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L'art est-il toujours transgressif ?

Publié le 08/02/2004

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ü      Structure du texte:Ø      "Il existe ... névrose" => // artiste et névrosé qui tous 2 se détournent de la réalité.Ø      " Et voici ... suspecte" => retour au réel de l'artiste.Etude ordonnée:[ Première partie]Rôle "programmatique" de la 1ière phrase, annonçant le développement qui va suivre. Passage de l'imaginaire au réel, de la fantaisie à ce qui est actuel où l'artiste retrouve les autres hommes. Freud définit l'artiste, le créateur de l'oeuvre d'art, à partir des processus pathologiques et névropathiques qu'il expérimente: c'est un introverti, cad un sujet se repliant dans son monde intérieur et y cherchant satisfaction. Attentif non au monde, mais à soi. Détachant sa "libido" de la réalité extérieure, l'artiste est au bord de la névrose, cad une affection mentale, sans base anatomique connue dont les symptômes expriment symboliquement un conflit trouvant ses racines dans l'histoire infantile du sujet. Créateur, animé de tendances impérieuses spontanées et irréfléchies extrêmement fortes.

« La sublimation : le cas de Léonard deVinci La sublimation est une des notions qui ontle plus retenu l'attention en dehors mêmede la psychanalyse parce qu'elle semblesusceptible d'éclairer les activités dites «supérieures », intellectuelles ouartistiques.

Pour cette raison même, sadéfinition est incertaine, chez Freud lui-même, parce qu'elle fait appel à desvaleurs extérieures à la théoriemétapsychologique.

Le mot même évoquebien entendu la grande catégorie moraleet esthétique du sublime, mais aussi latransformation chimique d'un corps quandil passe de l'état solide à l'état gazeux.Peut-être pouvons-nous en tirer l'idéed'élévation depuis les bas-fonds (sexuels?) de l'âme jusqu'à ses expressions lesplus élevées.

La psychanalyse ferait alorsle mouvement inverse de celui que lui assignait Freud quand il choisissait comme épigraphe à L'interprétation desrêves, le vers de Virgile dans l'Énéide : « Flectere si nequeo superos, Acherontamovebo » (« Si je ne peux fléchir les dieux d'en haut, j'ébranlerai ceux de l'enfer»).

Freud va jusqu'à utiliser l'expression paradoxale de « libido désexualisée »,éloignée des buts et objets sexuels.

Notons cependant que ce n'est pas «l'instinct sexuel » unifié qui est ainsi sublimé.

La sublimation est essentiellementle destin des pulsions partielles, c'est-à-dire celles dont l'issue aurait pu être laperversion ou la névrose.

Freud n'a guère précisé le domaine de la sublimationen dehors des activités scientifiques ou artistiques.

Dans le Malaise dans lacivilisation il semble lui rattacher les activités professionnelles quand elles sontlibrement choisies.

D'autre part, il considère comme une forme de sublimation lesformations réactionnelles c'est-à-dire ces barrières élevées contre les pulsions,consolidées pendant la période de latence par l'éducation, mais qui tirent leursforces de la libido elle-même.

Ainsi se forment les traits de caractère : « Ainsil'entêtement, l'économie, le goût de l'ordre découlent-ils de l'utilisation del'érotisme anal.

L'orgueil est déterminé par une forte disposition à l'érotismeurinaire » (Trois essais, p.

190).

Le processus de la sublimation ne nous proposepas seulement une esquisse de caractérologie, mais plus généralement encorede la vie éthique : « C'est ainsi que la prédisposition perverse générale d el'enfance peut être considérée comme la source d'un certain 'nombre de nosvertus dans la mesure où, par formation réactionnelle, elle donne le branle à leurélaboration »(ibid., p.

190).Cependant le texte principal sur la sublimation reste Un souvenir d'enfance deLéonard de Vinci (1910).

Le souvenir est le suivant : « Je semble avoir étédestiné à m'occuper tout spécialement du vautour, écrit Léonard, car un despremiers souvenir d'enfance est qu'étant au berceau, un vautour vint à moi,m'ouvrit la bouche avec sa queue et plusieurs fois me frappa avec sa queueentre les lèvres ».

Bien entendu ce récit peut n'avoir aucune objectivité et êtreune reconstruction.

Or Freud ne dispose que d'un matériel fort réduit pourinterpréter cet unique souvenir d'enfance : quelques éléments biographiques peusûrs, des textes et des dessins des fameux Carnets et enfin surtout l'oeuvreartistique.

En fait Freud s'appuie sur la symbolique dégagée par l'expériencepsychanalytique et sur la symbolique des légendes et des mythes (en particulierde l'Égypte ancienne concernant le vautour).

D'emblée il compare le souvenir aumoins en partie reconstruit, avec la préhistoire fabuleuse que s'attribuent lespeuples.

Il retrouve dans le souvenir d'enfance de Léonard, la théorie sexuelleinfantile de la mère phallique que l'expérience psychanalytique met en rapportavec une relation érotique intense à la mère et avec un type d'homosexualitévraisemblable chez le peintre, même si elle n'est restée que platonique.

Freudcite alors le fameux sourire énigmatique des figures féminines ou masculinesdans les tableaux de Léonard, et même il reprend à son compte la « découverte» de son disciple O.

Pfister qui voyait le contour d'un vautour, symbole de lamaternité, dans l'enroulement compliqué du manteau de Marie penchée surl'enfant Jésus, telle qu'elle est représentée dans l'admirable sainte Anne duLouvre.Toute cette partie de l'interprétation freudienne a été vivement contestée : ladocumentation historique est incomplète et surtout l'oiseau du souvenir n'est. »

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