Autrui est-il insaisissable ?
Publié le 08/08/2005
Extrait du document
Il existe une ambiguïté sur le statut d’autrui. Le philosophe Merleau-Ponty l’expose dans les termes suivants : il existe deux types d’êtres, l’être en soi, celui de l’objet perçu à l’extérieur ; et l’être pour soi, celui du sujet saisi par la conscience de lui-même. Dans ce cadre, quelle place occupe l’autre sujet ? Il n’est ni un simple objet extérieur, puisqu’il est sujet doté de conscience de lui-même, ni le sujet
Alter ego
C’est une expression latine signifiant littéralement « autre moi ». Elle illustre l'ambiguïté du rapport à autrui, puisque chacun des deux termes exclut en principe l'autre. Mais leur association est pourtant indispensable, afin de définir autrui comme un sujet qui pense et se pense comme tel.
«
auq
uel je me rappor te par consc ience de moi.
La difficul té est donc à la fois psy cho
log ique et mor ale : comment comprendre le rappor t qui nous lie à la conscienc e des
autr es, et comment intégr ons-nous cette autre pr ésence d'un sujet pensant dans
notre comp ortement ?
Comment connaitre l'autre ?
a.
La simi litude des esprits
La solution la plus simple et la plus courante consis te à pr océd er par ident ification.
Du fait qu'il possède un esprit comme le mien, j'attri bue à autrui les mêmes idées
et sentimen ts que moi.
Dans un chapi tre intitulé « Comment on conna ît l'âme des
au tres homme s», Malebranche décrit ce phénomène, avec ses atouts et ses limites.
Il est, selon lui, fiabl e pour les vérités mathéma tiques et mor ales, dans la mesur e
où autrui les possède en effet comme moi, et de la même façon que moi.
Cela sup
pose qu'il existe une communauté d'espèce de tous les esp rits et que ces vérités
sont effect ivement unive rselles.
Malebranche le soutient en esti mant que les véri
tés universelles sont données par Dieu en tout esprit.
Mais cela ne suf fit pas.
0 0
Re ssembla nce/ Analogie
Ce sont deux termes
su sce ptibles d'exp liquer le
mode de conna issanc e
d'autrui.
Du fait de la
resse mblanc e en tre autrui
et moi , ressemblance
ph ysi que,
comporteme ntale, etc.,
j'a ttri bue aux autres le
même esprit, en proc édant
par analogie, c'est-à-dire en
supp osant le même rappo rt
en tre esp rit et corps chez
eux que chez moi.
0 0 b.
Les limites de la co nn ais sanc e
C'est un lieu commun de dire : « À chacun ses
goûts ! » Mais il s'agit bien d'un fait rée l : on ne
peut être sûr qu'autru i ressente de la même façon
que moi une save ur par ticuli ère, ni qu'il possède
les mêmes désirs ou sentime nts à l'égard d'un
pers onne, d'une activité, etc.
La raison en est,
selon Malebr anche, que le goût engage le corps
en tant qu'il est uni à l'esprit {cf.
chapi tre 2 p.
19) .
Or de cette union dérive déjà une certa ine conf u
sion à l'égar d de mes propres sen sations.
Je ne
peux donc que multiplier les malent endus en
conjec turant les sensations d'autrui.
La connais
sanc e de l'au tre, en tant qu'autre, est fort res
treinte.
Mais le fait qu'il ait une conscience ne
nous suffit-il pas ?.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Nous ne percevons, pratiquement, que par le passé, le présent pur étant l'insaisissable progrès du passé rongeant l'avenir. [ ] Bergson, Henri. Commentez cette citation.
- Explication de texte : Sartre - « l'insaisissable subjectivité d'autrui »
- La vérité est-elle insaisissable ?
- L'homme est-il un être insaisissable ?
- Jean-Paul SARTRE: l'insaisissable subjectivite d'autrui