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Publié le 04/02/2013

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Les auteurs du programme Alain Alain (Emile Chartier, dit), Mortagne-au-Perche 3 mars 1868 Le Vésinet 2 juin 1951 Philosophe français Penseur dans la plus pure tradition socratique, Alain se rattache au courant rationaliste né avec Descartes. Tant par son action de pédagogue, prolongée par d'éminents disciplines, que par ses Propos, qui sont oeuvre à la fois de moraliste et d'esthète, il a exercé une forte influence sur le mouvement des idées du XXe siècle. Un idéaliste républicain Fils de vétérinaire, le jeune Emile Chartier se voue à la philosophie après avoir suivi les cours de Jules Lagneau (1851-1894) à Paris. Elève de l'Ecole normale supérieure, il passe l'agrégation et commence en 1892 une carrière de professeur qui mène au lycée Corneille de Rouen puis au lycée Henri-IV de Paris, où il est professeur de rhétorique supérieure de 1909 à 1934. Il y a comme élèves les futurs grands noms de la pensée, entre autres Raymond Aron (1905-1983), Georges Canguilhem (1904-1995) et Simon Weil (1909-1943). Entre-temps, il fait l'expérience du journalisme en collaborant à la Dépêche de Rouen et de Normandie à partir de 1903. Sous le nom d'Alain, il y lance la formule des Propos, d'abord hebdomadaires puis quotidiens, qui paraîtront ensuite dans la Nouvelle Revus française avant d'être réunis en volumes : Propos (1908-1920), Système des beaux-arts (1908 ; édition augmentée en 1926), Propos sur l'esthétique (1923), Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925), Propos sur le bonheur (id.), Propos sur l'éducation (1932), Idées (id.), Propos sur la littérature (1934), Propos de politique (id.), les Dieux (id.), Propos d'économique (1935), Histoire de mes pensées (1936), Vigiles de l'esprit (1942)... Radical par tempérament, qui se range avec ardeur du côté des dreyfusards, Alain est aussi pacifiste par conviction. Par devoir, cependant, il prend part à la Première Guerre mondiale dans l'artillerie alors qu'il est âgé de 46 ans lorsque le conflit éclate. C'est au cours de cette période passée sous les drapeaux qu'il se met à la rédaction de plusieurs ouvrages, dont font partie les Quatre-Vingt-Un Chapitres sur l'esprit et les passions qui paraîtront en 1917 et seront refondus en 1941 sous le titre Eléments de philosophie , de même que son célèbre pamphlet Mars ou la Guerre jugée (1921), une pièce, le Roi Pot, et les Vingt et Une Scènes de comédie, dont la publication sera posthume. Démobilisé en 1917 après une grave blessure au pied, Alain s'installe au Vésinet. Il se consacre alors à d'autres livres importants les Dieux étant à ses yeux le meilleur de tous et à des commentaires de poèmes de Paul Valéry (1929 et 1936). Conscient de la menace d'une nouvelle guerre dès le début des années 1930, il anime, avec le physicien Paul Langevin et l'ethnologue Paul Rivet, le Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes. Victime d'une cérébrale en 1936, il finit sa vie en fauteuil roulant. Un fervent humaniste Nombre de lycéens ont eu et auront encore à disserter sur les citations d'Alain, qui se prêtent au déclenchement de la réflexion philosophique. Son oeuvre, abondante et variée, s'ordonne autour des deux thèmes majeurs que sont la perception et les passions. Par le premier, hérité de Jules Lagneau, Alain est le continuateur d'une tradition philosophique toujours vivante : rationaliste, il accorde une importance décisive au jugement, qui libère des apparences subjectives de la sensation ; le monde objectif est alors un ensemble de relations nécessaires conçues par l'entendement. Par le second, en revanche, il apparaît comme le représentant d'un courant critique qui refuse l'apport des sciences humaines en psychologie et qui, à ce titre, récuse l'inconscient freudien. Dans le domaine politique, ses vues sont celles d'un homme de juste milieu qui défend la liberté de l'individu contre les séductions de la puissance et la responsabilité du citoyen contre toutes les formes de tyrannie (le Citoyen contre les pouvoirs, 1926). Son esthétique est celle d'un esprit nourri de la tradition (parmi ses contemporains, il ne reconnaît guère que Paul Claudel et Paul Valéry) et de la fidélité à quelques livres (en tête desquels la Chartreuse de Parme, qu'il prétendait avoir lu cinquante fois). Alain apparaît comme l'un des représentants de la tradition rationaliste qui ne désespère jamais de la valeur civilisatrice de la raison. Anselme (saint) Aoste 1033 - Canterbury 1109 Philosophe et théologien bénédiction Appliquant à la lettre le précepte de saint Augustin « la foi qui cherche l'intelligence «, saint Anselme