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autobiographie - littérature.

Publié le 28/04/2013

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autobiographie - littérature. 1 PRÉSENTATION autobiographie, récit introspectif et rétrospectif de la vie d'une personne réelle fait par elle-même. 2 DÉFINITION DU GENRE Dans son Pacte autobiographique (1975), le critique Philippe Lejeune définit ainsi l'autobiographie : « Récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité « 2.1 Une identité de l'auteur, du narrateur et du personnage L'autobiographie se caractérise ainsi par « l'identité de l'auteur [la personne qui écrit le livre], du narrateur [la personne qui dit " je " et qui relate l'histoire] et du personnage [l'auteur raconte sa vie, ses états d'âme, ses émotions, son évolution ; il est le sujet de son livre] « (Philippe Lejeune, le Pacte autobiographique). Cela suppose que l'auteur, le narrateur et le personnage principal aient le même nom. Cette définition permet de différencier l'autobiographie de la biographie, dans laquelle l'auteur raconte la vie de quelqu'un d'autre, généralement à la troisième personne (par exemple, la biographie consacrée à Chateaubriand par André Maurois, René ou la Vie de Chateaubriand, 1938). En outre, la biographie recherche l'objectivité et l'exactitude historique, alors que l'autobiographie est nécessairement subjective. 2.2 Un récit rétrospectif et subjectif centré sur la vie de l'auteur L'autobiographie se distingue également de l'autobiographie fictive, dans laquelle c'est un personnage différent de l'auteur qui dit « je « (Marguerite Yourcenar, les Mémoires d'Hadrien, 1951), et des mémoires, dans lesquels le narrateur et l'auteur sont bien une seule et même personne, mais où le sujet qui dit « je « s'efface devant les événements, n'analyse pas sa personnalité et ne se présente que comme un acteur ou un témoin d'événements historiques (cardinal de Retz, Mémoires, posth. 1717). L'autobiographie se différencie aussi du journal par sa structure : le journal est certes une forme autobiographique, mais il n'est pas une autobiographie car il s'élabore au jour le jour (André Gide, Journal 1889-1939, 1939), alors que celle-ci est un récit global et rétrospectif. Enfin, si le roman autobiographique reprend des éléments très proches de la vie de l'auteur, il autorise des travestissements de la réalité (changement de noms de personnes, transformation de certains faits, etc.) que ne permet pas l'autobiographie : À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust, n'est pas une autobiographie, car les noms des personnages, la structure chronologique et les faits ne correspondent pas exactement à la réalité. 2.3 Un pacte avec le lecteur En général, l'autobiographie se donne clairement comme telle : le mot « autobiographie « est souvent signalé sur la couverture du livre. Si cela n'est pas le cas, l'auteur indique de toute façon nettement au début de son ouvrage que c'est bien sa vie qu'il va raconter. Pour des raisons diverses (souvent historiques, car le terme ne naît qu'en 1800 en Angleterre), certaines autobiographies s'intitulent parfois « Mémoires «, « Confessions «, « Journal « ou « Souvenirs «, c'est pourquoi il est nécessaire que l'auteur expose clairement la nature de son ouvrage. Il conclut alors avec le lecteur ce que le critique Philippe Lejeune appelle le « pacte autobiographique «, qui ne peut être implicite. 3 CARACTÉRISTIQUES 3.1 « Ce que j'ai été... « L'autobiographie est généralement en prose, mais il existe des textes autobiographiques poétiques en vers : par exemple Chêne et Chien (1937) de Raymond Queneau. Le « je « domine le plus souvent, mais on trouve parfois une alternance entre la première et la troisième personne ; le narrateur peut se dédoubler entre un « il « ancien et un « je « présent qui écrit et se souvient. Roland Barthes emploie ce procédé dans Roland Barthes par Roland Barthes (1975). Récit rétrospectif, l'autobiographie se fonde sur un travail de remémoration. Le plus souvent, de nombreuses années séparent le temps de l'histoire (l'époque où agit le personnage) et le temps de la narration (la période au cours de laquelle l'auteur écrit). Le passé est le temps verbal dominant, mais le présent est utilisé pour intervenir directement et commenter le récit. Les deux temps alternent fréquemment car l'auteur met sans cesse en regard son moi d'autrefois et le moi qui écrit. De manière générale, les épisodes de la vie de l'auteur sont présentés selon un