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L'avenir peut-il être objet de connaissance ?

Publié le 09/03/2004

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Cependant, on voit aussitôt que la liberté se caractérise fondamentalement par son imprévisibilité. Pour Descartes, l'homme est doué du libre arbitre c'est-à-dire de la capacité de choisir entre le bien et le mal, le vrai et le faux. Si nous agissions toujours bien, si nous ne nous trompions jamais, nous ne serions, paradoxalement, pas libres, puisque nous n'aurions pas à faire usage de notre volonté. Le fait que nous ne sachions pas à l'avance comment nous allons agir est bien le signe que nous sommes libres. Rien ne nous détermine à agir Pour Bergson, «nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l'expriment«. En effet, la personnalité, le «moi fondamental«, se caractérise par la durée intérieure, la vie spirituelle, la créativité, la liberté. Comme notre moi se crée sans cesse, n'est soumis à aucun déterminisme, il en résulte que nos actes sont imprévisibles. Les raisons des limites d'une telle connaissance. D'une part il est des systèmes dont la complexité empêche de parvenir à une véritable connaissance. Par exemple en météorologie les facteurs qui interagissent sont trop nombreux et variables pour que la prévision soit certaine.

L'avenir peut-être l'objet d'une prédilection : procédés magiques ou occultes de divination, intuition subjective, etc...mais parler de connaissance anticipatrice, c'est définir une prévisibilité c'est donc mettre en jeu un calcul, établir un enchaînement causal: n'est connaissable que ce qui est nécessaire. Qu'est-ce que connaître: ni deviner, ni imaginer, ni désirer. L'avenir est ce qui n'est pas (encore) : connaître porte sur ce qui est. Mais une liberté humaine : je peux promettre, me projetter dans l'avenir. Mais la science fondée sur des lois : je peux anticiper.

  • I) L'avenir peut être connu.

a) Toute science authentique est prédictive. b) On peut prédire l'avenir. c) L'homme anticipe toujours l'avenir.

  • II) Le futur ne peut pas être objet de connaissance.

a) L'avenir est imprévisible. b) L'histoire n'est pas une science. c) La liberté de l'homme rend impossible toute prédiction sur l'avenir.

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« ROUSSEAU : [...] Je comptais encore sur l'avenir, et j'espérais qu'une génération meilleure, examinant mieux et les jugementsportés par celle-ci sur mon compte et sa conduite avec moi,démêlerait aisément l'artifice de ceux qui la dirigent et me verraitenfin tel que je suis.

C'est cet espoir qui m'a fait écrire mesDialogues, et qui m'a suggéré mille folles tentatives pour les fairepasser à la postérité.

Cet espoir, quoique éloigné, tenait mon âmedans la même agitation que quand je cherchais encore dans lesiècle un coeur juste, et mes espérances que j'avais beau jeter auloin me rendaient également le jouet des hommes d'aujourd'hui.

J'aidit dans mes Dialogues sur quoi je fondais cette attente.

Je metrompais.

Je l'ai senti par bonheur assez à temps pour trouverencore avant ma dernière heure un intervalle de pleine quiétude etde repos absolu.

Cet intervalle a commencé à l'époque dont jeparle, et j'ai lieu de croire qu'il ne sera plus interrompu.Il se passe bien peu de jours que de nouvelles réflexions ne meconfirment combien j'étais dans l'erreur de compter sur le retourdu public, même dans un autre âge ; puisqu'il est conduit dans cequi me regarde par des guides qui se renouvellent sans cesse dansles corps qui m'ont pris en aversion.

Les particuliers meurent, maisles corps collectifs ne meurent point.

Les mêmes passions s'yperpétuent, et leur haine ardente, immortelle comme le démon qui l'inspire, a toujours la même activité.

Quand tous mes ennemis particuliers seront morts, les médecins,les oratoriens vivront encore, et quand je n'aurais pour persécuteurs que ces deux corps-là, je dois êtresûr qu'ils ne laisseront pas plus de paix à ma mémoire après ma mort qu'ils n'en laissent à ma personne demon vivant.

Peut-être, par trait de temps, les médecins, que j'ai réellement offensés, pourraient-ilss'apaiser : mais les oratoriens que j'aimais, que j'estimais, en qui j'avais toute confiance, et que jen'offensai jamais, les oratoriens, gens d'Église et demi-moines, seront à jamais implacables ; leur propreiniquité fait mon crime que leur amour-propre ne me pardonnera jamais, et le public dont ils auront soind'entretenir et ranimer l'animosité sans cesse, ne s'apaisera pas plus qu'eux.Tout est fini pour moi sur la terre.

On ne peut plus m'y faire ni bien ni mal.

Il ne me reste plus rien àespérer ni à craindre en ce monde, et m'y voilà tranquille au fond de l'abîme, pauvre mortel infortuné,mais impassible comme Dieu même. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Pourquoi l'idée de l'avenir a-t-elle pu paraître une perspective consolante pour Rousseau ?2 L'avenir est-il entièrement imprévisible ?3 Que gagne-t-on à se débarrasser de la préoccupation de l'avenir ? Réponses: 1 - Il espérait que les hommes de l'avenir, débarrassés des préjugés du présent et détachés des lutteset des enjeux actuels, pussent le considérer, lui et son oeuvre, sous leur vrai jour ; qu'un peu de reculeût permis d'apercevoir leur vraie valeur, en somme.2 - Hélas non ! car il est préparé par les hommes du présent.

Et si les individus disparaissent ouchangent, il n'en va pas de même des communautés et des sociétés.3 - Le bonheur, la tranquillité.

L'avenir est en effet l'objet d'une inquiétude où se mêlentindissociablement l'espoir et la crainte. L'homme ne peut connaître que ce qui estL'avenir est objet de supputations.

Or, la supputation n'est pas, à proprement parler, une connaissance.

Leséconomistes font des prévisions qui la plupart du temps s'avèrent fausses.

Dans les années soixante,d'«éminents spécialistes» avaient prévu qu'en l'an deux mille, les hommes auraient conquis l'ensemble dusystème solaire.

Ce qui est loin d'être le cas. Un acte libre est imprévisibleLe projet consiste dans une figuration, une schématisation dans l'imagination, de ce qui doit advenir par notreliberté.Nos actes, ou ceux d'autres hommes qui nous communiquent les buts de leur volonté, peuvent donc nous êtreconnus.Cependant, on voit aussitôt que la liberté se caractérise fondamentalement par son imprévisibilité.Pour Descartes, l'homme est doué du libre arbitre c'est-à-dire de la capacité de choisir entre le bien et le mal,le vrai et le faux.

Si nous agissions toujours bien, si nous ne nous trompions jamais, nous ne serions,paradoxalement, pas libres, puisque nous n'aurions pas à faire usage de notre volonté.

Le fait que nous nesachions pas à l'avance comment nous allons agir est bien le signe que nous sommes libres. Rien ne nous détermine à agir. »

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