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L'art, à quoi bon?

Publié le 03/01/2005

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En créant sur la toile, l'artiste est créateur de monde pour mieux s'insérer dans le monde et la réalité. L'artiste peut exprimer dans l'art ses fantasmes, il recherche à les mettre sous les traits de la beauté pour les partager. On peut attester de cela en prenant l'exemple du théâtre. Dès l'enfance, l'homme joue. C'est par le jeu qu'il appréhende les formes, les couleurs qu'il retrouvera ensuite dans le monde. Jouer devient art au spectacle. Tout comme l'enfant, l'acteur joue : il joue à être un autre et avec les autres dans un monde imaginaire. En jouant l'autre, l'acteur fait l'expérience de la sociabilité (car aussi il donne à un public) mais il joue pour mieux avoir sa place dans le monde, pour mieux la comprendre. Il y a un retour sur soi, tout comme le spectateur qui reçoit l'histoire. En contemplant la pièce, le spectateur s'identifie au personnage ou à la situation (tout comme il peut le faire au cinéma) ce qui lui procure une réflexion sur son être et son assise dans la réalité s'en trouvera renforcée.

La définition de l’art reste ambigüe et son acceptation actuelle diverge de celle qu’elle pouvait avoir dans l’antiquité. Alors que pendant longtemps l’art et le beau formaient deux sphères à part entière, on assimile aujourd’hui l’art à la beauté. En effet, dans l’antiquité l’art s’apparentait à la technique c'est-à-dire à l’ensemble des moyens artificiels utilisés par l’homme pour produire des objets. Si l’homme-artiste avait un rapport avec la beauté c’était en lien avec la nature c'est-à-dire qu’il devait rendre la beauté de la nature à travers ses créations. Or à partir du XVIIIème siècle, cette perspective change : la beauté n’est pas seulement objective, elle peut être subjective c'est-à-dire qu’elle relève de la conscience d’une personne, d’une sensibilité. Le beau est le résultat de l’exercice d’une faculté, qui au XVIIIème siècle se nomme, le goût. Mais au fond, que cherche à nous montrer l’art ? Qu’est ce que l’art si il n’est pas seulement un produit issue de la technique qui vise une utilité et qu’au contraire sa finalité est désintéressé si ce n’est qu’elle nous procure du plaisir et joue avec la sensibilité et le goût ? On pourrait donc se poser la question : à quoi bon l’art ?

« Qu'est ce que l'art ? Peut-on lui donner une définition ? Il semble difficile de répondre à ces deux questions quisoulèvent bien des débats.

Néanmoins, on ne peut contester la nécessité de l'art.

Les hommes ont besoin dedécharger leurs pulsions, leur imaginaire dans des formes, dans des créations.

L'art permet d'apaiser les maux deshommes, de les distraire, de leur faire éprouver la plénitude par la contemplation de la beauté.

Mais, surtout, l'artest le moyen par lequel les hommes peuvent communiquer de manière artistique avec les hommes et avec un mondequi peut parfois paraître dénuer de sens.

C'est l'expression d'un moi, de l'artiste, de sa vision, de son acceptation ounon du monde pour mieux être dans ce dernier.

SUPPLEMENT : Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation dumonde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence.La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture.

Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Ildistingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artisteimitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e.Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-cepas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

etcréditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable àcelui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en aque l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintreest celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace àtrois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'ilest.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation . L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire denos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représenteles Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce quiapparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective.

3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité. · La première, celle qui est vraiment et pleinement, est la réalité intelligible ou Idée.

Pour Platon les Idées ne sont pas des produits de notre intelligence, constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées aucontact de l'expérience (empirisme).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre est l'intelligible oumonde des Idées.

Cette thèse rend compte et de la connaissance, la réalité est intelligible, objet d'uneconnaissance, et de l'ordre du monde.

C'est parce que le monde est en lui-même intelligible que nous pouvons leconnaître.· La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalité est moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter.· La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir.Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'homme. »

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