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L'art se soumet-il à la reconnaissance sociale ?

Publié le 25/11/2004

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On a trouvé mieux maintenant : c'est de célébrer en pompe un faux-semblant d'art pour étouffer le vrai. C'est de quoi sont chargés dans les nations bien gouvernées les corps constitués de la Culture.Où viennent s'installer les estrades pompeuses de la Culture et pleuvoir les prix et lauriers sauvez-vous bien vite : l'art a peu de chance d'être de ce côté. Du moins n'y est-il plus s'il y avait peut-être été, il s'est pressé de changer d'air. Il est allergique à l'air des approbations collectives. Bien sûr que l'art est par essence répréhensible ! et inutile et antisocial, subversif, dangereux ! Et quand il n'est pas cela il n'est que fausse monnaie, il est mannequin vide, sac à patates [...]. Avez-vous compris l'essentiel ?1 Est-ce un hasard si l'oeuvre d'art peut parfois choquer ou scandaliser ?2 Peut-on apprécier les oeuvres conformistes ou académiques ?

« surabondance de chevelure.

Épicuriens à leur manière, ils supportaient fièrement la pauvreté et avaient encontrepartie le sens de la mort et le goût du macabre. 3) C'est le public qui fait l'artiste. Car, si l'artiste est bien l'auteur de la production matérielle de l'œuvre, le public, lui (sous toutes ses formes : ducritique spécialisé au simple visiteur, du collectionneur à l'amateur de reproductions et même au « non-public »), estbien l'opérateur de sa production symbolique comme œuvre d'art.

Certes, la tendance romantique à la vénérationenvers l'artiste, qui tend à idéaliser et à magnifier celui-ci en l'isolant dans un tête-à-tête inspiré avec sa proprecréation, n'autorise guère cette prise en compte du rôle constitutif du public et, plus généralement, de la réceptiondes œuvres.

Mais on remarque en dépit de cela des tentatives d'artistes contemporains pour intégrer, dans leprocessus même de leur travail, la dimension de sa réception par le public, notamment dans certaines tendances del'art conceptuel.

C'est le cas, par exemple, de ce qu'on a appelé l'« art sociologique », dont les interventions sontconstruites en fonction des mécanismes marchands de production de la valeur artistique et commerciale.

On connaîtaussi divers exemples d'appel à la créativité du public, invité à participer par ses réactions à la production del'œuvre.

Et c'est l'illustration d'une telle démarche, exemplaire d'une introjection du public dans l'œuvre d'art, qu'ontrouve dans cette inscription de Joseph Kosuth : This object, sentence, and work completes itself while what isread constructs what is seen - « Objet, énoncé, et œuvre trouvant son achèvement au moment où ce qui est luconstruit ce qui est vu.

» 4) L'art marginal ? : l' artiste est un fou. Il n'y a pas d'art psychopathologique ; l'aliénation – la « folie » – n'est en aucun cas le ressort de la création (saufà y intervenir à titre de cause occasionnelle, de facteur propre à favoriser, comme on le voit chez certainsschizophrènes, la rupture avec les normes culturelles, celles-là qui ont prise sur les couches les plus superficielles dela psyché).

D'autre part, les productions de tels que la société exclut de son ordre (ou qui choisissent de s'enexclure) témoignent, dans leur forme autant que dans leur référent, d'une variété, d'une capacité d'invention quiétonne, ne présentant guère, en fait, de traits communs que la marque d'une égale différence, d'un écartcomparable par rapport à l'art établi.

Ces œuvres enfin, pour étrangères qu'elles soient au circuit institutionnel de laproduction et de la consommation d'art, n'en possèdent pas moins un pouvoir d'attraction, une efficace d'autantplus surprenante qu'elles ne sont pas destinées à l'usage d'autrui ; pas plus d'ailleurs qu'à celui de leur auteur, lequelest généralement moins intéressé à leur conservation qu'à leur production, au procès de cette production, exclusifde toute idée d'achèvement, voire de tout repentir, de toute correction en cours d'exécution. 5) L'artiste : un contestataire qui s'implique dans la société. L'art moderne se donne un point de vue extérieur et une position critique à l'égard de toute culture de privilège : àla fonction idéologique de l'art classique, elle tente de substituer une fonction de l'art qui soit réellement critiquedans l'ordre culturel des rapports sociaux.

L'art étant entré dans l'air de la consommation, l'art doit se démarquer dela production industrielle.

Dès la fin du 19 e siècle, l'art a eu pour fonction d'embellir les productions de l'industrie, l'Art Nouveau précurseur du design a tenté de contrer le cours inéluctable du progrès technique.

La lutte contrel'uniformisation, la standardisation se retrouve jusque dans le pop art des années 1960.

L'art contemporain tend àfaire tourner les regards vers des faits de société, vers les marges, et tend à la provocation.

Les happenings, l'artcorporel, l'art brut ont une charge de contestation importante.

C'est aussi l'idée de contre-culture qui s'est forméautour de la Beat Generation , le rock, la culture hippie se place à l'opposé de la société de consommation. Conclusion L'art doit être socialement reconnu et non pas marginalisé totalement.

Il doit être compris comme étant celui quiouvre d'autres voies vers la vérité, d'ouvrir les esprits au divin et d'offrir une nouvelle vision de la réalité.

Même s'ilest souvent difficile pour l'artiste de vivre décemment, de ne pas vivre pauvre.

Il ne doit être poussé dans cettedirection et être marginalisé, pris pour un fou.

La société a besoin de repoussoir, et souvent les artistes sont lespersonnes toutes indiquées.. »

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