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Y a-t-il un « autre monde » ?

Publié le 29/03/2004

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Un Être si différent du monde devrait logiquement être étranger au monde. Étant absolu, il ne doit avoir aucune relation ; étant parfait, il doit se suffire à lui-même : étant pur, il ne doit même pas avoir conscience de notre monde. 2 - Les philosophies de la transcendance se trouvent aux prises avec ce dilemme : ou bien « couper » Dieu du monde, ou bien l'insérer dans le monde. Dans le premier cas, il perd sa raison d'être, dans le second il perd sa transcendance absolue. 3 - En fait aucun philosophe n'a jamais soutenu une transcendance absolue. Les Dieux des Épicuriens sont bien dans un autre monde d'une transcendance absolue, aussi n'ont-ils rien à faire dans notre monde qui s'est créé et qui continue sans eux. Ils ont cependant une petite influence sur la communauté épicurienne qui cherche à réaliser ici-bas l'amitié bienheureuse à leur image. Le Dieu d'Aristote est aussi absolument transcendant, mais quoiqu'étranger au monde, c'est sous son attraction que le monde évolue. Le Dieu de Platon est accessible à l'amour et offre au moins aux hommes de bonne volonté ses reflets les plus purs : la vérité, la beauté et la justice. Sa contemplation d'ailleurs n'est que le dernier terme de la dialectique ascendante, et il reste au philosophe la dialectique descendante qui, après la contemplation et l'imprégnation de l'idée du bien, va le mener vers l'action dans sa forme la plus dure, l'action politique.

« Omniprésent, et Personnel.

L'Autre-monde, tout baigné de sa Lumière, de sa Paix et de son Eternité sera, comme onle voit, l'image inversée de notre monde ténébreux, tourmenté et destiné à périr.

C'est un monde « de compensation».Un Être si différent du monde devrait logiquement être étranger au monde.

Étant absolu, il ne doit avoir aucunerelation ; étant parfait, il doit se suffire à lui-même : étant pur, il ne doit même pas avoir conscience de notremonde. 2 — Les philosophies de la transcendance se trouvent aux prises avec ce dilemme : ou bien « couper » Dieu dumonde,ou bien l'insérer dans le monde.

Dans le premier cas, il perd sa raison d'être, dans le second il perd sa transcendanceabsolue. 3 — En fait aucun philosophe n'a jamais soutenu une transcendance absolue.

Les Dieux des Épicuriens sont biendans un autre monde d'une transcendance absolue, aussi n'ont-ils rien à faire dans notre monde qui s'est créé et quicontinue sans eux.

Ils ont cependant une petite influence sur la communauté épicurienne qui cherche à réaliser ici-bas l'amitié bienheureuse à leur image.Le Dieu d'Aristote est aussi absolument transcendant, mais quoiqu'étranger au monde, c'est sous son attraction quele monde évolue.

Le Dieu de Platon est accessible à l'amour et offre au moins aux hommes de bonne volonté sesreflets les plus purs : la vérité, la beauté et la justice.

Sa contemplation d'ailleurs n'est que le dernier terme de ladialectique ascendante, et il reste au philosophe la dialectique descendante qui, après la contemplation etl'imprégnation de l'idée du bien, va le mener vers l'action dans sa forme la plus dure, l'action politique.Le Dieu des religions est aussi Providence, il veille sur le monde et se propose sans cesse à l'amour des hommes.Selon la religion chrétienne, sa bonté infinie l'a conduit à se faire homme, pour entraîner les autres hommes vers sonroyaume.— On voit donc que la transcendance est toujours considérée comme un modèle régulateur et son affirmationrevient avant tout à exiger des hommes un mouvement vers un plus-être, à leur demander un effort detranscendance.L'essentiel de la notion de transcendance n'est donc pas du tout l'image d'un autre monde, toute chargée decompensations naïves, dans la représentation duquel les hommes pourraient se complaire ou se consoler d'avance ;elle revient à affirmer qu'il y a dans l'homme « de quoi aller plus loin » comme dit Pascal, et à montrer la voie de sonaction morale, pour le dépassement de ce qui est et de ce qu'il est, vers la réalisation de ses idéaux.Or, si c'est cela qui reste lorsqu'on dépouille l'idée de transcendance de son imagerie naïve, nous allons voir quec'est précisément cela aussi qui reste lorsqu'on analyse les systèmes de l'humanisme athée et les philosophies del'immanence.. »

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