L'art transforme-t-il notre conscience du réel ?

« l’église pendant les fêtes.

De plus, il existe certains mouvements littéraires, qui ont pour but de retranscrire aulecteur un réalisme fidèle (les romans réalistes de Zola, le naturalisme), et qui ne peuvent pas le respecter, car ilsomettent forcément quelques détails.

L’art ne doit cependant pas occulter notre rapport au réel, comme lereprochait Rousseau aux théâtres : on s’absorbe dans l’histoire d’êtres imaginaires et on oublie les hommes en chairet en os assis à côté de nous.

C’est grâce à l’esthétisation qu’on peut modifier notre conscience au profit de laconnaissance, avec l’espoir que chaque chose abrite du beau.

La réalité est cependant souvent délaissée, ou dumoins considérée comme inintéressante.

En cela, l’art est un remède, car il nous permet de voir les choses plusobjectivement et d’en prendre pleinement conscience.

L’art révèle également notre limitation, et notre esprit étroit,pas dans le sens où nous serions bornés, et fermés au monde, mais dans le sens où la connaissance joue un rôleprimordial au niveau de la conscience, et de l’acceptation de l’autre et du différent.

Pendant le processus decréation, c’est l’inconscient qui prend le dessus, comme par exemple dans La part de l’autre de Eric-EmmanuelSchmidt, où Hitler-peintre crée dans un état de transe des tableaux très imaginatifs, et très métamorphiques.

On vaégalement avoir cette volonté de partir, de ne se rendre compte de rien avec Charles Baudelaire ou Arthur Rimbaud,qui absorberont des drogues et autres substances hallucinatoires pour créer.

Cet inconscient cherche à ressurgir, etressent le besoin de tout savoir, c’est pour cela qu’il est responsable de nos passions.

L’art d’avoir des sensations,devant une situation fictive, on va vivre par procuration, on va chercher à fuir le quotidien, sans pour autant ledélaisser : on perçoit juste le besoin, par exemple, d’être malheureux – et de pleurer devant un film – ce qui est ensoi une situation paradoxale.

Cependant, nous sommes conscients que c’est faux, mais par derrière, il y a une telleimplication psychique… Il s’agit d’un développement nécessaire à la vie en société, et c’est considéré comme une« vertu civilisatrice » d’après Nietzche.

Les choses sont présentées sous une autre forme lorsqu’elles sont soumisesà un artiste car l’idée du désir disparaît (a-t-on envie de croquer le fruit d’une nature morte ?).

Enfin, nous allonsdévelopper l’idée de changement idéologique par l’art. L’œuvre de chaque artiste correspond à sa pensée, à sa conscience et à sa vérité sur telle ou telle question.

C’estpourquoi chaque spectateur est confronté à plusieurs perceptions de la réalité, et doit ensuite faire son propretravail d’interprétation, garder telle partie du message de l’auteur, et occulter telle autre.

Cependant, il n’est pasautomatique que la signification artistique soit aussi aisée, et il arrive que l’art ne s’inspire pas toujours du réel.

Eneffet, lorsqu’il détient un sens plus complexe, il s’adresse directement à la conscience.

C’est par exemple le cas dela peinture abstraite, ou la représentation peu fidèle à la réalité (le cubisme de Picasso est représentatif).

L’art estquand même une grande puissance quand il s’agit de critiquer ou de dénoncer quelque chose.

C’est un moyen bienplus fort, bien plus redoutable et bien plus meurtrier qu’une simple phrase, ou revendication : tout est dansl’esthétique.

Il existe bien entendu quantité d’exemples littéraires, photographiques, ou tout simplement artistique :Zola a milité contre le gouvernement avec son article « J’accuse… », la photo de la fille fuyant Napalm pendant laguerre du Vietnam a marqué tous les esprits, ou encore Guernica de Picasso a choqué les grands de son époque eta dénoncé le massacre de ce petit village pendant la deuxième Guerre Mondiale.

Utilisé à d’autres fins, l’art a permisun face-à-face pacifique, dans le sens où il n’y a pas eu de violences et de dégâts matériels, entre les grandespuissances, c’est-à-dire les Etats-Unis et l’URSS qui ont tour à tour publié toutes sortes de caricatures, de bilanscatastrophiques, clamé des discours plus apocalyptiques les uns que les autres, etc.

pendant la Guerre Froide.

Unetelle arme laisse à réfléchir quant à nos priorités (par rapport à la course à l’armement qui serait donc inutile ?).

Deshommes et des dieux est un exemple plus récent, et bien représentatif de cette propagande et dénonciation.

On necherche pas dans le film à critiquer qui que ce soit, juste à informer et raconter aux gens une histoire vraie sur deshommes qui se sont ouverts au monde, et qui l’ont malheureusement payé de leurs vies.

Ils auront tout donné à laterre africaine, jusqu’à des leçons de tolérance.

L’art est aussi un beau symbole de remémoration et d’honneur.

Onpeut également ajouter que l’art nous fait découvrir les aspects d’une vie contemplative qui est préférable à une viede désir, car le désir engendre le manque, engendrant lui-même la souffrance.

Cette différence est extrêmementimportante, puisqu’on sait que l’Homme est régi par ses désirs, qu’il doit refouler, ou au contraire exprimer, on peutdonc affirmer que l’art assagit les mœurs.

De plus, l’Homme évolue avec l’art, et c’est par cette occupationartistique qu’il réussit à se différencier des autres êtres vivants : dès la Préhistoire, les hommes ont cherché àapprivoiser le futur, et à enseigner à leurs descendants (la Grotte de Lascaux).

C’est ainsi que l’espèce humainepasse d’une existence triviale dans la nature, à la culture, en commençant par se sédentariser etc..

L’art est propreà l’Homme, est intemporel et universel.

Selon Hegel : « L’art a évolué avec l’Homme et ce n’est plus l’art basique »,tel que de l’imitation, il s’oppose à la nature et prend en considération cette évolution, notamment avec lesnouvelles techniques de peintures, les différents styles littéraires et les avancées technologiques.

Enfin, on peutconsidérer l’art comme la clé d’une existence réussie autant pour le spectateur que pour le créateur.

En effet, c’estune source de satisfaction continuelle intérieure pour l’observateur : il élève son niveau de conscience et deconnaissance actuelle grâce à la beauté (toute relative) de cette œuvre.

Quant à l’artiste, l’art lui offre la possibilitéde faire sortir ses désirs refoulés et censurés par son moi, son conscient et libère son inconscient, ou le rend aumoins actif.

C’est donc un procédé qui est bénéfique au donneur et au receveur, qui partage ainsi un même bagageintellectuel et évolue. L'art transforme notre conscience du réel à condition d'admettre cette fonction formatrice, vertueuse ettranscendante, il faut donc une ouverture d'esprit et un compromis.

Le réel n’étant accessible que par letruchement des mots, est une traduction simplifiée de la réalité, car l’Homme est condamné à faire toujours moinsbien que la nature elle-même et que ce qui a été agencé à l’origine du monde.

Par conséquent, l'art ne peut nousassurer l'exactitude de la perception qu'il donne du réel.

Il peut être utilisé par tout un chacun pour s’exprimer et selibérer de ses pulsions grâce à la catharsis.

De plus, c’est une purgation bénéfique à son auteur et qu’il donne auxautres hommes la possibilité d’accéder à cette satisfaction toute personnelle parce qu’il leur offre non seulementmatière à réfléchir, mais également les moyens pour parvenir à un stade d’évolution de la conscience suffisant pourse lancer soi-même – même s’il n’y a aucune obligation ! Il est important de préciser qu’il est partie intégrante de. »