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Avoir le droit pour soi, est-ce etre juste ?

Publié le 15/08/2005

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droit

Examen de l'énoncé.    * Le droit : on appelle "droit positif' l'ensemble des lois qui constitue la législation d'un pays. On distingue le droit positif et droit idéal.    * Avoir le droit pour soi : être du côté de la loi. Pouvoir faire ou pouvoir revendiquer au nom de la loi.    * Suffire : quelque chose suffit lorsqu'il n'y a pas besoin ou obligation de plus.    * Être juste : agir conformément à la justice, à ce qui est dû. La justice s'entend en deux sens : le respect du droit positif, ou la conception idéale de ce que l'on doit aux autres.    Problématique et démarche.    Être en conformité avec la loi, dans ses actes ou ses revendications, suffit-il pour mesurer ce qui est juste, ce qui est dû à l'autre ? La justice n'exige-t-elle pas autre chose que le respect du droit ?      Montrer comment les deux notions s'accordent en les analysant. Être juste, étymologiquement, c'est agir droitement, être droit. Or, qu'est-ce qui détermine ce qui est droit, sinon une règle ? Si l'on appelle "lois" les règles qui s'imposent au citoyen et qui garantissent les droits des autres, et si l'on appelle "droit" l'ensemble de ces lois, alors avoir le droit pour soi, c'est être dans une situation de conformité avec la loi ; c'est donc être juste.

droit

« Il y a deux sortes de dépendances : celle des choses, qui est de lanature ; celle des hommes, qui est de la société.

La dépendance deschoses, n'ayant aucune moralité, ne nuit point à la liberté, et n'engendrepoint de vices : la dépendance des hommes étant désordonnée lesengendre tous, et c'est par elle que le maître et l'esclave se dépraventmutuellement.

S'il y a quelque moyen de remédier à ce mal dans lasociété, c'est de substituer la loi à l'homme, et d'armer les volontésgénérales d'une force réelle, supérieure à l'action de toute volontéparticulière.

Si les lois des nations pouvaient avoir, comme celles de lanature, une inflexibilité que jamais aucune force humaine ne pût vaincre,la dépendance des hommes redeviendrait alors celle des choses ; onréunirait dans la république tous les avantages de l'état naturel à ceuxde l'état civil ; on joindrait à la liberté, qui maintient l'homme exempt devices, la moralité, qui l'élève à la vertu. Thématique générale • Un texte très typé de Jean-Jacques Rousseau, tiré du livre II del'Émile.

On peut dégager, par une analyse thématique attentive, laproblématique implicite qui le sous-tend, et dont les implications sonttrès riches, notamment concernant le statut du droit (cf.

plus loin), lafonction de l'État et les conditions d'une véritable liberté dans le cadre de la société. • Un texte à resituer dans le cadre d'une certaine tradition de philosophie politique, qui a coutume de justifierl'existence de la société par la nécessité d'une maîtrise collective de la nature.

La distinction critique de deuxtypes de dépendances (nature, société) vise surtout ceux qui voudraient faire des rapports de dominationentre les hommes la rançon obligée de la maîtrise de la nature.

En soutenant une thèse paradoxale (la faiblessede l'homme face à la nature n'altère pas sa liberté), Rousseau veut surtout remettre en question toutes lesjustifications de l'inégalité et de l'abus de pouvoir.

Il assigne en même temps une fonction très importante à lalégislation, définie comme facteur d'égalité et de moralité. Analyse du texte Thèse générale : la maîtrise sociale de la nature doit s'assortir d'une organisation très rigoureuse, destinée àéviter toute « dépendance particulière ».

Développement thématique de cette thèse• Distinction principielle : dépendance des choses - dépendance de la société.• Caractérisation de cette distinction.• Solution proposée par Rousseau pour concilier société et liberté (force de la loi - analogie entre lois socialeset lois naturelles).• Conséquences d'une telle solution (réunion des avantages de la liberté naturelle et de l'état civil. Problématique du texte • Deux types de rapports définissent l'homme, et permettent de le situer.

État de nature (dépendance deschoses) et dépendance sociale.

Le premier - que Rousseau assimile à la nécessité - n'engendre aucuneservitude.

Il correspond au déterminisme ordonné et rigoureux des phénomènes naturels.

Le second est «désordonné » et générateur de servitude, dans la mesure où des intérêts tout-puissants (les volontésparticulières évoquées dans le texte) corrompent l'ordre social.• Le statut du droit est donc ici tout à fait singulier : en analogie avec le déterminisme naturel, qui fonctionnesans entraves, il doit permettre une régulation sociale « ordonnée », d'où sera exclu tout privilège.

C'est àcette condition que la société peut restituer à l'homme sa liberté originelle, tout en lui donnant les avantagesd'une sécurité plus grande.

Le droit ne doit jamais se régler sur l'arbitraire de la force ou de la puissance, maisau contraire se placer hors d'atteinte de tout privilège de fait.• Ce que Rousseau affirme ici de la vie politique et du corps social, il le fait valoir aussi pour l'éducation, enmontrant que l'ordre rigoureux des phénomènes naturels est le guide le plus sûr pour l'apprentissage de laliberté et de l'autonomie réelle des individus : voir Émile, livre V (« Remerciements d'Émile à son éducateur »).« C'est vous, ô mon maître, qui m'avez fait libre en m'apprenant à céder à la nécessité.

Qu'elle vienne quand illui plaît, je m'y laisse entraîner sans contrainte ; et comme je ne veux pas la combattre, je ne m'attache à rienpour me retenir [...] quand vous vouliez que je fusse à la fois libre et sans besoins, vous vouliez deux chosesincompatibles, car je ne saurais me tirer de la dépendance des hommes qu'en rentrant sous celle de la nature »(Éd.

Garnier-Flammarion, p.

618). Principaux moments du texte et construction L'ensemble du texte procède à la mise en place et à l'explication d'une distinction qui a pour Rousseau unevaleur normative décisive. Premier moment du texte : mise en place de la distinction.. »

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