voulut donner à la foi chrétienne des fondements issus de la seule raison (Sola ratione). Précurseur de ce qui est connu dans l'histoire de la pensée comme la preuve ontologique de l'existence de Dieu, il peut être considéré comme le père de la scolastique. L'archevêque philosophe Entré à l'abbaye du Bec (aujourd'hui Le Bec-Hellouin), fondation bénédictine de Normandie dont son compatriote, l'abbé Lanfranc, avait fait un haut lieu de la pensée et des études théologiques, le futur saint Anselme en devient le prieur en 1063 puis l'abbé en 1078. C'est également comme successeur de Lanfranc qu'il est nommé en 1093 archevêque de Canterbury et qu'à ce titre il devient le primat du royaume anglo-normand fondé par Guillaume le Conquérant. Auteur d'ouvrages réputés en leur temps tels que le Proslogium, le Monologium et le Cur Deus homo (méditation sur le mystère de l'incarnation), il fait a aussi oeuvres d'édification par ses nombreuses lettres et homélies. Ardent défenseur de la suprématie du spirituel sur le temporel, il est exilé par le roi Guillaume II le Roux (1087-1100), mais il est rétabli par Henri Ier Beauclerc (1100-1135) dans ses prérogatives ecclésiastiques. La seule raison A l'époque, deux courants théologiques s'affrontent : l'un, que représente Roscelin de Compiègne (v. 1050-v.1120), fondateur du nominalisme, affirme le primat de la dialectique ; l'autre, défendu par saint Pierre Damien (1007-1072), ne place rien au-dessus des autorités spirituelles les Saintes Ecritures et les Pères de l'Eglise. Ainsi, Roscelin considère que la raison est le critère suprême que l'homme est censé suivre dans sa quête de savoir. Il résulte de cette position que la foi et ses mystères sont nécessairement subordonnés à la raison. Ceux qui, au contraire, s'opposent à cette ingérence de la raison dans le domaine de la foi se content de proposer aux croyants des arguments d'autorité. Dans cette atmosphère intellectuelle tendue, Anselme, alors prieur de son abbaye, est pressé par les autres moines de donner de la révélation divine une intelligence rationnelle. Pour cela, Anselme va suivre une méthode originale. Il pose la nécessité de croire pour comprendre. Mais il veut que l'on s'efforce ensuite de comprendre ce que l'on croit : « Ne pas faire passer la foi d'abord, écrit-il, c'est présomption ; mais ne pas faire appel ensuite à la raison, c'est négligence. « L'importance déterminante qu'il faut accorder à la foi est donc en même temps le point de départ et le point d'aboutissement de cette méthode. La foi doit proposer l'objet que la raison devra scruter à son tour. D'autre part, la raison ne doit jamais détruire, mais confirmer ce que la foi enseigne : c'est sévère avertissement qu'Anselme adresse aux « dialecticiens « de son époque. Par une démarche somme toute paradoxale, la raison qui est l'outil de cette démarche reçoit de la foi son authentification dans la mesure où elle se révèle capable d'arriver par ses propres forces aux mêmes vérités que celle que la fois enseigne. La raison comprend qu'elle est vraiment capable de saisir la Vérité. L'argument ontologique Si l'expression sola ratione se trouve déjà chez saint Augustin, la méthode qu'elle désigne est propre à Anselme, dont le projet théologique aboutit à limiter le domaine de la recherche rationnelle à l'objet de la foi. Ce projet repose sur la recherche de l'enchaînement logique d'une série de raisons nécessaires. En soutenant la solution que Platon avait apportée à la question de l'origine des idées, Anselme tire de ce raisonnement philosophique, baptisé réalisme, toute la valeur de la preuve de l'existence de Dieu qu'il expose dans le Monologium. « Nous avons l'idée de l'Etre parfait ; or la perfection implique l'existence ; d'onc l'Etre parfait existe. « Par cet argument, dit ontologique, il trace une ligne de partage entre ceux dont la philosophie institue l'identité de l'existence et de l'être intelligible conçu par la pensée (de saint Bonaventure à Descartes et à Hegel) et ceux qui fondent la philosophie sur une donnée empirique existante (de Thomas d'Aquin à Kant). Arendt (Hannah) Hanovre 14 octobre 1906 - New York 4 décembre 1975 Philosophe américaine d'origine allemande Universitaire de renom aux Etats-Unis, solidaire des victimes du totalitarisme dont elle a analysé les conditions d'émergence, Hannah Arendt a mené une réflexion originale et essentielle, qui a fait surgir la notion de crise de la culture allant de pair avec la perte du sens de la tradition. Une vie dans le monde Issue d'une famille juive aisée et cultivée, Hannah Arendt fait de brillantes études secondaires puis universitaires en philosophie, philologie et théologie. Liée dès 1925 avec Martin Heidegger, qui