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Autrui

Publié le 05/05/2013

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AUTRUI Lecture du texte : Descartes, Les Méditations Métaphysiques, Seconde méditation, §14, éd. Bordas, 1987   [14] Cependant je ne me saurais trop étonner, quand je considère combien mon esprit a de faiblesse, et de pente qui le porte insensiblement dans l'erreur. Car encore que sans parler je considère tout cela en moi-même, les paroles toutefois m'arrêtent, et je suis presque trompé par les termes du langage ordinaire car nous disons que nous voyons la même cire, Si on nous la présente, et non pas que nous jugeons que c'est la même, de ce qu'elle a même couleur et même figure : d'où je voudrais presque conclure que l'on connaît la cire par la vision des yeux, et non par la seule inspection de l'esprit, Si par hasard je ne regardais d'une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, à la vue desquels je ne manque pas de dire que je vois des hommes, tout de même que je dis que je vois de la cire ; et cependant que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se remuent que par ressorts ? Mais je juge que ce sont de vrais hommes ; et ainsi je comprends, par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit, ce que je croyais voir de mes yeux. AUTRUI  Texte Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception: Comment sais-je que Paul est triste? Et en colère? MERLEAU-PONTY   Je perçois autrui comme comportement; par exemple je perçois le deuil ou la colère d'autrui dans sa conduite, sur son visage et sur ses mains, sans aucun emprunt à une expérience "interne" de la souffrance ou de la colère et parce que deuil et colère sont des variations de l'être au monde, indivises entre le corps et la conscience, et qui se posent aussi bien sur la conduite d'autrui, visible dans son corps phénoménal, que sur ma propre conduite telle qu'elle s'offre à moi. Mais enfin le comportement d'autrui et même les paroles d'autrui ne sont pas autrui. Le...

« AUTRUI Texte Merleau­Ponty,  Phénom énologie de la perception : Comment sais­ je que Paul est triste? Et en col ère?  MERLEAU­PONTY Je per çois autrui comme comportement; par exemple je per çois le   deuil ou la col ère d'autrui dans sa conduite, sur son visage et sur   ses mains, sans aucun emprunt  à une exp érience "interne" de la   souffrance ou de la col ère et parce que deuil et col ère sont des   variations de l' être au monde, indivises entre le corps et la   conscience, et qui se posent aussi bien sur la conduite d'autrui,   visible dans son corps ph énom énal, que sur ma propre conduite   telle qu'elle s'offre  à moi. Mais enfin le comportement d'autrui et   m ême les paroles d'autrui ne sont pas autrui. Le deuil d'autrui et sa   col ère n'ont jamais exactement le m ême sens pour lui et pour moi.

  Pour lui, ce sont des situations v écues, pour moi ce sont des   situations appr ésent ées. Ou si je peux, par un mouvement d'amiti é,   participer  à ce deuil et  à cette col ère, ils restent le deuil et la col ère   de mon ami Paul: Paul souffre parce qu'il a perdu sa femme ou il est   en col ère parce qu'on lui a vol é sa montre, je souffre parce que Paul   a de la peine, je suis en col ère parce qu'il est en col ère, les   situations ne sont pas superposables. Et si enfin nous faisons   quelque projet en commun, ce projet commun n'est pas un seul   projet, et il ne s'offre pas sous les m êmes aspects pour moi et pour   Paul, nous n'y tenons pas autant l'un que l'autre, ni en tout cas de la   m ême fa çon, du seul fait que Paul est Paul et que je suis moi. Nos   consciences ont beau,  à travers nos situations propres, construire   une situation commune dans laquelle elles communiquent, c'est du   fond de sa subjectivit é que chacun projette ce monde "unique". M. Merleau­Ponty,  La   Ph énom énologie de la perception  (1945),  Éd.

  Gallimard, p. 409.. »

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