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l'art et la réalité. ?

Publié le 23/10/2005

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Ne peut-on pas penser au contraire que, tout en abordant le réel d'une façon toujours renouvelée et toujours particulière, l'art agit comme un révélateur? L'art ne permet-il pas d'atteindre une réalité à laquelle sans lui nous resterions aveugles ?     Proposition de plan :   1-L'art ne sert pas à dévoiler une réalité, il fuit le monde réel : Platon, La République : l'artiste est un illusionniste qui travestit la réalité et nous détourne du réel. Pascal : l'art détourne du réel parce qu'il est une simple copie la nature. On remarque la copie faite par l'homme plus que l'original créé par Dieu. Cela représente l'orgueil démiurgique (volonté d'organiser le chaos) des hommes : « Quelle vanité de la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance de choses dont on n'admire point les origines ». Nietzsche : l'art est une illusion : « Nous avons l'art pour ne pas périr de la vérité » le réel est trop dur à supporter sans l'art. Contrairement à Platon, Nietzsche pense que l'art est une illusion salutaire qui s'accomplit au profit de la vie. Loin d'être une simple copie du monde réel, l'art transforme la réalité, ce qui nous permet de supporter la réalité et la finalité de toute existence. L'art aide à vivre, il est un moyen d'exorciser Exemple : la tragédie grecque (par exemple Oedipe roi ou Antigone) représente la manière dont l'homme est écrasé par le destin.

Analyse du sujet :

  • Art : en latin, le terme ars traduit le mot grec technê. L’art est avant tout une aptitude à faire quelque chose. Il désigne aussi bien la technique, le savoir-faire que la création artistique. Ainsi, il désigne autant l’œuvre de l’artisan qui maîtrise un art, que l’œuvre de l’artiste dont le talent lui permet de créer. Dans son sens esthétique, l’art est l’expression créatrice et désintéressée du beau. La création artistique s’affranchit de l’utile et n’a pas de finalité déterminée à l’avance.
  • Révéler : action de dévoiler, de mettre au jour, de porter au regard et à la conscience quelque chose.
  • Réalité : ce qui existe effectivement et objectivement, ce qui est constatable par opposition à l’illusion, à l’imaginaire, au rêve. Pour Platon, la réalité, par opposition à l’apparence, désigne l’être véritable des choses, leur vérité. Elle doit donc nous donner les choses telles qu’elles sont, pas seulement telles qu’elles nous apparaissent. Kant remet en doute cette opposition entre réalité et apparence. Selon lui, la réalité est phénoménale, elle est ce qui nous apparaît, elle est une manifestation sensible de la chose.
  • Une : article indéfini. Sous-entend qu’il n’y a pas une seule réalité possible mais une pluralité.

Problématique :

Ici, il faut considérer le terme « art « dans son sens esthétique. Il s’agit de mettre au jour la relation qui lie l’art à la réalité. La question porte sur la capacité de l’art à dévoiler une réalité particulière, une réalité parmi d’autres, sur son pouvoir de souligner, de mettre en valeur un aspect de la réalité, de la vie. L’usage est de considérer l’art comme un moyen qui stimule l’imagination et le rêve afin de s’évader du monde réel. Selon cette idée, l’art, au lieu d’ouvrir un accès, un passage possible à la réalité, s’en éloignerait plutôt. L’art serait une fuite de la réalité, un moyen de s’échapper. Cependant, il n’est pas possible de restreindre l’art véritable à une simple fuite. Ne peut-on pas penser au contraire que, tout en abordant le réel d’une façon toujours renouvelée et toujours particulière, l’art agit comme un révélateur? L’art ne permet-il pas d’atteindre une réalité à laquelle sans lui nous resterions aveugles ?

 