ordre chronologique, mais des entorses sont inévitables : le narrateur peut faire appel à des événements plus anciens pour éclairer d'autres évènements plus récents ou inversement. L'autobiographie, récit introspectif, permet à l'auteur d'essayer de comprendre ce qu'il est devenu et de faire le bilan de sa vie en se penchant sur les épisodes de sa vie passée. En effet, au moment où il écrit, il n'est plus celui qu'il était à l'époque des événements qu'il décrit. Ce décalage produisant une mise à distance, il est souvent amené à porter un jugement sur celui qu'il a été. 3.2 Les thèmes récurrents : les étapes décisives de la vie et la mémoire Le récit autobiographique est souvent linéaire. On suit le personnage dans le temps. En règle générale, sont relatés les grands moments correspondants aux différentes étapes de sa vie, de sa formation et de son entrée dans le monde : l'enfance, l'adolescence, la découverte d'une vocation, etc. Les lieux associés ont par ailleurs souvent une grande importance et une attention particulière est accordée aux phénomènes qui déclenchent le souvenir et plus précisément aux mécanismes de la mémoire. Le temps de l'histoire rejoint le temps de la narration lorsque le récit va jusqu'au moment où l'auteur a entrepris d'écrire sa vie. Mais ce n'est pas toujours le cas, parfois, le récit s'achève à un moment précis de la vie de l'auteur (après l'enfance, par exemple). 3.3 Une quête de soi Les motivations de l'autobiographe sont multiples. L'auteur, en quête de soi, peut par exemple chercher par sa démarche autobiographique à accéder à sa propre vérité à travers l'évocation de ses « moi « successifs, et donner un sens aux événements de sa vie qu'il a pu rassembler et ordonner. L'autobiographie s'apparente ainsi parfois à une quête du bonheur perdu, du monde de l'enfance, que l'écriture a le pouvoir de ressusciter ou permet au contraire à l'auteur d'exorciser une expérience douloureuse ou de témoigner d'une expérience « invivable «, presque « indicible «, comme celles vécues dans les camps d'extermination nazis. À travers cette entreprise littéraire, l'auteur exprime également son désir de laisser une trace, de survivre à sa propre mort. Il peut par ailleurs également chercher à se justifier ou se livrer à un examen de conscience. Dans cette « littérature de l'aveu «, le ton et l'argumentation sont davantage ceux du plaidoyer ou du réquisitoire. 4 HISTOIRE DU GENRE L'autobiographie a longtemps souffert d'un préjugé défavorable. Parler de soi impliquait une vison narcissique et individualiste de l'écriture. Aujourd'hui, il semble qu'elle soit devenue une sorte d'« exercice obligé « pour les auteurs contemporains. 4.1 Naissance du genre : de saint Augustin à Rousseau L'autobiographie est issue de la culture européenne occidentale et chrétienne : elle hérite en effet de la pratique de la confession, qui est une analyse de l'individu par lui-même. Les premiers écrits proches du genre autobiographique sont d'ailleurs chrétiens : ce sont les Confessions de saint Augustin, mais aussi le Livre de la vie (1562-1565) de sainte Thérèse d'Ávila, ou ce que l'on appelle les « vies «, comme la Vie (rédigé entre 1558 et 1566, posth. 1728) de Bevenuto Cellini. Il faut pourtant attendre le XVIIIe siècle et les Confessions de Jean-Jacques Rousseau pour voir apparaître la première autobiographie au sens moderne. Dans le préambule à ses Confessions, il prévient le lecteur : « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur «. En effet, l'ouvrage de Rousseau est la première réelle tentative autobiographique, mais, contrairement à son postulat, pas la dernière. Le genre autobiographique va peu à peu se développer avec l'émergence de la classe bourgeoise, qui va de pair avec l'avènement de la notion de l'individu. Le préambule des Confessions est riche d'enseignements sur la spécificité du projet autobiographique de Rousseau : l'individu s'y affirme dans son originalité, il veut peindre sa vie, sa personnalité, ses sentiments dans toute leur vérité, c'est-à-dire ne pas occulter les événements ou les aspects qui le montrent sous un jour peu favorable. L'objectif de Rousseau est de dégager a posteriori le sens de sa vie et de se justifier aux yeux de ses détracteurs, tel qu'il l'explique dans les premières lignes : « Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon ; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. « 4.2 Le genre se répand À partir du XVIIIe siècle donc, les autobiographies, ainsi que les genres voisins comme le journal ou les mémoires, se multiplient dans toute l'Europe. Dans ses Mémoires d'outre-tombe (1848-1850), François René de Chateaubriand mêle les événements personnels de sa vie d'homme, d'écrivain, d'homme politique et de voyageur aux événements de l'histoire. Rédigée par Stendhal entre 1835-1836, la Vie de Henry Brulard (posth. 