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Arthur SCHOPENHAUER :La vie n'admet point de felicite vraie

Publié le 27/02/2008

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schopenhauer

La vie n'admet point de félicité vraie, elle est foncièrement une souffrance aux aspects divers, un état de malheur radical... Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860)

Si notre existence est temporaire et finie, elle ne peut envisager le bonheur comme un état définitif, car elle est en perpétuel devenir. Or, le bonheur semble se présenter comme un état de stabilité qui contredit l'évolution permanente de l'existence. Aussi, il semble ne pouvoir être aperçu que temporairement par l'individu. De plus, la condition humaine est marquée par le rapport aux semblables, et selon une philosophie pessimiste illustrée par Schopenhauer, le rapport avec autrui n'est fait que de déception et de trahison.Ainsi, on ne peut être heureux avec autrui alors même que ce rapport est constitutif de la condition humaine.

schopenhauer

« nous met en mouvement, le désir de nous délivrer du fardeau de l'existence, de le rendre insensible, "de tuer letemps", ce qui veut dire de fuir l'ennui.

»C'est la raison pour laquelle nous voyons bien des hommes à l'abri du besoin et des soucis, « une fois débarrassés detous les autres fardeaux, finir par être à charge à eux-mêmes ».

A chaque heure qui passe, ils se disent : autant degagné ! A chaque heure, c'est-à-dire « à chaque réduction de cette vie qu'ils tenaient tant à prolonger ».La joie que procure l'union avec autrui, dans l'amour, n'est-elle pas suffisante pour donner un sens à notre vie ? Laréponse de Schopenhauer ne fait pas dans le détail.

L'amour qui orne notre morne vie, comme un diamantétincelant, n'est qu'un instinct déguisé qui sert, à travers la reproduction sexuelle, l'intérêt de l'espèce et non desindividus :« Les amants parlent en termes pathétiques de l'harmonie de leurs âmes; mais cette harmonie n'est autre chose[...] que cette convenance de leurs natures capable d'assurer la perfection de l'être à engendrer..

»Force est, d'ailleurs, de constater que cette « harmonie des âmes » se dissipe souvent, peu après le mariage ou unefois la descendance assurée, et dégénère en « une criante discorde ».

Car l'illusion ne dure pas toujours : àl'entente des sexes succède inévitablement le malentendu des âmes.

L'amour n'est donc qu'une illusion tragique.C'est à la fois la grande affaire des mortels et leur supplice poignant.

Et Schopenhauer aperçoit, dans l'amour,l'affligeante manoeuvre du « vouloir-vivre » qui, ne cessant de nourrir la plus vive douleur du coeur humain, conduitinexorablement au « Je souffre donc je suis ».

Perte de la bien-aimée enlevée par un rival ou par la mort, jalousie,anxiété...

ou à terme une intimité plus que banale, l'ennui à nouveau.L pensée pessimiste n'est pas née avec Schopenhauer et il en est conscient, Que le monde soit mauvais n'est pasune idée nouvelle, qu'il n'y ait pas, dans l'existence, de bonheur durable, non plus.

L'originalité de Schopenhauer,c'est, sans doute, d'affirmer que toute la souffrance que l'homme assume est, au fond, le résultat de cet effortincessant qui se nomme « volonté de vivre ».

Si l'homme souffre, c'est donc avec justice, pourrait-on dire, tant qu'ilest identique à cette volonté.

Et il y a pour le sage « des moyens de se libérer du Vouloir omniprésent ».

Ce sont lesfameuses trois étapes de la régénérescence spirituelle par détachement progressif du « vouloir-vivre » : l'artcontemplatif, la morale de la pitié, et enfin l'oubli total du Vouloir, atteint dans le nirvana.Il s'agit, dans cet itinéraire spirituel vers le nirvâna ou extinction du désir, plus précisément du « vouloir-vivre » (lanotion de nirvâna est empruntée à la philosophie hindoue et signifie la suprême félicité dont jouit celui qui s'estdéfait de tout attachement), de s'arracher progressivement à son individualité qui est la source de toutessouffrances.

Dans cet itinéraire, la joie de l'artiste ou celle de la contemplation désintéressée de l'oeuvre d'art esttoute négative.

Le plaisir n'est pas de jouir d'une oeuvre mais de ne plus souffrir, grâce à elle, de sa propre volonté.De même, la morale de la pitié invite à une communion avec autrui qui permet de transcender sa volonté individuelle.Enfin, le nirvâna est le détachement suprême, le moment suprême où la volonté se retourne contre elle-même.Il y a bien, dans cette possibilité affirmée de se libérer de sa volonté, de se retourner même contre elle, un certainoptimisme chez Schopenhauer.

Mais dans cette vision de la libération, on retrouve les vertus chrétiennes d'ascèseet de sacrifice.

Nietzsche ne manquera pas de voir, dans l'esthétique et la morale de Schopenhauer, l'expression duressentiment qui caractérise déjà le judéo-christianisme.Ressentiment contre les forces actives, contre la vie.

Le triomphe, donc, des forces réactives.

On peut, toutefois,se demander si le meilleur moyen pour échapper à la souffrance, c'est d'installer la mort dans sa vie.

N'oublions pasque la douleur est l'aiguillon de l'activité.

Sans elle, la vie viendrait à s'éteindre.

Si une complète satisfaction estimpossible, le bonheur ne saurait résider, pour autant, dans l'absence totale de douleur. Au lieu de nous réfugier dans le néant comme le propose Schopenhauer, vivons le présent, temps de l'action et dubonheur.

Le présent est ce qui se présente à nous, l'offrande de la vie. SCHOPENHAUER (Arthur). Né à Dantzig en 1788, mort à Francfort-sur-le-Main eu 1860. Il fit des études de médecine à Göttingen, puis suivit les cours de Fichte à Berlin.

Il rencontra Goethe, voyagea enItalie, devint privat-dozent de l'Université de Berlin en 1820, voyagea encore, puis, en 1833, se retira dans samaison de Francfort.

— Il a subi l'influence conjuguée de Kant et de la philosophie hindoue.

Le monde « est mareprésentation » ; il contient le sujet et l'objet, il est une illusion produite par une Volonté aveugle et absurde.

Lecorps est « la volonté devenue visible », à travers laquelle on découvre l'absolu, la Volonté Une qui est la racine deschoses.

— Le substratum du monde phénoménal est le vouloir-vivre, auquel est soumise l'intelligence.

La vie n'estque maux et souffrances, une « histoire naturelle de la douleur».

C'est par l'intelligence que l'homme anéantit levouloir-vivre ; la chasteté et l'ascétisme lui permettent d'atteindre le nirvâna hindou.

— Solitaire, indifférent,pessimiste, Schopenhauer fonde sa morale sur la pitié.

Il a fortement influencé Nietzsche. Œuvres principales : La quadruple racine de la raison suffisante (1813), Le monde comme volonté et comme représentation (1819), Sur la volonté dans la nature (1830), Essai, sur le libre arbitre (1841), Fondement de la. »

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