« - Quel rapport l'art entretient-il avec la réalité ? Nous dit-il la vérité sur l'être ou bien travestit-il la réalité en nous faisant prendre l'illusion pour la réalité ? Que nous livre la représentation artistique sur la réalité ? Si le réelest déjà là, pourquoi en élaborer un double ? Pourquoi, en clair, produire une oeuvre fictive quand on dispose duvrai, émettre une copie quand on détient l'original ? Pascal a-t-il raison d'affirmer : « Quelle vanité que lapeinture qui force l'admiration pour la ressemblance des objets dont on n'admire point les originaux » ( Pensées , 34) ? Y a-t-il finalement quelque chose dans l'art de plus que dans la réalité ? Et si oui, qu'y a-t-il précisément ? A) L'ART COMME DEGRADATION DE LA REALITE - Idée ici qu'il n'y a rien dans l'art de plus que dans la réalité ; l'art est une recomposition, voire une dégradation de la réalité. 1) L'art, recomposition de la réalité - Comment pourrait-il y a voir plus dans l'art que dans la réalité ? L'art est d'abord un moment du réel, il fait partie du réel,dans lequel toute oeuvre occupe une place, a une certaine histoire, voire une valeur pécuniaire.Pour qu'il y ait plus dans l'art que dans la réalité, il faudrait donner à la création humaine une positivité qui égalecelle de la création divine.

Nous avons, à travers la question du génie, à quelles difficultés cette conceptionmenait. - L'art n'est que recomposition de divers éléments du réel , formes, couleurs, etc., avec lesquels l'imagination peut jouer à l'envi et se livrer à des compositions inédites et originales.

Idée que l'imaginationrecompose les éléments du réel , les assemble à sa guise, sans rienvéritablement créer.

C'est ce que montreDescartes dans la première des Méditattions métaphysiques : l'art, même quand il représente des êtres que la réalité ne nous permettra jamais de rencontrer, ne peut rien avoir de plus en lui que dans la réalité.

Eemple duTableau de Jérôme Bosch, Le jardin des délices . 2) La mimésis - Platon montre que l'art est une dégradation de la réalité dans son attachement à des apparences des copies de la réalité.

L'art est une dégradation au carré, il copie les apparences descopies e la réalité que sont les productions de l'artisan. - En effet, pour Platon l'imitation ou mimésis est la condition incontournable de toute production, artisanale ou artistique .

D'un autre côté, il met en garde contre une imitation qui se rallierait exclusivement à la fidélité aux apparences. - Platon s'interroge fondamentalement sur le rang qu'occupe l'art à l'intérieur de la connaissance et sur le rapport de l'image illusoire avec la réalité dont elle est l'image.Les choses visibles sont le reflet des Formes dont elles sont des images imparfaites.Platon divise l'art de production en deux : une production divine et une production humaine. - La production divine suppose un démiurge qui produit la nature et les réalités naturelles.

La production humaine fait pendant à cette production divine : de toute réalité, il y a une imitation .

La mimétique, dans l'ordre de la production humaine, se divise elle-même en art de copier (les copies sont des imitations qui reproduisent exactement les proportions et les couleurs du modèle) et en art de faire des simulacres : les simulacres ne sont pas des copies et sont destinés, quand la copie est impossible en raison de la grandeur de l'objet, à donner l'illusion decelui-ci, de sorte que cet art du simulacre, dont la peinture est l'exemple le plus manifeste, peut être appelé unart de tromperie. - L'artiste, en effet, n'est qu'un faiseur de simulacres .

Dans la République (livre X, 597 e), Platon compare l'oeuvre de Dieu, celle de l'artisan relativement à la production d'un objet d'usage, comme le lit.

Il y a d'abord« le lit en soi » ou l'Idée du lit (le lit-type), le lit matériel étant réalisé sur le modèle du lit en soi dont il n'estqu'une copie, avec tout ce qui distingue la copie de l'original.

Quant au peintre et à sa tâche de représentationdu lit, il n'est qu'un « imitateur de ce dont les autres sont des ouvriers ».

Le statut négatif de l'artiste renvoiedonc à une vision hiérarchisée de la réalité et de la production, depuis l'archétype jusqu'à la représentation de l'objet . - Platon ne condamne pas, en réalité, les arts en tant que tels, mais l'illusionnisme de l'art de son époque, dans lequel il voit une conception strictement humaniste, relativiste, proche des sophistes, qui fait du regard du spectateur la mesure de la beauté et de la vérité . - L'art grec du Vème siècle se caractérise, en effet, par un art du trompe-l'oeil capable de donner au spectateur l'illusion de la profondeur.

Ainsi Zeuxis, inventeur probable de la peinture sur chevalet, aurait peintdes raisins à l'apparence si naturelle qu'ils auraient trompé les pigeons qui seraient venus les picorer.

Platoncondamne cet art moderne dont l'essence est l'imitation pour plusieurs raisons : ce type d'art possède uneaffinité avec la sophistique et désigne un art d'assouvissement et non un art du beau ; la manie de la. »

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