1890) est également considérée comme son autobiographie, le pseudonyme Henry Brulard désignant en réalité Stendhal, Henri Beyle de son vrai nom. George Sand publie quant à elle Histoire de ma vie : autobiographie (1855). Parmi les auteurs étrangers ayant écrit des récits autobiographiques figurent notamment Giacomo Casanova (Histoire de ma vie, posth., 1822) et Carlo Goldoni (Mémoires, 1787), qui écrivent tous les deux en français, Johann Wolfgang von Goethe (Poésie et vérité, 1811-1814), Thomas De Quincey (Confessions d'un opiomane anglais,1822), Silvio Pellico (Mes Prisons, 1832), August Strindberg (l'Aventure de ma vie d'Andersen, le Fils de la servante, 1886-1887 ; le Plaidoyer d'un fou, 1887). 4.3 Un renouvellement du genre Parmi les autobiographies françaises du XXe siècle figurent Si le grain ne meurt (1926) d'André Gide, l'Âge d'homme (1939) et la Règle du jeu (4 volumes, 1948-1976) de Michel Leiris, les Mémoires d'une jeune fille rangée (1958), la Force de l'âge (1960) et la Force des choses (1963) de Simone de Beauvoir, les Mots pour le dire (1976) de Marie Cardinal. Par ailleurs, des auteurs comme Elie Wiesel (la Nuit, 1960), Primo Lévi (Si c'est un homme, 1947 ; la Trêve, 1963) et Jorge Semprún (le Grand Voyage, 1963) livrent des témoignages sur l'univers concentrationnaire nazi. Pour dire l'insoutenable, il s'agit d'exploiter l'aspect littéraire de l'oeuvre, de faire du témoignage un espace de création ou de recréation. « Seul l'artifice d'un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage «, écrit Jorge Semprún dans l'Écriture ou la vie (1994). Au XXe siècle, le genre autobiographique assimile aussi l'apport des sciences humaines et de la psychanalyse, recentrant parfois la problématique de l'introspection autour de l'analyse de la névrose et de la sexualité. Des patients en analyse, ou qui l'ont été, racontent leur existence à la lumière de cette expérience. La psychanalyse, en découvrant l'inconscient, révèle le caractère illusoire de la connaissance de soi. Les écrivains émettent des doutes sur la vérité et l'objectivité de la rétrospection. On assiste ainsi à une mise en cause de l'autobiographie traditionnelle, et à des expérimentations formelles. Dans Enfance (1983), Nathalie Sarraute pose la question d'une connaissance possible de soi par soi et choisit la forme d'un dialogue entre elle-même et son double ou sa conscience. Dans W ou le Souvenir d'enfance (1975), Georges Perec fait alterner des chapitres de deux récits intercalés, narrés tous les deux à la première personne : un récit autobiographique et une fiction. Dans Je me souviens (1978), il rassemble des fragments de souvenirs. Les Mots (1964) de Jean-Paul Sartre, Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et le Miroir qui revient (1984) d'Alain Robbe-Grillet renouvellent également l'écriture de soi. Serge Doubrovski (Fils, 1977 ; Un amour de soi, 1982 ; le Livre brisé, 1989) invente quant à lui le terme d'autofiction pour désigner une « fiction d'événements et de faits strictement réels « où le personnage principal, fictif, est l'auteur. À partir des années 1970, la critique théorise le genre, avec notamment Philippe Lejeune, auteur de l'Autobiographie en France (1971), le Pacte autobiographique (1975), Je est un autre : l'autobiographie, de la littérature aux médias (1980), Moi aussi (1986) et Pour l'autobiographie. Chroniques (1998). 4.4 L'autobiographie aujourd'hui Aujourd'hui, les autobiographies occupent une place prépondérante dans les catalogues des éditeurs, classées dans des catégories spécifiques (« Vécu «, « Témoignages «, « Documents «). Artistes, personnalités des médias, sportifs, escrocs ou criminels se livrent à l'exercice, publiant parfois des ouvrages propres à séduire un public friand de révélations. Les grands hommes politiques s'y adonnent également, même s'ils choisissent plutôt la forme des mémoires, pour témoigner de leur époque. Mais la pratique concerne aussi de plus en plus des personnes de condition ordinaire qui éditent leur autobiographie à compte d'auteur ou font écrire leur « récit de vie « par des auteurs. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« mémoire.