marquera profondément sa vie intellectuelle tout autant que personnelle, elle suit aussi les cours de Edmund Husserl et de Karl Jaspers, sous l'égide duquel elle soutient sa thèse : « le Concept d'amour chez saint Augustin «. En 1933, elle fuit l'Allemagne nazie et se réfugie en France, où elle apporte son aide à de jeunes Juifs qui veulent émigrer en Palestine. Accueillie une première fois aux Etats-Unis en 1941, elle se fait naturaliser américaine en 1951. La même année, elle publie son ouvrage majeur, les Origine du totalitarisme, dont les trois volumes paraîtront en français sous le titre le Système totalitaire (1972), Sur l'antisémitisme (1973) et l'Impérialisme (1982). Auteur également de Condition de l'homme moderne (1958) et de la Crise de la culture (1961), Hannah Arendt assiste à Jérusalem au procès du nazi Adolf Eichmann et publie ensuite les articles qu'elle consacre à l'événement (Eichmann à Jérusalem, 1963). Chargée de cours dans les plus grandes universités américaines, elle obtient en 1963 la chaire de la science politique à Chicago, puis est nommée en 1967 à la New School for Social Research de New York. Son dernier livre, la Vie de l'esprit (posthume, 1978), réunit les textes de conférences sur les thèmes de « la Pensée « et de « la Volonté «. La vie de l'esprit Loin de tout esprit de système, Hannah Arendt déclare faire de la « théorie politique « plutôt que de la philosophie. Elle s'efforce de comprendre la réalité dans sa complexité, en utilisant à la fois les apports de la pensée grecque et ceux de la pensée moderne. L'objet principal de sa réflexion est l'humanité de l'homme. L'humanité n'est seulement l'ensemble des hommes ; elle est aussi la qualité propre à l'homme, celle qui le distingue de la bête ou du monstre barbare. Cette qualité est fondée essentiellement sur la mémoire, c'est-à-dire sur la conservation de réalités susceptibles de lier les générations, de constituer un sens irréductible aux logiques de pouvoir. La production de biens voués à disparaître par leur usage n'est pas à proprement parler humaine : elle satisfait seulement à l'urgence de la vie ; l'homme, en cela, ne se démarque pas de l'animal, mais est ce qu'on peut appeler un animal laborans. Ce n'est que par la production d'une production d'une oeuvre offerte à contemplation que le lien humain se tisse au-delà des limites temporelles : une idole cycladique, une cathédrale témoignent de l'humanité de l'homme et contribuent à former un monde, une cohérence signifiante dont l'homme individuel est partie prenante. Ainsi, on peut comprendre que la crise de la culture est crise de la mémoire. La modernité, qui se caractérise par la culture de la nouveauté, a indirectement favorisé la crise de la culture. En effet, la valorisation de la nouveauté pour elle elle-même conduit à une forme de violence : l'abolition des héritages, le refus de la transmission détruisent les liens entre le présent et le passé. L'analyse du phénomène totalitaire Le totalitarisme, sous les formes du nazisme et du stalinisme, ne ressemble à aucun autre système politique. Les typologies classiques définissent, en effet, les régimes par leurs règes institutionnelles. Or, le totalitarisme bafoue les principes mêmes de l'Etat de droit ; il repose essentiellement sur la terreur et sur l'idéologie. La terreur abolit tous les liens entre les personnes et les communautés qui constituent la société : sans la liberté qu'octroient les liens interpersonnels, les individus sont sous le contrôle du pouvoir discrétionnaire. L'individu, dépossédé de tout lien avec les autres, avec le monde et avec le passé, connaît la « désolation «, le délaissement le plus radical. L'idéologie est une représentation du monde qui prétend devenir réalité. Le totalitarisme affirme ainsi une loi de développement implacable, la société sans classes dans le communisme ou la race pure dans le nazisme. Toute réalité est soit moyen, soit obstacle ; aucun domaine ne saurait y échapper. Le questionnement sur le sens de la vie est aboli au profit d'une vérité totalisante, qui s'impose par la violence d'Etat. Le totalitarisme est étroitement lié à la crise de la culture : la perte du sens de l'histoire entraîne une perte du sens du relatif ; l'oubli de la complexité conduit à un abandon de la réflexion sur les fins. La logique totalitaire supprime ainsi le sens de la liberté et de la responsabilité individuelle : l'individu se perçoit lui-même comme un rouage du système. Dès lors, le mal tel que l'incarne Eichmann apparaît non plus sous les traits de l'horreur mais sous ceux de la banalité. La banalité du mal est l'expression la plus abominable de la crise de la culture, de la déresponsabilisation. Pour surmonter la tentation totalitaire, il faut retrouver la possibilité d'un espace public de discussion. Selon Hannah Arendt, l'individu pensant doit pouvoir rendre sa pensée compréhensible par n'importe qui et s'offrir ainsi à la critique de tous les autres sujets pensants. La condition de la pensée rigoureuse est une condition même de la démocratie. Aristote Stagire, Macédoine, 384- Chalcis, Eubée, 322 av. J.