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Les autres nous aident-ils à nous connaître ?

Publié le 24/02/2004

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Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible. Un simple regard, une simple introspection suffisent. De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité. Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification. Bref, la conscience est transparente à elle-même. Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante. En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet. L'objet est une zone d'opacité pour la conscience. Quand je m'engage dans la connaissance du monde extérieur, je quitte le domaine de la certitude. Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

« Les autres « désigne ceux qui diffèrent de moi, qui ne sont pas moi, à savoir tout homme par rapport à moi. Ici, il s'agit, bien entendu, des autres consciences. Notons qu'autrui est à la fois "alter" et "ego", le différent et le même que moi. «Aider «, faciliter, permettre. « Se connaître «, c'est avoir conscience de soi, être capable de se représenter, avoir une connaissance de soi. Par exemple, je sais que je suis jaloux, tolérant, etc... « empêcher «, c'est entraver et gêner une opération, en s'y opposant. Un empêchement est un obstacle à la réalisation de quelque chose. • Le sens du sujet est donc le suivant : les autres consciences m'apportent-elles un soutien efficace pour accéder à la mienne ou constituent-elles, au contraire, un obstacle à cette recherche ? • Le problème posé est celui de savoir si je dois tracer ma route solitairement et connaître ma subjectivité à l'écart d'autrui ou bien si l'on se découvre homme parmi les hommes, au sein des Autres. La connaissance de soi est-elle à recherche dans le solipsisme ou dans la relation à autrui ?

D'un mot, Jean-Paul Sartre énonce le problème philosophique que pose autrui à la philosophie moderne : « On rencontre autrui, on ne le constitue pas « (l'Être et le Néant). Du fait, encore qu'on puisse éventuellement le définir comme un alter ego — un autre moi —, autrui est avant tout celui que je ne suis pas, indépendant, extérieur, étranger à moi-même et à un monde de choses dans lequel il apparaît, sans pour autant lui appartenir. La connaissance, cette activité par laquelle l'homme prend acte des données de l'expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer, est reliée de façon indirecte à autrui. Une des questions est de savoir pour quelles raisons les autres peuvent ils nous aider à nous connaître. En nous faisant remarquer des réactions que nous ne voyons pas parce qu'elles sont simplement vécues ou habituelles? Parce qu'ils nous font confiance et nous révèlent le meilleur de nous-même? Parce que comme dit Fitche on ne se pose qu'en s'opposant : notre courage apparaît dans l'affrontement ?

 

  • I) Nous ne nous connaissons qu'à travers le regard d'autrui.

a) Le dialogue permet de se connaître soi-même. b) Nous nous définissons à travers nos amitiés et nos inimitiés.

  • II) Nous ne nous connaissons que par nous-mêmes.

a) Entre moi et les autres, il n'y a pas de communication. b) Les autres nous empêchent de nous connaître. c) Pour se découvrir, il faut se détacher des autres.

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« par autrui.

Aussi aller désespérément à la recherche du plus profond de soi, du plus particulier, « du plus intime », c'est inexorablement trouver cet autre : « ladécouverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre ».Je découvre autrui, et je me sens découvert face à lui.

C'est « une liberté posée en face de moi », unface-à-face qui marque une rivalité.

Celle d'une existence à part entière qui m'échappe en ses penséeset en son vouloir.

Rivalité ou alliance, jamais donnée une fois pour toutes, où je suis l'autrui de ce sujetqui m'accepte ou me rejette, mais qui n'existe comme tel que par moi, tout comme moi je n'existe quepar lui.

Notre monde presque immédiat n'est donc pas, pour Sartre, le monde de la nature, il est « unmonde que nous appellerons l'intersubjectivité ».

Monde qui n'est pas donné mais à construire, parl'ensemble des décisions que les uns et les autres nous avons sans cesse à prendre.

Liberté sans cesseà confirmer, pour assumer ce qui fait notre condition humaine ! [On ne peut communiquer avec les autres: ils ne sauraientdonc nous aider à nous connaître.

Au contraire, les autres sont plutôt un obstacle à la connaissance de soi.Ils nous obligent à n'être pas nous-mêmes.] L'impossible communication Les autres ne voient de moi qu'une façade, le moi social.

Leur point de vue sur moi est toujours celuid'une extériorité.

Chacun à conscience de lui-même, la connaissance d'autrui nous échappe comme lemontre le solipsisme . Le solipsisme Du latin solus, "seul", ipse, "moi-même", le solipsisme est le point limite de l'idéalisme métaphysique : il définit une attitude du sujet pour lequel rien n'existe en dehors de sa conscience.

Tout se passedans la solitude du moi : je suis seul dans ma tête et ne puis entrer dans la conscience d'autrui.Dans cette perspective, les autres se réduisent à n'être que de pures fictions créées par monesprit. Pour le solipsisme • Descartes , découvrant le cogito, aboutit à une unique certitude après le doute : la seule existence de son être pensant.

Quant à l'existence des choses et à celle d'autres consciences, ellen'est pas encore avérée et fait problème.

Nous ne pourrions imaginer autrui que par le subterfuged'un raisonnement par analogie.

La conscience d'autrui découlerait ainsi de la conscience de soi.• Leibniz imagina aussi un monde d'esprits qu'il nomme monades et dont aucune n'aurait de"fenêtre" sur le dehors du monde. La question du solipsisme de l'apprentissage ne peut pas être pertinente dans la mesure où tout apprentissage suppose un médium, que ce soit un livre, un disque, un objet.

Dès lors on n'est plusseul, le travail se fait donc avec l'aide d'un médiateur.

Car on ne peut restreindre le terme« autres » à sa signification la plus élémentaire, c'est-à-dire un maître, ou encore un parent. « Le professeur ne doit pas apprendre des pensées [...] mais à penser.

Il ne doit pas porter l'élèvemais le guider, si l'on veut qu'à l'avenir il soit capable de marcher de lui-même.

» Kant, Propos de pédagogie . Ainsi, en élargissant le contenu du mot on observe qu'il peut tout aussi bien désigner un travail quia été fait par un autre.

Apprendre uniquement dans les livres, c'est faire appel au savoir de ceuxqui les ont écrits et c'est donc apprendre avec l'aide des autres.

Dans tous les cas l'apprentissagesuppose l'autre. Même ceux qui me sont le plus proches ne peuvent me connaître que partiellement.

Tandis que je suisavec moi-même à tout moment de mon existence.

Je connais mes pensées et mes sentiments intimes,mes qualités et mes défauts, j'ai en mémoire la totalité de mes actes et de ma vie.

Ce qui fait l'originalitédu rapport de la conscience à elle-même, c'est l'immédiateté.

Nul intermédiaire, nulle médiation, la. »

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