Le temps de l’histoire rejoint le temps de la narration lorsque le récit va jusqu’au moment où l’auteur a entrepris d’écrire sa vie.

Mais ce n’est pas toujours le cas, parfois, le récit s’achève à un moment précis de la vie de l’auteur (après l’enfance, par exemple). 3. 3 Une quête de soi Les motivations de l’autobiographe sont multiples.

L’auteur, en quête de soi, peut par exemple chercher par sa démarche autobiographique à accéder à sa propre vérité à travers l’évocation de ses « moi » successifs, et donner un sens aux événements de sa vie qu’il a pu rassembler et ordonner.

L’autobiographie s’apparente ainsi parfois à une quête du bonheur perdu, du monde de l’enfance, que l’écriture a le pouvoir de ressusciter ou permet au contraire à l’auteur d’exorciser une expérience douloureuse ou de témoigner d’une expérience « invivable », presque « indicible », comme celles vécues dans les camps d’extermination nazis.

À travers cette entreprise littéraire, l’auteur exprime également son désir de laisser une trace, de survivre à sa propre mort.

Il peut par ailleurs également chercher à se justifier ou se livrer à un examen de conscience.

Dans cette « littérature de l’aveu », le ton et l’argumentation sont davantage ceux du plaidoyer ou du réquisitoire. 4 HISTOIRE DU GENRE L’autobiographie a longtemps souffert d’un préjugé défavorable.

Parler de soi impliquait une vison narcissique et individualiste de l’écriture.

Aujourd’hui, il semble qu’elle soit devenue une sorte d’« exercice obligé » pour les auteurs contemporains. 4. 1 Naissance du genre : de saint Augustin à Rousseau L’autobiographie est issue de la culture européenne occidentale et chrétienne : elle hérite en effet de la pratique de la confession, qui est une analyse de l’individu par lui-même.

Les premiers écrits proches du genre autobiographique sont d’ailleurs chrétiens : ce sont les Confessions de saint Augustin, mais aussi le Livre de la vie (1562-1565) de sainte Thérèse d’Ávila, ou ce que l’on appelle les « vies », comme la Vie (rédigé entre 1558 et 1566, posth.

1728) de Bevenuto Cellini. Il faut pourtant attendre le XVIII e siècle et les Confessions de Jean-Jacques Rousseau pour voir apparaître la première autobiographie au sens moderne.

Dans le préambule à ses Confessions, il prévient le lecteur : « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur ».

En effet, l’ouvrage de Rousseau est la première réelle tentative autobiographique, mais, contrairement à son postulat, pas la dernière.

Le genre autobiographique va peu à peu se développer avec l’émergence de la classe bourgeoise, qui va de pair avec l’avènement de la notion de l’individu. Le préambule des Confessions est riche d’enseignements sur la spécificité du projet autobiographique de Rousseau : l’individu s’y affirme dans son originalité, il veut peindre sa vie, sa personnalité, ses sentiments dans toute leur vérité, c’est-à-dire ne pas occulter les événements ou les aspects qui le montrent sous un jour peu favorable.

L’objectif de Rousseau est de dégager a posteriori le sens de sa vie et de se justifier aux yeux de ses détracteurs, tel qu’il l’explique dans les premières lignes : « Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge.

Je dirai hautement : Voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.

J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise.

Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon ; et s’il m’est arrivé d’employer quelque ornement indifférent, ce n’a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire.

» 4. 2 Le genre se répand À partir du XVIII e siècle donc, les autobiographies, ainsi que les genres voisins comme le journal ou les mémoires, se multiplient dans toute l’Europe.

Dans ses Mémoires d’outre-tombe (1848-1850), François René de Chateaubriand mêle les événements personnels de sa vie d’homme, d’écrivain, d’homme politique et de voyageur aux événements de l’histoire.

Rédigée par Stendhal entre 1835-1836, la Vie de Henry Brulard (posth.

1890) est également considérée comme son autobiographie, le pseudonyme Henry Brulard désignant en réalité Stendhal, Henri Beyle de son vrai nom.

George Sand publie quant à elle Histoire de ma vie : autobiographie (1855). Parmi les auteurs étrangers ayant écrit des récits autobiographiques figurent notamment Giacomo Casanova ( Histoire de ma vie , posth., 1822) et Carlo Goldoni ( Mémoires, 1787), qui écrivent tous les deux en français, Johann Wolfgang von Goethe (Poésie et vérité , 1811-1814), Thomas De Quincey ( Confessions d’un opiomane anglais, 1822), Silvio Pellico ( Mes Prisons, 1832), August Strindberg ( l’Aventure de ma vie d’Andersen, le Fils de la servante, 1886-1887 ; le Plaidoyer d’un fou , 1887). 4. 3 Un renouvellement du genre Parmi les autobiographies françaises du XXe siècle figurent Si le grain ne meurt (1926) d’André Gide, l’Âge d’homme (1939) et la Règle du jeu (4 volumes, 1948-1976) de Michel Leiris, les Mémoires d’une jeune fille rangée (1958), la Force de l’âge (1960) et la Force des choses (1963) de Simone de Beauvoir, les Mots pour le dire (1976) de Marie Cardinal.

Par ailleurs, des auteurs comme Elie Wiesel ( la Nuit, 1960), Primo Lévi ( Si c’est un homme, 1947 ; la Trêve, 1963) et Jorge Semprún ( le Grand Voyage, 1963) livrent des témoignages sur l’univers concentrationnaire nazi.

Pour dire l’insoutenable, il s’agit d’exploiter l’aspect littéraire de l’œuvre, de faire du témoignage un espace de création ou de recréation.

« Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage », écrit Jorge Semprún dans l’Écriture ou la vie (1994). Au XXe siècle, le genre autobiographique assimile aussi l’apport des sciences humaines et de la psychanalyse, recentrant parfois la problématique de l’introspection autour de l’analyse de la névrose et de la sexualité.

Des patients en analyse, ou qui l’ont été, racontent leur existence à la lumière de cette expérience.

La psychanalyse, en découvrant l’inconscient, révèle le caractère illusoire de la connaissance de soi.

Les écrivains émettent des doutes sur la vérité et l’objectivité de la rétrospection. On assiste ainsi à une mise en cause de l’autobiographie traditionnelle, et à des expérimentations formelles. Dans Enfance (1983), Nathalie Sarraute pose la question d’une connaissance possible de soi par soi et choisit la forme d’un dialogue entre elle-même et son double ou sa conscience.

Dans W ou le Souvenir d’enfance (1975), Georges Perec fait alterner des chapitres de deux récits intercalés, narrés tous les deux à la première personne : un récit autobiographique et une fiction.

Dans Je me souviens (1978), il rassemble des fragments de souvenirs.

Les Mots (1964) de Jean-Paul Sartre, Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et le Miroir qui revient (1984) d’Alain Robbe-Grillet renouvellent également l’écriture de soi.

Serge Doubrovski ( Fils, 1977 ; Un amour de soi, 1982 ; le Livre brisé, 1989) invente quant à lui le terme d’autofiction pour désigner une « fiction d’événements et de faits strictement réels » où le personnage principal, fictif, est l’auteur. À partir des années 1970, la critique théorise le genre, avec notamment Philippe Lejeune, auteur de l’Autobiographie en France (1971), le Pacte autobiographique (1975), Je est un autre : l’autobiographie, de la littérature aux médias (1980), Moi aussi (1986) et Pour l’autobiographie.

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