-C. Philosophe grec « En puissance, la science est dirigée vers le général, en acte vers le particulier. « Cette formule d'Aristote va aussi pour son oeuvre tout entière dont le thème fondateur est la réflexion à un « univers « où coexister raison et société, expérience et pensée, vie et éternité, devenir et perfection. L'aristotélisme irrigua toute la pensée médiévale. Le pédagogue Fils du médecin de la maison royale de Macédoine, Aristote, souvent appelé « le Stagirite «, part à 17 ans pour Athènes où il rejoint l'Académie. Il y suit les cours de Platon vingt années durant, mais il échoue dans sa tentative pour lui succéder. Il décide alors de se rendre en Asie Mineure, à Assos, afin de créer un centre d'enseignement et de recherche. Il y compose le dialogue Sur la philosophie, dit la « charte d'Assos «, qui servira longtemps de source principale relativement au projet aristotélicien. Dès cette époque, il se montre soucieux de fixer l'héritage intellectuel de ses prédécecesseurs et de faire fructifier. Tandis qu'Aristote se trouve à Lesbos, Philippe II, roi de Macédoine, l'appelle à sa cour pour lui confier l'éducation du jeune Alexandre, âgé de 13ans. Il lui dispense alors son savoir universel, lui donnant aussi le goût de la médecine comme l'atteste Plutarque. Après l'avènement de son élève, Aristote reprend le chemin d'Athènes. Il y fonde le lycée (335 avant J.-C.), où il enseigne « en se promenant « -d'où le nom de son école dite « péripatéticienne «. Parallèlement, il consacre à l'élaboration d'une vingtaine d'ouvrages. A l'annonce de la mort d'Alexandre, le parti national athénien, encore dirigé par Démosthène, fourbit ses armes. Aristote se décide alors de quitter la cité, afin d' « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie « après la sentence de mort prononcée contre Socrate. Il se retire à Chalcis, en Eubée, et y meurt-sans doute d'un ulcère de l'estomac à l'âge de 63 ans, laissant une fille, Pythias, et un fils, Nicomaque. Théophraste, l'auteur des Caractères, est son exécuteur testamentaire. Le Lycée connaîtra de nombreuses difficultés, et l'enseignement de la philosophie sera plusieurs fois soumis à des interdictions. Les disciples d'Aristote s'installeront de plus en plus à Alexandrie. Le philosophe Seuls nous sont parvenus de rares nagements des oeuvres de jeunesse d'Aristote, destinées à un large public : l'Eudème, qui s'interroge sur l'immortalité de l'âme ; le Protreptique, qui critique ceux qui séparent l'étude de la pratique ; le traite De la philosophie ou Du bien, qui marque le moment rupture avec la philosophie platonicienne et contient déjà une critique de la théorie des Idées. Ses grands ouvrages furent édités par Andronicus de Rhodes dans la Rome de Cicéron. Chez ce penseur universel, rigueur et clarté sont liées dans les classifications, qu'il s'agisse des régies politiques : monarchie, aristocratie, oligarchie, démocratie, tyrannie (Politique ; Constitution d'Athènes), de morale (Ethnique à Nicomaque), des procédés oratoires (la Rhétorique), des genres littéraires (la Poétique) ou encore des règnes naturels (il introduit la distinction entre roches et minéraux). Soucieux de recherche, Aristote multiplie les distinctions : contenus et fonctions, niveaux de principes, acte et puissance, matière et forme. Attentif au langage, tout en se méfiant de l'abus des mots, il crée la logique (dont le terme lui est postérieur) en tant que système formel : il utilise des symboles pour les variables, pose des principes et réfléchit à une combinatoire pour situer entre eux les concepts dans l'expérience. La logique est considérée comme une propédeutique à la science et comprend cinq traités, réunis sous le nom d'Organon (mot qui signifie « instrument «) : les Catégories (ouvrage élémentaire consacré à l'étude du terme et des différents genres de l'être) ; De l'interprétation (sur les propositions) ; les Premiers Analytiques (qui fournissent la théorie générale du syllogisme) ; les Seconds Analytiques (qui établissent la théorie de la démonstration, ou théorie du syllogisme, dont les prémisses sont nécessaires) ; les Topiques (qui proposent la théorie du raisonnement dialectique ou simplement probable les prémisses n'étant que des opinions généralement admises) ; la Réfutation des sophistes. ...

