Devoir de Philosophie

Qu'attendons-nous pour être heureux ?

Publié le 15/03/2004

Extrait du document

Il convient donc de modérer ses désirs, d'opérer un tri entre eux. Mais jusqu'à quel point ? Il faut rejeter tous les désirs qui ne sont pas naturels et aussi ceux qui ne sont pas nécessaires à notre survie, à notre santé ou à notre bonheur. Mais qu'est-ce qui est naturel dans les désirs humains ?  Et surtout, qu'est-ce  qui est absolument nécessaire à notre bonheur ? Epicure ne donne pas de réponse très précise, mais il nous dit qu'il faut savoir se contenter de peu. Ainsi, celui qui désire des mets raffinés risque  fort d'être déçu et malheureux s'il n'a pas toujours les moyens de se les offrir, ou si le cuisinier rate son plat, ou si mille autres ennuis viennent l'en priver. Avoir des désirs de luxe nous expose à souvent souffrir. Il faut donc les éliminer. En revanche, celui qui ne désire que des nourritures « naturelles «, un peu de pain par exemple, trouvera facilement à se satisfaire, et peut même en retirer un très vif plaisir s'il a vraiment faim et soif.

Le présupposé de la question : "Qu'attendons-nous pour être heureux ?", c'est que nous ne sommes pas heureux pour l'instant, et que nous ne serions pas près de l'être. Ce présupposé est-il légitime ? Pourquoi ne peut-on pas se déclarer heureux dans le présent ? Quelles peuvent être nos résistances au bonheur ? Pourquoi y en a-t-il, et sont-elles si puissantes qu'elles nous empêchent inévitablement d'être heureux ? En tant qu'"idéal de l'imagination" (Kant), le bonheur ne peut-il être que repoussé ?

« Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme.Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même,ou bien s'est déjà reperdu.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde.

L'homme, c'estle monde de l'homme, l'État, la société.

C et État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde,parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers.

La religion est la théorie générale de ce monde, sa sommeencyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale,son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles.

Elle est la réalisation fantastique de l'êtrehumain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité.

Lutter contre la religion c'est donc indirectement luttercontre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de ladétresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créatureopprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle estl'opium du peuple.

L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheurréel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion s'auréole.

La critique adépouillé les chaînes des fleurs imaginaires qui les recouvraient, non pour que l'homme porte des chaînes sans fantaisie,désespérantes, mais pour qu'il rejette les chaînes et cueille les fleurs vivantes. Pour Marx, la religion est une illusion qui permet aux classes opprimées de supporter leur existence difficile.

À ladifférence des autres critiques de la religion tels Feuerbach, qui ne font qu'une analyse abstraite de l'aliénation qu'ellereprésente, Marx en rend compte par la situation concrète des individus. Problématique. Selon Marx, la conscience d'un individu est déterminée par ses conditions matérielles d'existence.

La situation concrète difficile des classes oppriméespermet d'expliquer l'aliénation que constitue la religion, car le croyant ignore ou oublie, dans l'espoir en une vie future et éternelle heureuse, la réalité del'oppression qu'il subit.

C ritiquer la religion revient à lutter contre la situation sociale qui l'a fait naître. Enjeux. La religion est critiquable lorsqu'elle détourne les hommes de la prise de conscience de leur situation réelle sur terre.

Elle apparaît alors comme l'alibiidéologique des puissants qui, en entretenant cette illusion, maintiennent les peuples dans une sorte d'anesthésie de l'esprit.

Faut-il attendre de mériter le bonheur pour le rechercher ? Suffit-il d'attendre le bonheur ? N'est-ce pas à chacun de le créer, de s'en approcher ? N'est-cepas parce qu'on n'est jamais sûr de l'avoir atteint qu'on l'attend toujours, ou plutôt qu'on cherche toujours à le construire ? Est-ce un mal ? Le manque etl'incertitude de posséder le bonheur ne sont-ils pas le moteur de l'existence ?En guise de troisième partie.

Vous pouvez conclure sur la thèse épicurienne d'un bonheur immédiatement accessible:L'épicurisme et le bonheur.

Epicure pense que le but de la vie humaine est d'obtenir le bonheur.

Le moyen de parvenir au bonheur est le plaisir né de la satisfaction des désirs.

Il faut rechercher le plaisir, car c'est son accumulation qui constitue le bonheur.

C ettedoctrine s'appelle l'hédonisme (du grec « hêdonê », le plaisir).

Il faut donc se mettre en état de goûter du plaisir dans la vie, de profiter des bons moments, et même de chaque jour, de chaque instant, ce que dit la maxime latine quireflète l'enseignement d' Epicure : « C arpe diem », « C ueille le jour ».

P our cela il faut éliminer les soucis et les angoisses. Le matérialisme contre les angoisses religieuses.

Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure , l'inquiétude religieuse et la superstition. Bien des hommes vivent dans la crainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pas auxdieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers leurs lois et ne se décident à punir sévèrementles pauvres fauteurs, en les écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.

Ils pensent aussiqu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leur adresser des prières, des suppliques, leur faire desoffrandes afin de se concilier leurs bonnes grâces.

C ar les dieux sont susceptibles, se vexent pour un rien, et sontparfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent alors à ruiner.

Toutes ces croyances quiempoisonnent la vie des hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure . Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de latotalité du monde.

Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses est la matière, que tout ce qui existe est matériel.

A insi, la science peutexpliquer tous les événements du monde, tous les phénomènes de la Nature, même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, commeprocédant de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés variables.

Par exemple, lesintempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une vengeance divine pour punir vos fautes passées, maisseulement la résultante de forces naturelles aveugles et indifférentes à votre devenir.

C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnantmême le luxe de plusieurs explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause duphénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'est en effet cela seul qui importe à notre bonheur, puisque cesavoir nous délivre des angoisses religieuses.

La mort n'est rien pour nous.

La métaphysique matérialiste va aussi permettre de délivrer l'humanité d'une de ses plus grandes craintes : la crainte de la mort.

Les hommes ont peurde la mort.

Mais que redoutent-ils en elle ? C'est précisément le saut dans l'absolument inconnu.

Ils ne savent pas ce qui les attend et craignentconfusément que des souffrances terribles ne leur soient infligées, peut-être en punition de leurs actes terrestres.

Les chrétiens, par exemple,imagineront que quiconque à mal agi et n'a pas obtenu le pardon de Dieu ira rôtir dans les flammes de l'enfer.

La peur de la mort a partie liée avec lessuperstitions religieuses dont la métaphysique matérialistes nous libère.

De plus, si tout dans l'univers n'est fait que de matière, si nous, comme tousles êtres vivants, ne sommes que des agrégats d'atomes, lorsque nous mourons, ce ne sont que nos atomes qui se séparent, qui se désagrègent, cen'est que notre corps qui se décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être ne survit, il n'y arien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée, la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.

C ar l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; maissi elle n'est qu'un agrégat d'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il faut penserqu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation, de pensée et de mouvement, alors que lereste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus de temps à commencer à se décomposer.

A ussi, la mort se caractérise bien enpremier lieu par l'absence de sensation : « Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, et que la mort est absence de sensation. » En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source de toute connaissance, et aussi de toutplaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal, puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvonsdésigner la pensée d' Epicure comme un sensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peut y avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la pensée individuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mort n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

» Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'est ici et maintenant qu'il me faut êtreheureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie est une affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignementde la sagesse matérialiste.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles