le désir de l’homme ?

« le beau est « désintéressée et libre car ici aucun intérêt ni des sens, ni de la raison ne nous oblige à donner notreassentiment » (id.).

Nous pouvons donc donner une première définition du beau de la manière suivante :« Le goût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d'unefaçon toute désintéressée.

On appelle beau l'objet de cette satisfaction.

» (Id.).Mais dès lors il apparaît que la satisfaction causée par le beau ne peut être qu'universelle, puisque tout intérêt enest absent.

» Car l'objet qui donne une satisfaction dont on a conscience qu'elle est exempte d'intérêt, ne peut êtrejugé que comme contenant un motif de satisfaction pour tous.

En effet, celle-ci n'est pas motivée par quelqueinclination du sujet (ni quelque autre intérêt réfléchi), et le juge se sent entièrement libre par rapport à lasatisfaction qu'il trouve dans l'objet; aussi ne peut-il trouver comme motifs à sa satisfaction des conditionspersonnelles auxquelles tienne son sujet seul ; il faut donc qu'il la considère comme motivée par quelque chose qu'ildoit supposer aussi en tout autre ; par suite il doit penser qu'il a raison d'attribuer à chacun une satisfactionsemblable.

(...) Mais ce n'est pas de concepts que cette universalité peut résulter; car de concepts, on ne peutpasser au sentiment du plaisir ou de la peine ( sauf dans les pures lois pratiques, mais elles contiennent un intérêt; ilne s'en joint aucun au pur jugement de goût) ».

Donc, est beau ce qui plaît universellement sans concept. 2) La sublimation artistique : l'art et le rêve. La pensée freudienne voit le rêve comme l'accomplissement d'un désir.

L'interprétation des rêves permet en celad'accéder à l'inconscient et aux pulsions fondamentales de l'homme.

Le mécanisme de la censure par ledéplacement et la condensation fait en sorte que les désirs enfouis ne peuvent s'exprimer directement.

La théoriedu rêve et du fantasme, voie d'accès majeure à la théorie du désir, est construite autour d'une esthétique latentede l'objet plastique.

L'intuition centrale de cette esthétique est que le tableau, au même titre que la « scène »onirique, représente un objet, une situation absente, qu'il ouvre un espace scénique dans lequel, à défaut des choses mêmes, leurs représentants du moins peuvent être donnés à voir, et qui a la capacité d'accueillir et de logerles produits du désir s'accomplissant.

Comme le rêve, l'objet pictural est pensé selon la fonction de représentationhallucinatoire et de leurre .

L'art serait une manière détournée d'accomplir des désirs refoulés par le biais de la « sublimation ».

La psychanalyse des oeuvres d'art repose sur ce présupposé.

L'art est un médium de dépasser leprincipe de plaisir par une élaboration spirituelle tout en ayant pour fin une certaine satisfaction.

L'interprétationdes oeuvres de Léonard de Vinci par Freud dans Souvenir d'enfance de Léonard de Vinci interprète grâce aux écrits du peintre et à ses toiles, les problèmes de la sexualité du peintre, sonhomosexualité refoulée.

Il faut ainsi comprendre ses créations comme unesorte d'exutoire et de sublimation de ses penchants. La sublimation : le cas de Léonard de Vinci La sublimation est une des notions qui ont le plus retenu l'attention endehors même de la psychanalyse parce qu'elle semble susceptible d'éclairerles activités dites « supérieures », intellectuelles ou artistiques.

Pour cetteraison même, sa définition est incertaine, chez Freud lui-même, parce qu'ellefait appel à des valeurs extérieures à la théorie métapsychologique.

Le motmême évoque bien entendu la grande catégorie morale et esthétique dusublime, mais aussi la transformation chimique d'un corps quand il passe del'état solide à l'état gazeux.

Peut-être pouvons-nous en tirer l'idéed'élévation depuis les bas-fonds (sexuels ?) de l'âme jusqu'à ses expressionsles plus élevées.

La psychanalyse ferait alors le mouvement inverse de celuique lui assignait Freud quand il choisissait comme épigraphe à L'interprétationdes rêves, le vers de Virgile dans l'Énéide : « Flectere si nequeo superos,Acheronta movebo » (« Si je ne peux fléchir les dieux d'en haut, j'ébranleraiceux de l'enfer »).

Freud va jusqu'à utiliser l'expression paradoxale de « libidodésexualisée », éloignée des buts et objets sexuels.

Notons cependant quece n'est pas « l'instinct sexuel » unifié qui est ainsi sublimé.

La sublimationest essentiellement le destin des pulsions partielles, c'est-à-dire celles dont l'issue aurait pu être la perversion ou lanévrose.

Freud n'a guère précisé le domaine de la sublimation en dehors des activités scientifiques ou artistiques.Dans le Malaise dans la civilisation il semble lui rattacher les activités professionnelles quand elles sont librementchoisies.

D'autre part, il considère comme une forme de sublimation les formations réactionnelles c'est-à-dire cesbarrières élevées contre les pulsions, consolidées pendant la période de latence par l'éducation, mais qui tirent leursforces de la libido elle-même.

Ainsi se forment les traits de caractère : « Ainsi l'entêtement, l'économie, le goût del'ordre découlent-ils de l'utilisation de l'érotisme anal.

L'orgueil est déterminé par une forte disposition à l'érotismeurinaire » (Trois essais, p.

190).

Le processus de la sublimation ne nous propose pas seulement une esquisse decaractérologie, mais plus généralement encore de la vie éthique : « C'est ainsi que la prédisposition perversegénérale d e l'enfance peut être considérée comme la source d'un certain 'nombre de nos vertus dans la mesure où,par formation réactionnelle, elle donne le branle à leur élaboration »(ibid., p.

190).Cependant le texte principal sur la sublimation reste Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci (1910).

Le souvenirest le suivant : « Je semble avoir été destiné à m'occuper tout spécialement du vautour, écrit Léonard, car un despremiers souvenir d'enfance est qu'étant au berceau, un vautour vint à moi, m'ouvrit la bouche avec sa queue etplusieurs fois me frappa avec sa queue entre les lèvres ».

Bien entendu ce récit peut n'avoir aucune objectivité etêtre une reconstruction.

Or Freud ne dispose que d'un matériel fort réduit pour interpréter cet unique souvenird'enfance : quelques éléments biographiques peu sûrs, des textes et des dessins des fameux Carnets et enfin. »

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