Aryens Inde, vers 1500 avant J.-C.

Les tribus qui détruisirent au milieu du IIe millénaire avant notre ère la civilisation de l'Indus étaient poussées par une vague d'envahisseurs indo-européens, les Aryens. Ceux-ci s'établirent dans le Nord de l'Inde et en marquèrent profondément la civilisation, au moins jusqu'à la prédi-cation du Bouddha, au VIe siècle avant J.-C.

Nous saisissons la civilisation et la pensée des Aryens à travers la littérature védique : les Védas sont un vaste ensemble littéraire écrit en sanscrit archaïque. Ils décrivent une civilisation agricole, où l'élevage du cheval, comme instrument de combat, tient une très grande place. La vache est déjà sacrée, mais l'on consomme sa chair. La religion compte de très nombreux dieux, mais trois d'entre eux se détachent : Agni, le feu ; Soma, la liqueur offerte aux dieux ; et surtout le Brahman, c'est-à-dire la formule des sacrifices, détenue par les prêtres, les brahmanes.

L'Inde aryenne était divisée en plusieurs royaumes dont l'histoire, mêlée de légendes, nous est mal connue. Mais nous savons que la société était répartie déjà en quatre classes hiérarchisées : les prêtres (brahmanes), les guerriers (kshatriyas), les « bourgeois « (vaiçyas) et les artisans (çoudras). Ceux qu'une faute, personnelle ou héréditaire, a placés hors caste sont les paryas. Mais l'appartenance à une caste n'impose pas l'exercice d'une profession, bien que seuls les brahmanes puissent être prêtres. Peut-être à l'origine les paryas étaient-ils les membres des populations non aryennes.

Parmi les grands livres des Aryens, il faut citer aussi les Oupanishads, recueils philosophiques et scientifiques, qui forment la base de la pensée indienne postérieure.

Il ne faut pas confondre les Aryens avec l'ensemble des Indo-Européens. A plus forte raison ne faut-il pas donner leur nom à l'ensemble des populations blanches non sémitiques : cette acception fausse doit être rejetée d'autant plus vigoureusement qu'elle a été largement utilisée par l'idéologie raciste de l'Allemagne nazie.