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Autrui peut-il m'aider ?

Publié le 14/08/2005

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Un constat : Constamment, pour des choses de petite comme de grande importance, nous demandons aux autres (nous exigeons d'eux parfois), qu'ils nous aident. Il nous semble ainsi évident qu'autrui peut nous aider, voire qu'il le doive.  Toutefois, on peut s'interroger sur la légitimité d'une telle vue. Car lorsque je vois en autrui une aide possible pour moi, autrui reste-il encore pour moi une personne ou ne vois-je plus en lui que cette aide précisément que je désire qu'il m'apporte ? Autrui n'est-il pas alors pour moi un simple moyen, un instrument, pour parvenir à mes fins, un peu comme un marteau est pour moi un instrument et un moyen pour enfoncer un clou ? Bref ne ravalè-je point, ce faisant, autrui au rang d'une chose ?    Le problème : La question se pose donc de savoir si autrui, en tant qu'autrui, peut m'aider (ou me nuire), c'est-à-dire si je puis réduire autrui à n'être pour moi autre chose qu'un obstacle ou un moyen.  

« mon geste et j'ai honte.

[...] J'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui.

Et, par l'apparition même d'autrui, je suismis en demeure de porter un jugement sur moi-même comme sur un objet » (id., p.

307). La présence d'autrui n'implique pas une simple révélation de ce que je suis ; elle me constitue comme un êtrenouveau, « vulgaire » par exemple, que je n'étais pas et que je ne pouvais donc pas connaître avant l'apparitiond'autrui.

Cet être que je suis devenu sous le regard d'autrui est « solidification et aliénation de mes proprespossibilités » car « s'il y a un Autre, quel qu'il soit, [...] sans même qu'il agisse autrement sur moi que par lesurgissement de son être, j'ai un dehors, j'ai une nature ; ma chute originelle, c'est l'existence de l'autre ; et lahonte est — comme la fierté — l'appréhension de moi-même comme nature » (id., p.

307).Dans ces conditions, « le conflit est le sens originel de l'être-pour-autrui ».

En effet « autrui est d'abord pour moil'être pour qui je suis objet », il menace donc ma qualité de sujet libre, que je suis radicalement.

Toute rencontreest heurt, affrontement de libertés. Transition. La notion d'aide entendue comme moyen et son contraire, celle d'obstacle, nous l'avons vu, ont en commun d'être relatives à une fin qui leur est extérieure.

On comprend alors dans quelle direction on doit orienter laréflexion lorsqu'on demande si autrui peut m'aider, celle de savoir si, dans la relation que j'entretiens avec lui, autruipeut être autre qu'un être relatif à une fin autre que lui.

Autre qu'un être dont la rencontre concerne mon être.Autre que relatif à moi ; c'est-à-dire une sorte de fin en soi.

Autre que relatif ; autrement dit, d'une certaine façon,absolu. 2.

L'amitié est-elle égoïste ? Vouloir le bien de son ami (aider son ami) Il semble qu'avec un ami, nous puissions aller au-delà des relations sociales dans lesquelles autrui joue le rôle d'alliéou de concurrent.

Un ami n'est pas n'importe quel autrui, mais celui pour lequel nous éprouvons affection,sympathie.

Aristote écrit : « On définit comme ami celui qui fait du bien — ou du moins ce qu'il croit tel — dans leseul intérêt de la personne aimée ; ou encore qui souhaite, pour le seul amour de son ami, que l'ami vive et seconserve » (Ethique à Nicomaque, IX, 4, 1166 a).Si l'on veut du bien à son ami « uniquement pour lui-même » (id., VII, 2), si en effet pour lui on « sacrifie richesses,honneur, et tous les biens qu'on se dispute d'ordinaire », allant parfois jusqu'à mourir pour lui (id., IX, 8), ne quitte-t-on pas la définition d'autrui pour accéder à celle où il est essentiellement une fin ? S'aimer en autrui Dans l'amitié la plus désintéressée, cependant, on peut toujours imaginer quelque ressort égoïste, quelque amour desoi déguisé (cf.

le texte de Hume, sujet n° 9).

Mon altruisme serait égoïste : n'est-on pas renvoyé à l'intérieur de laproblématique que l'on voulait dépasser ?Aristote écrit qu'en effet un certain égoïsme est présent dans l'amitié la plus droite.

Bien plus, cet égoïsme est bon.« L'homme vertueux doit être égoïste, car en faisant de belles actions il en tirera lui-même profit, et en procureraaux autres » (id., IX, 8).

Qui sacrifie jusqu'à sa vie pour autrui « préfère la pleine joie d'un court moment à unedurable tranquillité [...], une seule action belle et grande à une multitude d'actions petites [...].

L'homme vertueuxprend pour lui la part la plus grande de beauté ; c'est en ce sens que l'amour de soi est un devoir » (id., IX, 8,1169, a-b). En ce sens, autrui ne cesse pas d'être un moyen pour moi, lorsque je vise son bien parce qu'il est mon ami.

Mais ilne faudrait pas confondre cet égoïsme vertueux et l'égoïsme vulgaire, qui asservit toute relation à autrui aux seulesvisées de mon désir, sans altruisme aucun. 3.

Mon devoir : traiter autrui comme une fin À toutes les morales qui définissent le bien comme une forme de bonheur, Kant oppose qu'une action moralementbonne est une action faite par devoir, non par inclination, par intérêt ou par égoïsme, quel que soit le sens de cemot.

Et mon devoir est de respecter autrui, même si rien ne m'y pousse. Autrui est une personne.... »

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