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Avez-vous une âme ?

Publié le 24/02/2005

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P. Changeux, L'homme neuronal. La pensée est expliquée comme une fonction d'un organe : le cerveau. Lui-même est comparé à un ordinateur très performant. La pensée vient donc de processus neurologiques et l'esprit est de ce fait intégré à la nature. On lui démontre une certaine matérialité. Ces approches matérialistes sont réductionnistes. L'âme est réduite à ce qui est matériel, elle devient explicable d'un point de vue scientifique et devient partie intégrante de l'être humain au même titre que le corps. Changeux et Ricoeur, La Nature et la Règle : « Une approche naturaliste ne peut inclure la référence à de quelconque forces occultes ou à quelques mystères des origines. Comme l'enseignaient déjà Spinoza puis Auguste Comte, le scientifique doit se dégager de tout recours à la métaphysique comme de tout anthropocentrisme et adopter le mode de pensée qui est celui des sciences expérimentales.

« point de vue mécaniste qui nie l'existence d'un principe vital pour expliquer les comportements des vivants.C'est le cas dans les neurosciences et la biologie moderne.Par exemple : J.

P.

Changeux, L'homme neuronal .

La pensée est expliquée comme une fonction d'un organe : le cerveau.

Lui-même est comparé à un ordinateur très performant.

La pensée vient donc de processusneurologiques et l'esprit est de ce fait intégré à la nature.

On lui démontre une certaine matérialité. Changeux: « L'identité entre états mentaux et états physiologiques ou physico-chimiques s'impose entoute légitimité.

» Jean-Pierre Changeux est neurobiologiste, il étudie les processus chimiques et endocrinologiques qui permettent decomprendre le fonctionnement du système nerveux central.

Son objectif est de montrer que le dualisme traditionnelentre l'activité mentale et l'activité neuronale n'a pas de pertinence.

A bien des égards, le titre de l'ouvrage d'où lacitation est extraite est révélateur de la position qu'il défend, mais aussi des problèmes philosophiques qu'elle induit.Parler de « l'homme neuronal » revient explicitement à considérer que toute activité intellectuelle se ramèneessentiellement au corps et, plus précisément ici, aux mécanismes physico-chimiques à l'œuvre dans et entre lescellules nerveuses.

La pensée n'est donc rien d'autre qu'une sorte de sécrétion du cerveau et toute tentative visantà lui attribuer une nature autonome est absurde.

Changeux revendique donc la réduction de l'esprit à des conditionsstrictement matérielles en estimant qu'une telle identification s'impose.

Ne pas le reconnaître revient à construire unobstacle épistémologique à la connaissance de l'homme.

Pourtant, sa thèse repose sur des arguments contestableset présente même un parti pris idéologique, bien qu'il s'en défende.

S'il est évident que sans le cerveau la pensée nepeut exister, est-ce à dire pour autant qu'elle n'est qu'une émanation de la matière cérébrale ? Ne suppose-t-ellepas d'autres conditions ? L'homme n'est pas seulement la somme de ses gènes ou le simple effet des échanges entreses neurones.

Si c'était le cas, alors il faudrait totalement exclure l'hypothèse de la liberté et revendiquer undéterminisme généralisé.

A cet égard, la neurobiologie pourrait remplacer l'anthropologie, mais que deviendraientalors ces autres conditions de la pensée que sont la culture, l'éducation, le langage, les sentiments et les affects ?Par ailleurs, comment continuer à faire sa place à la morale si notre esprit se réduit à nos cellules nerveuses et àleurs combinaisons ? Faut-il estimer que l'adhésion à des principes éthiques ne s'explique que par les courantsélectriques qui parcourent les neurones ou les effets de la chimie ? On ne saurait trouver le fondement del'engagement moral dans ce type de causalité mécanique, ni l'explication du génie de Beethoven, ni de l'amour dedeux êtres sans ruiner la dignité et la spécificité de l'esprit humain. Ces approches matérialistes sont réductionnistes.

L'âme est réduite à ce qui est matériel, elle devientexplicable d'un point de vue scientifique et devient partie intégrante de l'être humain au même titre que lecorps.Changeux et Ricœur, La Nature et la Règle : « Une approche naturaliste ne peut inclure la référence à de quelconque forces occultes ou àquelques mystères des origines.

Comme l'enseignaient déjà Spinoza puis Auguste Comte, lescientifique doit se dégager de tout recours à la métaphysique comme de tout anthropocentrisme etadopter le mode de pensée qui est celui des sciences expérimentales.

[…]Le mythe, traditionnel dansla culture occidentale, de l'existence d'un Esprit immatériel et immortel, qui prédestinerait au destin denotre vie, est encore bien ancré dans nos mentalités […] Depuis la mort du vitalisme et avec lesavancées de la biologie moléculaire, le cerveau reste le lieu privilégié des conflits, souvent occultes,entre Science et Foi ». De cet extrait, il ressort que la compréhension traditionnelle et religieuse de l'âme comme une entité supérieureet irrationnelle est un obstacle pour la neurobiologie.De plus, si tout s'explique de façon scientifique, et que tout résulte de processus biologiques, alors la notiond'âme devient inutile.

Pour décrire ce phénomène, Ryle, qui appartient au courant du béhaviourisme, parle du« fantôme dans la machine ».

On considère que l'âme, ou encore l'esprit, commande nos comportements alorsque ces derniers sont les seuls éléments importants à prendre en compte.

Pour Ryle, la conception dualistecartésienne a contribué à détruire la notion d'esprit en cherchant à le penser comme une chose : « Descarteset ses successeurs ont adopté une échappatoire.

Puisqu'il fallait se garder d'interpréter les termes de laconduite mentale comme désignant le déroulement de processus mécaniques, il fallait les interpréter commerapportant des processus non mécaniques […] L'esprit était considéré comme une « chose » différente ducorps ».

(Cf.

Ryle, La notion d'esprit ). Cependant, on ne peut pas déduire de ces raisonnements que je n'ai pas d'âme.

En tant qu'homme, je resteconscient de moi même, de mon identité, je suis capable de m'affirmer en tant que « je », et en ce sens, j'aiune âme.

Certes, le concept d'âme est ici nié, mais la faculté de pensée et la conscience est abordée d'unpoint de vue différent, matérialiste et scientifique.

Ceci va nous conduire à aborder le problème différemment.Peut-être ne faut-il pas chercher à définir l'âme comme une particularité que je possède, un privilègemétaphysique, mais peut être vaut-il mieux l'aborder comme quelque chose de vécu. 3- Enfin, je ne peux pas dire que « j'ai » une âme mais je dois dire que je « suis » mon « âme » : · Dépassement à la fois de la perspective dualiste et du matérialisme.

Penser de cette façon permet d'assumer la particularité métaphysique de l'être humain sans cependant nier la dimension corporelle ou sansla considérer comme une possession.La pensée de Descartes démontre la possibilité de l'existence de l'âme.

Il assure l'indépendance substantiellede l'âme par rapport au corps.

A l'aide du doute, il établit le cogito comme une certitude.

« Je pense donc je suis » est une vérité indubitable, de plus, je ne suis certain de mon existence que parce que je pense.

De ce. »

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