L'art est-il toujours le résultat d'une contrainte ?

Le mot Art vient du latin Ars, il signifie « habileté, métier ». Il désigne sous ce sens, toute pratique humaine ayant pour résultat la création d’un objet artificiel. En somme, la capacité dont dispose l'homme de transformer la matière avec son intelligence. Dans les définitions plus récentes, une nouvelle notion entre en compte : l’esthétique (‘beau art’). Alors qu’est-ce qui différencie un banal travail manuel d’une ‘‘Œuvre d’Art’’ ? L’art est une activité de réflexion puis de réalisation dont le résultat s'adresse délibérément aux sens, aux émotions et à l'intellect ; et non pas assouvir de simples besoins. Ainsi, l’Homme est le premier facteur qui définit l’art. Elle résulte donc du vécu de chacun (artiste et publique).

Comme toutes les activités humaines, l’art s’oppose aux contraintes de la vie, de la société et de la psychologie. Ainsi, l’éducation et la culture, la jalousie, et le regard des autres deviennent des contraintes à la création.

Pour créer, la première chose à faire est de se tourner vers le passé. Cela permet de découvrir tout ce qui a déjà été fait et ce qui n’est plus à faire. Cela permet aussi d’avoir un échantillon de concept, technique… déjà existantes. Comme il existe une immense diversité d’œuvre, de style, de courant, etc. On peut en déduire que les artistes viennent de milieux extrêmement divers et ont reçu des éducations différentes. Donc le ‘conditionnement intellectuel’ de l’artiste a des conséquences sur son Œuvre. Plus il se trouve avec un large choix de références et plus son travail est complexe et diversifier. Il est donc très important de s’intéresser à l’histoire des arts et à l’histoire en général. De façon inconsciente l’éducation nous influence dans nos choix. Notre culture et notre passé modifies notre perception des choses.

Mais les œuvres ne sont pas si différente et peuvent être d’une certaine façon comparées. L’artiste regarde ce qui se fait au tour de lui et se laisse influencer par le travail des autres. Ces références communes peuvent créer une sorte de compétition entre les artistes. Ils se remettent en question. Cette sorte de jalousie peut devenir, après une recherche de soi, un des moteurs de la création : faire mieux que les autres. Cette remise en question continuelle permet de se surpasser.

En plus de se remettre lui-même en question, l’artiste est contraint de supporter le regard des autres sur son œuvre, car l’art a aussi pour but de communiquer. Ainsi, l’œuvre d’art est avant tout un objet à regarder (exposition), à analyser, à juger (critiques d’art)… Alors l’opinion du publique peut devenir tout aussi important que ‘l’exorcisation’ de l’artiste. Il peut être alors influencé par les critiques qu’elles soient constructives ou non. L’artiste Marcel Duchamp disait même : « je donne à celui qui la regarde autant d’importance qu’à celui qui l’a fait. »

En définitive, toutes ces contraintes ne freinent pas la création, bien au contraire : elles deviennent les moteurs de l’art et modèlent l’imagination de l’artiste pour en créer une œuvre d’art.