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L'artiste fuit-il la réalité ?

Publié le 21/01/2004

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..); est-ce l'imitation de l'apparence ou de la réalité ? De l'apparence» (la République). Les poètes doivent être bannis de la cité parce qu'ils nous détournent de l'essence des choses et nous induisent en erreur. Mais pourquoi l'artiste aurait-il besoin de fuir la réalité ? On le comprend si l'on donne à ce terme son sens plus commun d'environnement social. La création artistique peut ainsi être conçue comme un moyen de fuir ce qui nous déplaît ou nous frustre, voire de donner une satisfaction détournée à des désirs qui ne parviennent pas à trouver une satisfaction dans le monde réel. Dans La Poétique, Aristote parle à cet égard de « purgation de l'âme » ou de « catharsis » lorsqu'on assiste à une pièce de théâtre représentant certaines passions de façon outrée, on purge en soi ces passions. Freud va plus loin à l'aide de la théorie psychanalytique. Selon lui en effet, l'artiste est «un introverti qui frise la névrose» (Introduction à la psychanalyse), c'est-à-dire un homme animé de désirs sexuels que la réalité ne peut satisfaire à cause des tabous, des interdits, des codes sociaux, etc. L'artiste fuit alors la réalité par la création.

« Freud va plus loin à l'aide de la théorie psychanalytique.

Selon lui en effet,l'artiste est «un introverti qui frise la névrose» (Introduction à lapsychanalyse), c'est-à-dire un homme animé de désirs sexuels que la réaliténe peut satisfaire à cause des tabous, des interdits, des codes sociaux, etc.L'artiste fuit alors la réalité par la création.

En se concentrant sur sa vieimaginative et en l'incarnant dans une oeuvre, il supprime le refoulement deses désirs inavoués et leur procure une satisfaction détournée.

C'est leprocessus de « sublimation ».• L'art permet donc de fuir la réalité au sens où il aide à ne pas sombrer dansla folie.

Mais Freud précise bien qu'après la sublimation, l'artiste « retrouve lechemin de la réalité ».

L'artiste peut à nouveau, sans perturber l'ordre social,y retrouver sa place.

L'art a agi comme un défouloir.

Mais la création a-t-ellevraiment éloigné l'artiste des autres hommes ? L'artiste, comme le névropathe, s'était retiré loin de la réalitéinsatisfaisante dans ce monde imaginaire, mais à l'inverse dunévropathe il s'entendait à trouver le chemin du retour et à reprendrepied dans la réalité.

Ses créations, les oeuvres d'art, étaient lessatisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves,avec lesquels elles avaient d'ailleurs en commun le caractère d'être uncompromis, car elles aussi devaient éviter le conflit à découvert avecles puissances de refoulement.

Mais à l'inverse des productions asociales narcissiques du rêve, elles pouvaient compter sur la sympathie des autres hommes, étantcapables d'éveiller et de satisfaire chez eux les mêmes inconscientes aspirations du désir.

De plus elles seservaient, comme « prime de séduction », du plaisir attaché à la perception de la beauté de la forme.

Ceque la psychanalyse pouvait faire, c'était — d'après les rapports réciproques des impressions vitales, desvicissitudes fortuites et des oeuvres de l'artiste — reconstruire sa constitution et les aspirationsinstinctives en lui agissantes, c'est-à-dire ce qu'il présentait d'éternellement humain.C'est dans une telle intention que je pris par exemple Léonard de Vinci pour objet d'une étude, étude quirepose sur un seul souvenir d'enfance dont il nous fit part, et qui tend principalement à élucider sontableau de la Sainte Anne.

Mes amis et élèves ont depuis entrepris de nombreuses analyses semblablesd'artistes et de leurs oeuvres.

La jouissance que l'on tire des oeuvres d'art n'a pas été gétée par lacompréhension analytique ainsi obtenue.

Mais nous devons avouer aux profanes, qui attendent ici peut-être trop de l'analyse, qu'elle ne projette aucune lumière sur deux problèmes, ceux sans doute qui lesintéressent le plus.

L'analyse ne peut en effet rien nous dire de relatif à l'élucidation du don artistique, et larévélation des moyens dont se sert l'artiste pour travailler, le dévoilement de la technique artistique, n'estpas non plus de son ressort. [ Première partie] Rôle "programmatique" de la 1ière phrase, annonçant le développement qui va suivre.

Passage de l'imaginaire au réel,de la fantaisie à ce qui est actuel où l'artiste retrouve les autres hommes.

Freud définit l'artiste, le créateur del'oeuvre d'art, à partir des processus pathologiques et névropathiques qu'il expérimente: c'est un introverti, cad unsujet se repliant dans son monde intérieur et y cherchant satisfaction.

Attentif non au monde, mais à soi.Détachant sa "libido" de la réalité extérieure, l'artiste est au bord de la névrose, cad une affection mentale, sansbase anatomique connue dont les symptômes expriment symboliquement un conflit trouvant ses racines dansl'histoire infantile du sujet.

Créateur, animé de tendances impérieuses spontanées et irréfléchies extrêmementfortes.

Artiste, siège d'instincts et de besoins vigoureux, intenses et abondants.

Dimension sociale de l'objet de cesdésirs.

Point l'idéal, point la Déesse de la beauté que l'artiste veut conquérir, mais plutôt les honneurs, l'éclat, ladistinction sociale.

Il veut non point les femmes, mais l'amour des femmes, cad leur attachement à sa personne.

Ceque désire l'artiste, ce sont les signes du prestige, le pouvoir, l'argent, les honneurs et la considération.

Etre fragilecherchant les manifestations d'une puissance qui cicatriseraient et panseraient sa vulnérabilité, sa complexionfragile."Mais": difficultés auxquelles se heurtent l'artiste.

Opposition: fond irrationnel et quasi biologique, très puissant etréalisations sociales déficientes.

Freud parle non pas de volontés mais d'inclinations puissantes.

Ce qui compte, cesont les volontés et non point les tendances pour réaliser ses vues.

Artiste manque de moyens, cad de médiationspour objectiver ses projets ( moyen est organe de la volonté).

N'obtenant pas ce qu'il souhaite sans le vouloir,l'artiste détache sa libido, énergies de ses pulsions sexuelles, du monde extérieur qui ne correspond pas à sesvoeux.

Insatisfaction.

Il réinvestit tout cette énergie sexuelle dans la sphère des désirs, des tendances vers un buten tant qu'ils opèrent dans le domaine de la représentation de l'esprit, dans celui de l'irréel.

Déçu par le réel, c'estdans l'imaginaire que l'artiste va se replier.

Repliement peut conduire à la maladie mentale.

Image assez négative del'artiste, c'est un faible, un velléitaire, sujet aux conflits névrotiques et aux introversions pathologiques. [ Seconde partie] Si la plupart des hommes n'obtiennent qu'une maigre compensation et des satisfactions très limitées au sein de cetimaginaire.

L'artiste y retrouve les autres hommes et le monde.Passage d'un plaisir limité à une oeuvre réelle que nous donne à voir cette phrase, en un raccourci.

Itinéraire qui. »

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