« Mortagne-au-Perche 3 mars 1868 Le Vésinet 2 juin 1951 Philosophe français Penseur dans la plus pure tradition socratique, Alain se rattache au courant rationaliste né avec Descartes.

Tant par son action de pédagogue, prolongée par d’éminents disciplines, que par ses Propos, qui sont œuvre à la fois de moraliste et d’esthète, il a exercé une forte influence sur le mouvement des idées du XX e siècle.  Un idéaliste républicain Fils de vétérinaire, le jeune Emile Chartier se voue à la philosophie après avoir suivi les cours de Jules Lagneau (1851-1894) à Paris.

Elève de l’Ecole normale supérieure, il passe l’agrégation et commence en 1892 une carrière de professeur qui mène au lycée Corneille de Rouen puis au lycée Henri-IV de Paris, où il est professeur de rhétorique supérieure de 1909 à 1934.

Il y a comme élèves les futurs grands noms de la pensée, entre autres Raymond Aron (1905-1983), Georges Canguilhem (1904-1995) et Simon Weil (1909-1943).

Entre-temps, il fait l’expérience du journalisme en collaborant à la Dépêche de Rouen et de Normandie à partir de 1903.

Sous le nom d’Alain, il y lance la formule des Propos, d’abord hebdomadaires puis quotidiens, qui paraîtront ensuite dans la Nouvelle Revus française avant d’être réunis en volumes : Propos (1908-1920), Système des beaux-arts (1908 ; édition augmentée en 1926), Propos sur l’esthétique (1923), Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925), Propos sur le bonheur (id.), Propos sur l’éducation (1932), Idées (id.), Propos sur la littérature (1934), Propos de politique (id.), les Dieux (id.), Propos d’économique (1935), Histoire de mes pensées (1936), Vigiles de l’esprit (1942)… Radical par tempérament, qui se range avec ardeur du côté des dreyfusards, Alain est aussi pacifiste par conviction.

Par devoir, cependant, il prend part à la Première Guerre mondiale dans l’artillerie alors qu’il est âgé de 46 ans lorsque le conflit éclate.

C’est au cours de cette période passée sous les drapeaux qu’il se met à la rédaction de plusieurs ouvrages, dont font partie les Quatre-Vingt- Un Chapitres sur l’esprit et les passions qui paraîtront en 1917 et seront refondus en 1941 sous le titre Eléments de philosophie , de même que son célèbre pamphlet Mars ou la Guerre jugée (1921), une pièce, le Roi Pot, et les Vingt et Une Scènes de comédie, dont la publication sera posthume. Démobilisé en 1917 après une grave blessure au pied, Alain s’installe au Vésinet.

Il se consacre alors à d’autres livres importants les Dieux étant à ses yeux le meilleur de tous et à des commentaires de poèmes de Paul Valéry (1929 et 1936).

Conscient de la menace d’une nouvelle guerre dès le début des années 1930, il anime, avec le physicien Paul Langevin et l’ethnologue Paul Rivet, le Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes.

Victime d’une cérébrale en 1936, il finit sa vie en fauteuil roulant.  Un fervent humaniste Nombre de lycéens ont eu et auront encore à disserter sur les citations d’Alain, qui se prêtent au déclenchement de la réflexion philosophique.

Son œuvre, abondante et variée, s’ordonne autour des deux thèmes majeurs que sont la perception et les passions.

Par le premier, hérité de Jules Lagneau, Alain est le continuateur d’une tradition philosophique toujours vivante : rationaliste, il accorde une importance décisive au jugement, qui libère des apparences subjectives de la sensation ; le monde objectif est alors un ensemble de relations nécessaires conçues par l’entendement.

Par le second, en. »

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