Devoir de Philosophie

Aubigné, Agrippa d' - littérature.

Publié le 28/04/2013

Extrait du document

Aubigné, Agrippa d' - littérature. 1 PRÉSENTATION Aubigné, Agrippa d' (1552-1630), poète et historien français, de confession protestante, qui a été un homme de guerre et l''une des plus belles plumes de son temps. 2 BIOGRAPHIE Né à Saintonge, Théodore Agrippa d'Aubigné est le fils de Jean d'Aubigné, juriste, qui a déjà joué un rôle non négligeable dans l'armée. Théodore Agrippa d'Aubigné -- huguenot intransigeant -- reçoit une éducation extrêmement soignée, après quoi il priend la succession de son père dans la carrière militaire, en entrant au service de Henri de Navarre (futur Henri IV). Toute sa vie, cet homme d'action, qui est aussi un lecteur insatiable, sait mener parallèlement sa carrière de soldat et celle d'homme de lettres, sans jamais négliger l'une au profit de l'autre. En 1572, Agrippa d'Aubigné échappe de peu au massacre de la Saint-Barthélemy, dont l'horreur le marque profondément ; il est plus tard impliqué dans tous les conflits contre les catholiques ; guerrier intrépide, il se montre peu enclin à adopter des solutions de conciliation avec ses ennemis. Après la conversion de Henri IV, il reste en retrait par rapport aux affaires du royaume et devient en 1590 gouverneur de Maillezais, en Vendée. Déçu par l'édit de Nantes (1598) comme le sont de nombreux protestants (qui ne le trouvent pas suffisamment favorable à leur cause), et désoeuvré par le retour de la paix, il consacre son ardeur combative à la rédaction de ses ouvrages. L'assassinat de Henri IV (14 mai 1610) fragilise sa situation sur le plan politique ; trop intransigeant pour plaire à Marie de Médicis, il est dès lors l'objet de diverses brimades. En outre, la cour apprécie peu ses talents de poète satirique : en 1620, il quitte la France pour Genève, où il s'établit sans pour autant renoncer à se mêler des affaires du royaume, et notamment à alimenter la contestation protestante. Il demeure à Genève jusqu'à sa mort. 3 OEUVRE D'AGRIPPA D'AUBIGNÉ L'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné est variée : poète, historien, essayiste, il est considéré comme l'un des plus grands auteurs baroques de France. Son style, rhétorique mais vivant, riche en métaphores mais réaliste, est en effet l'une des plus belles réussites de ce courant littéraire. 3.1 Les Tragiques Poète satirique et fervent huguenot, Agrippa d'Aubigné choisit naturellement d'attaquer la religion catholique avec ses Tragiques, chef-d'oeuvre qu'il commence en 1577 mais qui n'est publié qu'en 1616, après de multiples remaniements. Cette épopée est composée en sept livres aux titres éloquents : « I, Misères «, « II, les Princes «, « III, la Chambre dorée «, « IV, les Feux «, « V, les Fers «, « VI, Vengeances «, « VII, Jugement «. Tandis que « Misères «, « les Feux « et « les Fers « présentent un tableau apocalyptique de la guerre civile et le sort tragique des martyrs huguenots subissant la répression, les livres intitulés « les Princes « et « la Chambre dorée « critiquent directement, sur un mode vigoureusement satirique, chacun des organes de pouvoir que le poète tient pour responsable de cette situation : les rois indignes de leur fonction sacrée d'une part, les instances judiciaires d'autre part. Dans les deux derniers livres, « Vengeances « et « Jugement «, le poète détache son regard des événements du temps pour en appeler à la justice divine : il convoque le Dieu vengeur de l'Ancien Testament pour procéder au jugement des coupables. Les Tragiques, « poème héroïque « selon leur auteur, mêlent, chemin faisant, des genres et des tons variés : la narration épique côtoie le pamphlet satirique et l'oraison, le compte-rendu historique. La même variété se remarque dans la thématique de l'oeuvre : éloge de Dieu et du protestantisme, affirmation de la confiance de son auteur en la divine Providence, cet ouvrage constitue aussi un tableau de moeurs, un recueil des connaissances du temps ainsi qu'un exposé des affaires politiques et militaires de la France. Pour une présentation plus détaillée de l'oeuvre, voir l'article les Tragiques. 3.2 Autres oeuvres Agrippa d'Aubigné se fait également remarquer par le lyrisme amoureux de ses poèmes de jeunesse inspirés de Pétrarque et dédiés à Diane Salviati, qui a été un temps fiancée au poète. Renié par leur auteur, le Printemps du sieur d'Aubigné (15681575) n'a été publié qu'en 1874. Il réunit une centaine de sonnets, mais aussi des stances et des odes, qui renouvellent les lieux communs de la mode pétrarquisante par un tableau poignant, voire brutal, des cruautés de l'amour. On doit aussi à Agrippa d'Aubigné une Histoire universelle depuis 1550 jusqu'en 1601 (1616-1618). Ce récit historique, l'une de ses oeuvres majeures, retrace l'itinéraire collectif des Huguenots pendant la seconde moitié du XVIe siècle ; jugé inopportun par les autorités en raison des opinions qui y sont exposées, l'ouvrage le force à s'exiler à Genève. Pamphlétaire de talent, d'Aubigné se moque encore de l'hypocrisie religieuse dans des textes cocasses et réalistes à la fois, comme la Confession du très catholique sieur de Sancy (posthume, 1660), où le poète attaque un certain Harlay de Sancy, converti de fraîche date. Persécuté par Marie de Médicis après la mort de Henri IV, il se venge par une satire de la cour sous la forme d'un récit picaresque, les Aventures du baron de Faeneste, qui est publié entre 1617 et 1630. Il serait injuste de négliger ses Petites OEuvres mêlées, publiées en 1630, qui réunissent des textes brefs, comme ses épigrammes. Parmi ses oeuvres de vieillesse, citons encore Sa vie à ses enfants (posthume, 1729). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles